Haut débit : l’Afrique australe accélère pour une couverture régionale en 2030
vendredi 27 juin 2025
La plupart des pays africains sont engagés dans un processus de transformation numérique. Cette transformation nécessite, entre autres, une connectivité à haut débit fiable.
Les pays membres de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) veulent accélérer le développement du haut débit d’ici 2030. La question était au cœur d’un atelier de deux jours organisé les mardi 24 et mercredi 25 juin à Mbabane, en Eswatini, en présence de régulateurs nationaux, de décideurs publics, d’experts en infrastructures, ainsi que de représentants de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA).
Les discussions ont porté sur l’accélération du déploiement des infrastructures, l’amélioration de l’accessibilité économique et le renforcement de l’inclusion numérique dans l’ensemble de la région SADC. Les participants ont travaillé sur des objectifs communs visant à établir des normes régionales pour garantir un accès à Internet rapide, abordable et inclusif pour tous.
« Le haut débit possède un pouvoir transformateur immense pour stimuler la croissance économique, renforcer le capital humain, améliorer les services publics et promouvoir l’inclusion sociale. En connectant les personnes et les entreprises aux informations et services essentiels, le haut débit ouvre des perspectives d’innovation, d’éducation, d’accès aux soins de santé et une meilleure qualité de vie », a déclaré Brian Mwansa, secrétaire exécutif par intérim de l’Association des régulateurs des communications d’Afrique australe (CRASA).
La connectivité haut débit est largement reconnue comme un pilier essentiel de la transformation numérique, un processus engagé par la majorité des pays africains. Une étude publiée en octobre 2019 par la Broadband Commission, intitulée « Connecting Africa Through Broadband : A strategy for doubling connectivity by 2021 and reaching universal access by 2030 », souligne que le plein essor de l’économie numérique dépend de la disponibilité universelle, de l’accessibilité, de la qualité et du caractère abordable des réseaux à haut débit. À l’instar de la SADC, d’autres communautés économiques régionales, comme celles d’Afrique de l’Ouest et de l’Est, portent également des ambitions fortes en matière de haut débit, à travers divers programmes d’intégration numérique régionale.
Selon les données de la SADC, le taux de pénétration moyen d’Internet y était de 57,2 % en 2024. Toutefois, la GSMA estimait en avril dernier que le taux de pénétration dans la région serait de 33 %. Le déficit de couverture dans la région se situe entre 11 % et 14 %.
Pour concrétiser ces objectifs, les participants ont recommandé un ensemble d’actions prioritaires. Il s’agit notamment d’adopter des politiques nationales de haut débit claires et coordonnées, de soutenir les investissements durables et de mettre en place des systèmes robustes de suivi des progrès. Le partage d’expériences entre États membres, le développement de stratégies efficaces de gestion des données, le renforcement des capacités locales et l’adaptation des objectifs aux réalités nationales figurent aussi parmi les leviers identifiés pour assurer une mise en œuvre efficace et équitable.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 27 juin 2025)