Gestion des fréquences : l’Afrique centrale accélère la coopération transfrontalière
mardi 12 août 2025
Les fréquences sont la base des services télécoms dans chaque pays. Une mauvaise coordination entre pays peut affecter la qualité des services fournis, notamment dans les zones frontalières.
Le Congo et l’Angola ont validé un projet d’accord de coordination des fréquences aux frontières communes à l’issue d’une séance de travail tenue du 5 au jeudi 7 août. Cette initiative, qui vise à améliorer la qualité des services dans les zones frontalières, n’est pas un cas isolé. Le lundi 4 août, le Gabon et le Cameroun avaient déjà signé un accord similaire.
Selon un communiqué de l’Autorité de régulation des postes et des communications électroniques du Congo (ARPCE), les délégations congolaises et angolaises ont arrêté les paramètres de coordination pour sept bandes de fréquences, allant de 700 MHz à 3 500 MHz, et adopté un ensemble de dispositions contraignantes : la limitation de la couverture à 1 000 mètres au-delà des frontières, l’interdiction d’antennes omnidirectionnelles dans les zones de proximité et le démantèlement des points de vente irréguliers. À ce titre, ces dispositions seront notifiées aux opérateurs sous 30 jours. Ces derniers disposeront de 60 jours à compter de la notification pour mettre en œuvre les correctifs.
Au-delà de ces accords, l’ARPCE a révélé avoir déjà signé des accords bilatéraux avec la République démocratique du Congo (RDC) et le Gabon respectivement en 2021 et en 2023. Le régulateur congolais ajoute que des échanges sont déjà engagés avec son homologue camerounais en vue d’un quatrième accord bilatéral de coordination du spectre.
Du 15 au mardi 17 juin, le Tchad et le Cameroun avaient organisé une réunion bilatérale de coordination sur la gestion des réseaux de communications électroniques aux frontières. Un accord tripartite entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale avait également été annoncé en août 2024.
Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), la propagation des fréquences hertziennes ignore les frontières administratives entre les États. Ce qui pose un problème de gestion et donc de coordination des fréquences aux frontières.
L’organisation explique que la coordination internationale des fréquences est donc nécessaire pour un accès équitable aux ressources spectrales ; une utilisation efficace des fréquences afin d’éviter les « gâchis » comme les bandes de garde ou les zones géographiques d’exclusion ; la prévention ou la résolution des risques de brouillages préjudiciables.
Par ailleurs, le débordement des fréquences au-delà des frontières peut entraîner la présence, dans un pays, d’opérateurs télécoms voisins fournissant leurs services dans les zones frontalières.
Il convient toutefois de rappeler que l’accord entre le Congo et l’Angola n’est pas encore signé, même si sa concrétisation est annoncée dans les prochaines semaines. Une fois formalisé, il restera à observer avec attention comment cet accord sera effectivement appliqué sur le terrain. Cette interrogation sur la mise en œuvre réelle ne concerne pas seulement ce partenariat bilatéral, mais s’étend à l’ensemble de la sous-région.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 12 août 2025)