Cybersécurité : la Guinée renforce les compétences numériques des policiers
lundi 2 juin 2025
La Guinée est engagée dans un processus de transformation numérique pour soutenir le développement socio-économique. Pour garantir cette transformation, l’exécutif doit notamment renforcer la sécurité du cyberspace national.
Le gouvernement guinéen a inauguré, la semaine dernière, un Centre national de formation et de perfectionnement en informatique destiné aux agents de la Police nationale. Cette initiative s’inscrit dans les efforts engagés pour renforcer la cybersécurité du pays.
Le centre a pour objectif de former les forces de l’ordre à anticiper, détecter, enquêter et réagir face aux nouvelles formes de criminalité numérique. « La sécurité dans le monde d’aujourd’hui ne peut se concevoir sans une pleine maîtrise des outils numériques. [...] Les menaces cybernétiques sont de plus en plus fréquentes, sophistiquées et déstabilisantes. Aucun secteur n’est à l’abri », a déclaré Rose Pola Pricemou (photo, au centre), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique.
La cybersécurité figure parmi les priorités de l’exécutif. En novembre 2024, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a lancé Djama Sutura, une plateforme nationale destinée à signaler les cybermalveillances et améliorer la lutte contre la cybercriminalité. Pour la ministre, cette plateforme ne saurait être pleinement efficace sans la montée en compétences des agents publics qui incarnent les institutions.
Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie plus large : le gouvernement a fait du numérique un levier de transformation de l’action publique et un pilier de la souveraineté nationale. Il ambitionne de faire des technologies de l’information et de la communication (TIC) un moteur du développement socio-économique en les intégrant dans tous les secteurs de l’économie. Dans son « Global Cybersecurity Index 2024 », l’Union internationale des télécommunications (UIT) rappelle d’ailleurs que les pays doivent accorder une attention soutenue à la cybersécurité s’ils souhaitent tirer pleinement parti du potentiel des TIC.
Il convient toutefois de rappeler que la Guinée a été classée dans la troisième des cinq catégories de performance par l’UIT. Le pays s’en sort relativement bien dans les domaines des mesures légales et organisationnelles, avec des scores de 16,27 et 14,38 sur 20. En revanche, des efforts restent à fournir en matière de mesures techniques, de renforcement des capacités et de coopération. La Guinée affiche un score global de 56,39 sur 100.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 2 juin 2025)