Dans son édition de ce mardi 22 juillet, Libération révèle les dessous d’un vaste réseau de chantage à la sextape de El Hadji Babacar DIOUM, alias « Kocc Barma ». C’est un système bien huilé que la Division spéciale de la cybersécurité (DSC) a mis à nu. Libération dévoile les résultats explosifs de l’enquête menée contre le mis en cause, impliqué dans un vaste réseau de chantage numérique, d’extorsion et de blanchiment d’argent.
Tout est parti de la perquisition de son MacBook Pro 13 pouces, dans lequel les enquêteurs ont retrouvé exactement 9000 fichiers structurés. Parmi eux, un dossier intitulé « Paid not to publish » dresse une liste détaillée des victimes ayant versé de l’argent pour éviter la publication de vidéos à caractère sexuel. Selon le journal, l’une a payé 2 millions de francs CFA, une autre 9 668 euros. Les flux financiers analysés confirment l’ampleur du système.
Entre le 28 juillet 2017 et le 24 avril 2025, El Hadji Babacar DIOUM a encaissé 50,428 millions de francs CFA sur un compte ouvert à la CBAO, provenant d’un présumé complice, actuellement en fuite. Dans le même compte, la plateforme Exoclick lui a également versé 43 millions de francs CFA au titre de revenus publicitaires. D’autres dossiers retrouvés sur son ordinateur sont tout aussi accablants. Le fichier « Newgirl » contient 4 191 vidéos et photos sexuelles, mettant en scène de potentielles futures cibles. Le dossier « Nouveau dossier 4 » rassemble pour sa part 147 fichiers à caractère sexuel explicite.
Une partie des fonds aurait été recyclée dans deux structures commerciales : la société de vente de véhicules « Mba Authority » et le restaurant « Eddy’s ». C’est d’ailleurs dans ce dernier établissement qu’un brouilleur de signal a été découvert dans le bureau du mis en cause lors d’une perquisition. La fouille de son domicile à Ngor a permis de saisir une fausse plaque portant l’inscription “Section des accidents”, ornée du sigle de la police nationale, ainsi qu’un lot de faux carnets de vaccination. Confronté à la masse de preuves, El Hadji Babacar DIOUM a simplement lâché : « Je pense que mon ordinateur a été piraté… »
Il a été déféré au parquet lundi, poursuivi pour association de malfaiteurs, stockage et diffusion de données à caractère personnel, détention d’images contraires aux bonnes mœurs et pédopornographiques, atteinte à la vie privée, extorsion de fonds, menaces, chantage, blanchiment de capitaux, mais aussi faux sur des documents administratifs publics. L’enquête, selon Libération, s’oriente désormais vers un réseau transfrontalier aux ramifications multiples.
Babacar Ngom
(Source : Wal Fadjr, 22 juillet 2025)