Identification des cartes SIM : les opérateurs télécoms tchadiens menacés de sanctions
mercredi 30 avril 2025
De nombreux pays africains renforcent l’identification des cartes SIM, un enjeu sécuritaire majeur dans un contexte de forte adoption du mobile. Des États comme le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Sénégal ont lancé des campagnes et procédé à la désactivation des SIM non conformes.
Le gouvernement tchadien envisage de lourdes sanctions contre les opérateurs de télécommunications Airtel et Moov Africa en cas de non-respect des obligations légales en matière d’identification des abonnés. L’exécutif considère que la vente de cartes non identifiées constitue une menace directe pour la sécurité nationale, car elle favorise le terrorisme, le trafic de toutes sortes et la criminalité.
L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a adressé cette mise en garde aux opérateurs lors d’une réunion tenue le lundi 29 avril. Étaient également présents à cette rencontre l’Agence nationale des titres sécurisés (ANATS), l’Agence nationale de sécurité de l’État (ANSE), la Direction générale du renseignement militaire (DGRM) et la Direction générale des renseignements et investigations (DGRI).
Désormais, l’identification des usagers devient non négociable, selon le régulateur télécoms. De plus, il est prévu à partir du 5 mai prochain des contrôles rigoureux pour vérifier la conformité des opérateurs et le respect des textes en vigueur. « La sécurité prime sur l’aspect économique. Ceux qui refusent de se conformer devront plier bagage », a déclaré Haliki Choua Mahamat, directeur général de l’ARCEP.
Cette annonce intervient dans un contexte de transformation numérique accélérée marqué par une adoption croissante des services de télécommunications. Entre janvier 2020 et janvier 2025, le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile au Tchad est passé de 5,94 millions à 14,5 millions. Cela s’accompagne toutefois d’une recrudescence des fraudes exploitant ces canaux de communication, un phénomène observé sur l’ensemble du continent. Face à cette menace, plusieurs pays africains, dont le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Sénégal, ont lancé des campagnes d’enregistrement des cartes SIM visant à désactiver celles non conformes, notamment le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Sénégal.
Pour l’instant, l’ARCEP n’a pas détaillé les sanctions exactes auxquelles s’exposent les opérateurs télécoms tchadiens pour non-respect de l’obligation d’identification des cartes SIM. Selon la Loi N°014/PR/2014 portant sur les Communications Électroniques, les opérateurs s’exposent à une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans et à une amende de 1 000 000 FCFA (1735 $, Ndlr) à 10 000 000 FCFA.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 30 avril 2025)