Gabon : une entité commune en préparation pour développer la fibre optique
vendredi 12 septembre 2025
Prévue sur 1 800 km, l’extension de l’épine dorsale de fibre optique ambitionne d’améliorer l’accès au haut débit. L’initiative vise à réduire le coût de la donnée, améliorer la couverture et faire du pays un pôle régional de connectivité.
Le Gabon entend mettre en place un « véhicule commune » dédié au développement de la fibre optique. La question a été au centre d’une réunion tenue le jeudi 11 septembre, réunissant les responsables du ministère de l’Économie numérique, Moov Africa Gabon, Airtel Gabon, ainsi que la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN) et la direction générale du développement des réseaux numériques.
Le projet prévoit l’extension de l’épine dorsale nationale sur 1800 km, la mutualisation des infrastructures pour réduire les coûts, et l’instauration d’un cadre de gouvernance transparent. Il s’accompagne du renforcement des centres techniques dans plusieurs localités afin d’améliorer la couverture et la qualité des services numériques, et de faciliter l’accès à l’Internet haut débit pour les citoyens et les entreprises. Les acteurs impliqués ont également discuté de modèles de financement innovants visant à accroître la participation du secteur privé, tout en allégeant la pression financière sur l’État.
Cette stratégie s’inscrit dans une série d’initiatives visant à renforcer l’infrastructure numérique du pays. Le Gabon a déjà développé environ 1 628 km de fibre optique à travers le projet CAB4 (Central African Backbone 4), réalisé en partenariat avec la Banque mondiale et reliant plusieurs régions du pays ainsi que les pays voisins, dont le Cameroun, la Guinée équatoriale et le Congo. La volonté d’extension intervient dans un contexte de transformation numérique marquée par la demande croissante en connectivité haut débit, aussi bien pour les ménages, les entreprises que les administrations publiques.
Bien que le réseau ne soit pas encore achevé, le Gabon se classe déjà parmi les pays africains affichant une couverture Internet relativement élevée, avec un indice de développement des TIC de 76,1 sur 100 en 2025, selon le rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Le pays reste néanmoins confronté à des défis de connectivité dans certaines zones rurales et périurbaines.
La création d’une entité commune pour le développement de la fibre optique devrait permettre d’optimiser les investissements, de diminuer les coûts opérationnels et de faciliter la maintenance du réseau. Un partenariat annoncé entre Moov Africa et Airtel lors de la rencontre marque déjà une première étape de cette coopération renforcée, et ouvre la voie à une accélération de la mise en œuvre du projet.
À terme, l’amélioration de la connectivité pourrait favoriser l’essor du commerce numérique, soutenir la transformation numérique des administrations et entreprises, et contribuer à l’inclusion numérique d’une population encore partiellement exclue des services haut débit.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 12 septembre 2025)