Guinée : l’État prend officiellement le contrôle total d’Areeba Guinée
vendredi 12 décembre 2025
Les autorités ont officialisé le rachat des participations du groupe MTN dans Areeba le 30 décembre 2024, portant la part de l’État à 87,5 %. Le groupe privé SAM GBM détenait alors le reste du capital.
Le gouvernement guinéen a officiellement repris le contrôle total de l’entreprise de télécommunications Areeba Guinée SA. Un décret signé par le président Mamadi Doumbouya (photo), le jeudi 11 décembre, autorise l’État à détenir l’intégralité du capital social de l’entreprise à la suite de l’acquisition des actions détenues par le groupe MTN.
Le décret, lu lors du JT de 20h30, précise dans son article 2 que « cette acquisition confère à l’État 100 % du capital social et des droits de vote de la société Areeba Guinée SA, lui permettant d’exercer le contrôle et d’avoir un statut d’organisme public ». Un second décret fixant les statuts de l’entreprise a également été présenté. Areeba devient ainsi « une société publique anonyme avec conseil d’administration, dotée de la personnalité juridique, de l’autonomie financière et de gestion ».
Ces décrets mettent fin à la mesure conservatoire en vigueur depuis le rachat des parts de MTN en décembre 2024, qui avait permis à l’entreprise de poursuivre ses activités dans l’attente d’une décision définitive. Ils confirment également la sortie d’un actionnaire minoritaire précédemment envisagé.
Cette reprise totale intervient alors que le gouvernement prévoit depuis plusieurs années le lancement de Guinée Télécom, successeur de l’opérateur historique SOTELGUI. Le début des activités commerciales, initialement prévu pour début 2023, a été reporté à 2024 puis à 2025. Selon les autorités, le processus est freiné par plusieurs défis majeurs, notamment le vieillissement et l’obsolescence des infrastructures.
Les autorités n’ont pas encore précisé si le lancement de Guinée Télécom sera maintenu, alors que l’État détient désormais un opérateur télécoms pleinement opérationnel. Plusieurs options s’offrent à lui, dont une éventuelle fusion des actifs des deux entités. Une approche similaire existe au Bénin, où la Société béninoise des infrastructures numériques (SBIN) fournit les services de gros tandis que sa filiale Celtiis opère sur le marché grand public. Areeba pourrait également constituer un actif financier mobilisable ultérieurement pour lever des fonds.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 12 décembre 2025)
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