Fibre, fréquences et roaming : le Gabon et la Guinée équatoriale renforcent leur partenariat
jeudi 13 novembre 2025
L’Afrique centrale accuse un retard en connectivité, avec des réseaux de fibre limités et une couverture inégale. Les partenariats bilatéraux sont devenus essentiels pour renforcer les infrastructures numériques et l’intégration régionale.
Le ministère gabonais du Numérique a annoncé, le mercredi 12 novembre, la signature de trois accords avec la Guinée équatoriale dans le secteur des télécommunications. Ces initiatives visent à renforcer la connectivité, faciliter les communications transfrontalières et consolider l’écosystème numérique sous-régional.
Le premier accord porte sur la coordination des fréquences aux frontières, un enjeu technique majeur pour éviter les interférences et garantir une qualité de service optimale. En Afrique centrale, la propagation des ondes hertziennes ne connaît pas de frontières, rendant nécessaire une gestion conjointe des bandes radioélectriques afin d’éviter les brouillages et les pratiques concurrentielles déloyales dans les zones frontalières.
Le deuxième accord instaure le roaming gratuit entre les deux pays, permettant aux citoyens de téléphoner et d’utiliser leurs données mobiles sans frais supplémentaires lors de leurs déplacements transfrontaliers. Cette mesure contribue à fluidifier la communication et à renforcer les échanges économiques et sociaux entre le Gabon et la Guinée équatoriale.
Enfin, le troisième accord concerne l’interconnexion par le biais du câble à fibre optique CAB-4 (Central African Backbone 4). Ce lien stratégique, déjà déployé dans plusieurs pays de la sous-région, permet d’améliorer considérablement la vitesse et la fiabilité de l’accès à Internet. Les opérateurs des deux pays pourront ainsi optimiser la gestion du trafic, renforcer la résilience des réseaux et offrir un service plus stable aux utilisateurs.
Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique régionale visant à rattraper le retard accumulé par les programmes de dorsales régionales, comme le Central African Backbone lancé en 2007, dont le déploiement est resté fragmenté, avec des avancées inégales selon les pays. Elles répondent également aux enjeux de souveraineté numérique. En coordonnant la gestion des fréquences et en sécurisant les infrastructures nationales, le Gabon et la Guinée équatoriale renforcent leur contrôle sur des réseaux stratégiques historiquement dominés par des acteurs privés internationaux.
La mise en œuvre de ces accords devrait se traduire par une amélioration significative de la qualité de service pour les utilisateurs, une baisse des coûts de communication, et un meilleur accès à Internet pour les populations frontalières et l’économie locale. Cela constitue une avancée concrète vers une Afrique centrale plus intégrée, connectée et résiliente, capable de tirer pleinement parti des infrastructures numériques et de soutenir le développement économique régional.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 13 novembre 2025)
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