Gambie : un partenariat public-privé de 50 millions $ pour moderniser le backbone national
mercredi 31 décembre 2025
Alors que le gouvernement gambien mise sur la transformation numérique pour son développement socio-économique, l’infrastructure numérique reste problématique. Par exemple, seul 45,9 % de la population utilisait l’Internet en 2023, selon l’UIT.
L’opérateur public gambien des télécommunications Gamtel a annoncé le mercredi 24 décembre la signature d’un accord avec SYSROAD SA HOLDING, un intégrateur de systèmes sénégalais. D’un montant de 50 millions de dollars, ce partenariat public-privé (PPP) vise la modernisation complète du backbone (réseau dorsal) Internet national.
Selon l’opérateur historique, le projet constitue un saut transformationnel en matière de capacités technologiques, avec une mise à niveau du cœur du réseau national de 50 Gbps à 800 Gbps, soit une augmentation de capacité de 1 500 %. Cette expansion majeure doit permettre de lever les goulets d’étranglement existants en matière de connectivité et de doter le pays d’une infrastructure résiliente et performante, indispensable au soutien d’une économie numérique moderne et compétitive.
« Aujourd’hui, nous ne faisons pas que renforcer des capacités ; nous investissons dans la souveraineté, la résilience et l’avenir économique des générations à venir. La connectivité est la nouvelle infrastructure du développement, et ce partenariat garantit que la Gambie soit un acteur à part entière de l’économie numérique mondiale », a déclaré Lamin A. Tunkara (photo, au milieu), directeur général de GAMTEL.
Dans une étude diagnostique sur l’économie numérique en Gambie publiée en mai 2021, la Banque mondiale indiquait que la dorsale nationale en fibre optique est relativement bien développée. Longue de 1367 km en 2021, elle couvre un territoire où plus de 90 % de la population vit à moins de 10 km d’un nœud de fibre et reste gérée exclusivement par la société publique.
Toutefois, cette infrastructure demeure largement sous-utilisée. Selon le régulateur télécoms cité par la Banque mondiale, seuls 27 % des sites du réseau d’accès radio (RAN), principalement en zones urbaines, et 5 % de la population y sont connectés. Les tronçons ruraux sont jugés peu fiables, en raison des coupures de fibre, des travaux de maintenance et des tarifs élevés. Ces dysfonctionnements sont notamment liés à une gestion défaillante, à une faible capacité de commercialisation des services et à des problèmes de qualité connexes.
La Banque mondiale recommande d’attirer davantage la participation du secteur privé, tant dans le réseau de gros que dans les opérateurs publics Gamtel et Gamcel, afin de mieux valoriser la dorsale nationale en fibre optique et d’alléger la charge budgétaire du secteur.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 31 décembre 2025)
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