Digitalisation de l’administration publique : Le Prodap fait le point sur ses chantiers stratégiques
vendredi 20 juin 2025
Le Programme de promotion de la digitalisation de l’administration publique (Prodap) a soufflé sa première bougie. À cette occasion, Sénégal numérique Sa a réuni, avant-hier à Dakar, ses partenaires autour d’un atelier pour dresser le bilan des réalisations et présenter les projets à venir.
Un an après son lancement, le Programme de digitalisation de l’administration publique (Prodap), financé à hauteur de 30 milliards de FCfa par la coopération allemande, a permis de moderniser une partie des infrastructures numériques de l’État et amorce désormais une phase d’opérationnalisation. L’annonce a été faite avant-hier, lors d’un atelier organisé à Dakar par Sénégal numérique Sa, en présence de plusieurs partenaires, dont le directeur Afrique de l’Ouest de la Kfw (banque allemande de développement), le directeur de cabinet du ministère de la Communication et le président de l’Association des maires du Sénégal (Ams).
« C’est un programme hyper structurant pour le Sénégal. Il vise à remettre à niveau les infrastructures numériques de l’État, au profit des administrations, dans le cadre du New deal technologique porté par le président de la République », a rappelé Isidore Diouf, directeur général de Sénégal numérique Sa. Le Prodap ne se limite pas au déploiement d’outils technologiques. Il s’inscrit dans une ambition plus vaste de transformation de l’administration publique. « Le projet a été conçu pour répondre aux besoins des usagers », a soutenu Mouhamadou Seck, directeur de cabinet du ministre de la Communication. Pour lui, c’est le fruit d’une ambition stratégique : celle de construire une administration moderne, efficiente et véritablement orientée vers les citoyens. Un programme inclusif Trois axes d’intervention structurent le programme : le renforcement de la connectivité entre les services publics, l’accompagnement à la transformation organisationnelle, et la sécurisation de l’écosystème numérique de l’État.
À ce jour, plusieurs plateformes et infrastructures sont déjà en cours de déploiement dans les administrations centrales comme territoriales. « Le plus souvent, on pense que les projets de digitalisation s’arrêtent à la technologie », a nuancé Isidore Diouf. Mais, a-t-il précisé, il y a un besoin fort que les agents administratifs s’approprient les outils : « La conduite du changement est capitale. » Le Prodap repose sur une démarche inclusive, associant collectivités territoriales, directions techniques, services fiscaux, municipalités et instances de régulation. L’objectif est d’assurer une transformation cohérente, à l’échelle nationale. « Le Prodap n’est pas un programme isolé », a insisté Mouhamadou Seck.
À l’en croire, la structure est fondée sur un travail rigoureux, enrichi par des études techniques et budgétaires. Sa mise en œuvre illustre une coopération efficiente, orientée vers les résultats, profondément ancrée dans les priorités nationales. Les secteurs comme la formation professionnelle, la gestion foncière ou encore l’organisation des collectivités territoriales sont directement ciblés par les services numériques qui émergent du programme. L’atelier de partage a permis d’échanger sur les avancées concrètes et de donner de la visibilité sur les chantiers à venir.
Adama Ndiaye
(Source : Le Soleil, 20 juin 2025)