Fibre, e-services, emploi : William Ruto présente 3 ans de transformation numérique au Kenya
dimanche 23 novembre 2025
Depuis son élection en 2022, le président kenyan a fait de la transformation numérique un pilier clé de son programme. Trois ans plus tard, les actions portées sur l’infrastructure, les compétences et les services publics digitalisés commencent à porter leurs fruits.
Le président kenyan William Ruto a présenté le jeudi 20 novembre au Parlement, le bilan de trois ans de transformation numérique du pays. Selon lui, près de 2 millions de jeunes ont été formés à des compétences digitales, et 300 000 emplois en ligne ont été créés dans le cadre de réformes visant à faciliter l’accès aux services publics, stimuler l’innovation à grande échelle et moderniser l’économie.
Le chef de l’État a mentionné le déploiement de 24 000 kilomètres de fibre optique depuis 2022, afin de desservir les zones rurales et périurbaines, et l’installation de près de 1500 points Wi-Fi publics dans les marchés, écoles et espaces communautaires. Il a rappelé l’ouverture de 300 hubs d’innovation numérique, avec 400 autres à venir, offrant formation, mentorat et espaces de travail aux start-up, freelances et prestataires de services digitaux. Les services eCitizen ont connu une croissance remarquable, passant de moins de 400 en 2022 à 22 500 aujourd’hui, simplifiant les démarches administratives et réduisant la bureaucratie.
Ces réformes s’inscrivent dans le Plan national de transformation numérique du Kenya (2022‑2032), qui repose sur 4 piliers structurants : le développement de l’infrastructure fibre optique, le déploiement de services digitaux, le renforcement des compétences et la promotion de l’innovation via les hubs numériques. Le plan prévoit aussi de renforcer l’inclusion numérique, de favoriser l’investissement privé et de stimuler l’économie digitale en milieu rural.
L’impact de cette transformation est également mesurable sur le plan international. Selon le Global Innovation Index (GII) 2025, le Kenya se classe 12ᵉ en Afrique, reflétant son positionnement sur l’innovation et la compétitivité technologique sur le continent. Sur le plan de l’administration en ligne, le pays a obtenu un score de 0,6314/1 en 2024, se classant 109e sur 193 pays d’après l’ONU, une amélioration par rapport à 2022 où il était 113e.
Cette révolution numérique devrait renforcer sa compétitivité, attirer des investisseurs et soutenir l’emploi des jeunes. Selon la GSM Association, l’économie numérique du Kenya pourrait contribuer à hauteur de 662 milliards de shillings kényans (environ 5,1 milliards USD) au PIB d’ici 2028, grâce à la transformation de secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie manufacturière, les transports et le commerce.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 23 novembre 2025)
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