IA : les Émirats arabes unis mobilisent 1 milliard $ pour aider l’Afrique à rattraper son retard
lundi 24 novembre 2025
L’Afrique représente actuellement moins de 3 % du marché mondial de l’IA. L’initiative émiratie vise à y développer les infrastructures et services basés sur cette technologie, dans des domaines prioritaires tels que l’éducation, l’agriculture et les soins de santé.
Les Émirats arabes unis ont annoncé le samedi 22 novembre le lancement d’une initiative dotée d’un budget de 1 milliard USD pour développer les infrastructures d’intelligence artificielle et les applications de cette technologie dans plusieurs domaines en Afrique. Baptisée « AI for development », elle a été présentée par le ministre d’État émirati aux Affaires étrangères, Saeed bin Mubarak Al Hajeri, lors du sommet du G20 à Johannesburg.
« Cet investissement contribuera à développer les infrastructures numériques, à améliorer les services publics et à accroître la productivité. Il permettra d’accéder à la puissance de calcul de l’IA, à l’expertise technique et à des partenariats internationaux » a-t-il déclaré, ajoutant que « Nous considérons l’IA non seulement comme une industrie d’avenir, mais aussi comme la pierre angulaire de l’avenir de l’humanité ».
Pour lui, l’initiative aidera les pays africains à mener à bien des projets dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, des soins de santé, de l’identité numérique et de l’adaptation au changement climatique. Le ministre a également déclaré que les Émirats sont désormais le quatrième plus grand investisseur en Afrique, avec des engagements qui couvrent notamment les secteurs des énergies renouvelables, de la logistique et des minerais stratégiques. « Notre objectif est désormais de veiller à ce que ces capacités profitent à nos partenaires du Sud, et qu’aucun pays ne soit laissé pour compte à l’ère de l’IA ».
La taille du marché africain de l’IA est estimée à 4,51 milliards USD en 2025, dans un rapport publié en août dernier par le géant américain des paiements Mastercard. Le parcours du continent en matière d’adoption de l’intelligence artificielle n’est pas uniforme en termes de développement des politiques et des infrastructures. Des pays comme l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Rwanda, Maurice, le Kenya et le Nigeria sont plus avancés en matière de politiques, avec des stratégies et des cadres réglementaires visant à garantir un déploiement éthique de cette technologie.
De nombreux autres pays sont cependant à la traîne, en raison notamment d’un déficit d’infrastructures, d’un accès inégal à Internet, de faibles capacités d’approvisionnement en énergie et de l’absence de cadres de gouvernance complets en matière d’IA.
Les Émirats arabes unis ne sont pas membres du G20, qui rassemble les économies les plus avancées de la planète. Ce riche État pétrolier du Moyen-Orient a été invité par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dont le pays accueille pour la première fois en Afrique ce sommet.
Walid Kéfi
(Source : Agence Ecofin, 24 novembre 2025)
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