En Afrique subsaharienne, le trafic de données mobiles par smartphone va tripler d’ici 2030
jeudi 26 juin 2025
Alors que le nombre d’abonnements aux réseaux mobiles de deuxième et troisième générations connaîtra une forte chute en Afrique subsaharienne durant les prochaines années, la migration rapide vers la technologie 5G et la hausse de l’adoption des smartphones contribueront à augmenter significativement le trafic de données mobiles dans la région.
Le trafic mensuel moyen de données mobiles par smartphone actif en Afrique subsaharienne devrait quasiment tripler d’ici 2030 pour atteindre 14 gigaoctets (Go) par utilisateur contre 5 Go en 2024, selon un rapport publié le mardi 24 juin par le géant suédois des équipements de télécommunications Ericsson.
Intitulé « Ericsson Mobility Report June 2025 », le rapport précise que cette évolution représente un taux de croissance annuel moyen de 19%, soit le rythme de croissance le plus élevé à l’échelle mondiale.
Le trafic de données sur l’ensemble des réseaux de téléphonie mobile actifs au sud du Sahara passera, quant à lui, de 2,3 exaoctets (1 exaoctet équivaut à 1000 milliards de gigaoctets) en moyenne par mois en 2024, à 11 exaoctets par mois en 2030, soit un taux de croissance annuel moyen de 29%. Dans ce chapitre aussi, l’Afrique subsaharienne enregistrera le taux de croissance le plus élevé à l’échelle planétaire.
Cette forte croissance du trafic des données mobiles dans la région découlera essentiellement de l’accélération de la migration des abonnés aux réseaux de téléphonie mobile de deuxième et troisième générations (2G et 3G) vers des générations plus récentes, l’amélioration des revenus des populations qui augmentera leur capacité à acheter des forfaits de données mobiles, l’augmentation du contenu à forte intensité de données et la hausse du taux d’adoption des smartphones, dont des appareils conçus pour la réalité augmentée et les applications évolutives de l’intelligence artificielle multimodale.
Régression inexorable de la 2G et de la 3G
Le rapport révèle d’autre part que le nombre d’abonnements aux réseaux de téléphonie mobile de cinquième génération (5G) en Afrique subsaharienne devrait passer de 11 millions en 2024 à 400 millions en 2030. Alors que certains pays de la région ont déjà lancé des réseaux 5G commerciaux, de nombreux autres pays prévoient de le faire durant les prochaines années. La croissance très rapide attendue de la 5G sera principalement tirée par l’accélération du déploiement des réseaux dans les zones urbaines, la disponibilité des appareils compatibles avec cette nouvelle génération de technologie mobile à des prix plus abordables et la demande croissante de données mobiles et de services numériques émanant d’une population jeune et technophile.
En 2030, les abonnements à la 5G devraient ainsi représenter environ 31 % de l’ensemble des abonnements aux réseaux de téléphonie mobile en Afrique subsaharienne.
Selon les projections d’Ericsson, la part de la quatrième génération (4G) devrait passer de 41% en 2024 à 37% en 2030, tandis que la 3G et la 2G ne représenteront ensemble que 32% du total des abonnements mobiles à la fin de la décennie en cours contre plus de 50% durant l’année écoulée.
Le nombre total d’abonnements aux services de téléphonie mobile, toutes générations confondues, en Afrique subsaharienne devrait, quant à lui, passer d’un milliard en 2024, à 1,270 milliard en 2030, ce qui représente le taux de croissance annuel moyen le plus élevé au monde (4% par an).
Par ailleurs, l’adoption des smartphones continue de s’accélérer dans la région qui comptera 890 millions de ces téléphones mobiles permettant l’accès à Internet en 2030, contre 540 millions seulement en 2024.
Walid Kéfi
(Source : Agence Ecofin, 26 juin 2025)