Deux tiers des mineurs mentent sur leur âge pour accéder aux réseaux sociaux
lundi 29 septembre 2025
Une étude de l’Alliance régionale des ONG pour la cybersécurité (ARONCY) a révélé que près d’un enfant sur deux utilise les réseaux sociaux avant 13 ans, environ deux tiers des mineurs interrogés à ce sujet reconnaissant avoir menti sur leur âge pour cela, a-t-on appris du directeur national de SOS Villages d’enfants au Sénégal, Papa Daouda Diop.
« Près d’un enfant sur deux (44%) utilise les réseaux sociaux avant 13 ans », a-t-il indiqué lors du lancement de la plateforme régionale « E_ARONCY : un pas décisif pour la cybersécurité des ONG en Afrique de l’Ouest et du Centre », ce week-end, à Dakar.
Il renseigne que selon cette étude, « l’âge moyen de la première utilisation des réseaux sociaux est de 12 ans, près des deux tiers (62%) des mineurs interrogés reconnaissent avoir menti sur leur âge pour pouvoir s’y inscrire », alors que l’âge légal pour l’accès aux réseaux sociaux est de 18 ans.
Selon le directeur national de SOS Villages d’enfants au Sénégal, la cybersécurité représente désormais « un défi majeur pour les organisations confrontées à diverses menaces et à des attaques multiples ».
« Même s’ils se disent conscients des risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux (hyper-connexion, cyberharcèlement...), les trois quarts des 11-17 ans (77%) affirment avoir déjà été exposés à des contenus qu’ils considèrent comme ’choquants »’, a-t-il dit.
Il juge que ce phénomène est « préoccupant » et engage la responsabilité des pouvoirs publics.
« À SOS Villages d’enfants, nous avons comme cibles des enfants et jeunes placés sous la protection de l’organisation qui est la plus grande au monde en matière de prise en charge alternative », a dit Papa Daouda Diop.
De son côté, Aïssatou Jeanne Sy, directrice des Technologies de l’information et de la communication au ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, a rappelé que l’âge légal l’accès aux réseaux sociaux est de 18 ans.
« C’est pourquoi, dans la stratégie du New Deal Technologique, le Sénégal a pris l’engagement de protéger tout le monde, que ce soit les enfants, les parents et même les instituteurs et toutes les personnes qui gravitent autour des enfants », a-t-elle déclaré.
Toutefois, a souligné Mme Sy, « l’État ne peut pas, à lui seul, se protéger et laisser les ONG et les autres parties prenantes, les structures privées, ne pas se protéger ».
Pour ce faire, elle a signalé que la mise en place de structures en charge de cette question.
« Nous avons la Direction générale du Chiffre et de la Sécurité des systèmes d’information, qui est l’agence d’exécution de la cybersécurité. Nous avons aussi l’École nationale de cybersécurité à vocation régionale, qui nous accompagne également, au-delà du ministère qui a en charge tout ce qui est politique cybersécurité », a-t-elle listé.
(Source : APS, 29 septembre 2025)