E-gouvernement : le Ghana vise 16 000 démarches en ligne d’ici la fin d’année
mercredi 9 juillet 2025
Face aux enjeux d’efficacité et de transparence, de plus en plus de gouvernements africains misent sur la numérisation des services publics. L’objectif est de simplifier les démarches administratives, améliorer l’accès aux services et renforcer la confiance des citoyens.
Le gouvernement ghanéen prévoit de faire basculer quelque 16 000 services publics sur la plateforme numérique Ghana.gov d’ici à la fin de l’année, dans le cadre d’une refonte complète du portail, selon Samuel Nartey George (photo), ministre de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation. L’objectif est de moderniser en profondeur l’interaction entre l’administration, les citoyens et les entreprises, en centralisant l’accès aux services de l’État sur une interface unique, plus rapide, plus intuitive et entièrement intégrée à la carte d’identité biométrique nationale, la Ghana Card.
À ce jour, environ 1500 à 2000 services sont déjà disponibles via Ghana.gov, allant des paiements de taxes et d’amendes à l’obtention de permis, d’enregistrements ou de licences. Ce portail, développé en partenariat avec l’Agence nationale des technologies de l’information (NITA), fonctionne comme un guichet unique numérique pour les démarches administratives. La version améliorée, dont le lancement est prévu au quatrième trimestre 2025 après appel d’offres, ambitionne de renforcer la transparence et de réduire les délais de traitement des demandes.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Digital Ghana Agenda », qui ambitionne de numériser les services gouvernementaux, de créer un registre d’identité nationale biométrique et de déployer un système de propriété numérique. Malgré des progrès tangibles, le pays reste à la traîne au niveau international. Selon le rapport 2024 de l’ONU sur l’e-gouvernement, le Ghana se classe 108e sur 193 pays, avec un indice EGDI de 0,6317 sur 1, une nette amélioration par rapport à l’indice de 2022, qui s’élevait à 0,5624.
La migration de 16 000 services vers Ghana.gov constitue un bond en avant pour le pays. Elle pourrait renforcer la confiance des usagers, promouvoir l’inclusion numérique et améliorer l’efficacité de l’action publique. Pour aller plus loin, le Ghana devra maintenir le rythme en renforçant les infrastructures, en développant le capital humain numérique et en multipliant les initiatives de participation citoyenne en ligne — autant d’axes qui permettront au pays de passer de l’e-gouvernement vers un gouvernement numérique pleinement intégré.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 9 juillet 2025)