Ghana : un nouvel actionnaire majoritaire annoncé pour AT, en quête de compétitivité
vendredi 6 juin 2025
Fondé en 2017, AT peine à s’imposer sur le marché des télécommunications ghanéen, malgré son passage sous contrôle étatique en 2021. Le nouveau gouvernement a révélé en janvier un plan pour relancer l’entreprise, qui doit notamment faire face à la concurrence de MTN et Telecel.
La société canadienne Rektron Group a révélé, le mercredi 4 juin, son intention d’acquérir une participation majoritaire de 60 % dans l’opérateur télécoms public AT (ex-AirtelTigo), en partenariat avec l’entreprise locale Afritel. Si le processus aboutit, cette acquisition pourrait relancer l’entreprise et renforcer sa compétitivité sur le marché des télécommunications, conformément aux objectifs du gouvernement, son unique propriétaire.
Rektron et Afritel ont déjà signé un protocole d’accord, le 21 mai, avec le gouvernement ghanéen, qui a donné sa bénédiction à l’acquisition, « reconnaissant son potentiel pour renforcer les infrastructures télécoms et l’économie numérique du pays ». À sa prise de fonction en janvier dernier, Samuel Nartey George, ministre des Communications, des Technologies numériques et de l’Innovation, avait indiqué qu’une feuille de route avait été élaborée pour renforcer la compétitivité d’AT et en faire une entreprise viable.
Nana Richmond Aggrey, fondateur et président d’Afritel Ghana, a déclaré que Rektron apportera les meilleures pratiques internationales, des investissements ciblés et des infrastructures de nouvelle génération pour renforcer le réseau mobile, étendre la couverture à l’échelle nationale et moderniser la prestation des services. « Ces améliorations permettront de réduire le coût des données mobiles tout en augmentant la vitesse, la fiabilité et l’accessibilité. En rendant la connectivité abordable et de qualité accessible à tous, y compris dans les zones reculées, nous permettrons à chaque Ghanéen de participer pleinement à l’économie numérique et d’en tirer parti », a-t-il affirmé.
Fondé en 2017 et propriété de l’État ghanéen depuis avril 2021, AT peine toujours à trouver sa marque sur le marché télécoms national. Selon les statistiques de la National Communications Authority (NCA), la société a vu sa part de marché chuter de 25,82 % en octobre 2018 à 7,89 % en décembre 2024. À cette date, ses rivaux Telecel (ex-Vodafone) et MTN détenaient respectivement 18,14 % et 73,96 % de parts du marché de la téléphonie mobile. Outre cette perte de vitesse, AT doit faire face à une dette de 3,5 milliards de cedis (342 millions de dollars) en mars dernier.
Rektron précise que la conclusion de l’acquisition reste soumise à certaines conditions, notamment la réalisation d’une due diligence satisfaisante, la finalisation des modalités financières, la signature des documents définitifs et l’obtention des autorisations réglementaires requises. La société canadienne souligne qu’il n’est pas garanti que l’opération soit finalisée. Rappelons qu’en novembre 2023, AT avait déjà signé un accord de coentreprise avec la société de capital-risque britannique Hannam Investments. Cette dernière s’était engagée à investir dans des technologies de pointe et dans la modernisation de l’infrastructure. On ne sait pas ce qu’il est advenu de cet accord aujourd’hui.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 6 juin 2025)