Écosystème start-up au Maroc : un levier d’emploi et de formation numérique
mardi 15 juillet 2025
Face à la pression démographique et aux besoins croissants en compétences numériques, le Maroc accélère le développement de son écosystème start-up pour renforcer la formation des jeunes et soutenir l’emploi qualifié dans des secteurs en mutation.
L’écosystème des start-up marocaines a connu un bond spectaculaire en 2024 avec près de 95 millions de dollars levés, soit presque trois fois plus qu’en 2022, selon le dernier rapport UM6P Ventures publié la semaine passée. Cette progression place désormais le Maroc à la 6ᵉ position africaine dans le classement mondial des écosystèmes start-up, une progression notable par rapport à l’année précédente.
La montée en flèche des investissements dynamise directement le marché de l’emploi numérique. Les start-up tech créent des emplois pour les jeunes diplômés formés aux nouvelles technologies, tout en renforçant leur employabilité. Par ailleurs, un rapport de la Direction des études économiques et des prévisions financières du ministère des Finances révèle que le taux de pénétration d’Internet haut débit au Maroc en 2024 atteint 109,2 %, favorisant l’émergence de start-up à forte valeur ajoutée.
Le gouvernement marocain soutient cet élan avec sa stratégie Digital Morocco 2030, destinée à créer 3000 start-up et 240 000 emplois numériques d’ici à 2030. Ce dispositif met en lumière l’importance de combiner formation, financement et initiatives publiques pour maximiser l’impact. Dans cette perspective, des institutions comme l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et l’Université Mohammed VI Polytechnique multiplient les programmes de formation aux métiers du digital, de l’IA et de l’entrepreneuriat technologique, contribuant à faire émerger une main-d’œuvre locale qualifiée.
La progression du Maroc dans les classements continental et mondial reflète un virage technologique affirmé, porteur pour l’émergence d’une génération digitale compétente. Pour transformer cet élan en croissance durable, le pays devra notamment renforcer les financements, soutenir la montée en compétences des talents locaux et faciliter l’accès aux marchés internationaux pour les start-up les plus prometteuses.
La comparaison avec des hubs comme le Rwanda ou le Bénin confirme que l’investissement dans les start-up tech peut devenir un levier structurant pour l’emploi et la formation. Toutefois, la réussite de cette stratégie dépendra de la capacité à réunir plusieurs conditions clés, surtout un environnement réglementaire stable, un accès fluide au capital, des dispositifs de formation adaptés et des partenariats public-privé efficaces.
Félicien Houindo Lokossou
(Source : Agence Ecofin, 15 juillet 2025)