Cyberharcèlement : Les femmes africaines ne sont pas épargnées par la violence en ligne
dimanche 24 août 2025
Internet et les réseaux sociaux sont devenus des espaces où les violences basées sur le genre sont récurrentes. Les utilisatrices africaines ne sont pas épargnées. Un documentaire intitulé Harcèlement 2.0, résilience des Africaines connectées tire la sonnette d’alarme. Le film donne la parole à celles qui subissent les violences numériques et montre leur combat pour transformer la douleur en force. Le documentaire a été projeté, samedi 23 août, au Goethe-Institut d’Abidjan.
Lors de cette projection à Abidjan, en Côte d’Ivoire, les témoignages s’enchaînent à l’écran. Pendant 75 minutes, journalistes, influenceuses ou encore artistes racontent comment les insultes sexistes, les menaces et la haine en ligne ont bouleversé leur vie. Derrière ce projet, la réalisatrice franco-tchadienne Aché Ahmat Moustapha, elle-même victime de cyberharcèlement. Son objectif : inciter les femmes à briser le silence. « Il va falloir encourager les victimes à ne pas se taire, à dénoncer le cyberharcèlement qu’elles subissent et puis la responsabilisation des plates-formes qui, malgré certains outils, certains dispositifs qu’ils mettent en place pour que les utilisateurs puissent se protéger. Eh bien, on ne peut pas ».
Conserver les preuves
Le documentaire invite aussi à l’action : conserver des preuves, faire des captures d’écran, et surtout porter plainte. Des conseils relayés par maître Ismaïla Konaté. Pour cet avocat, le droit doit évoluer. « Il s’agit d’un secteur aujourd’hui qui crée de façon très nocive quelques drames. Il faut prendre en compte cette situation, agir en conséquence et faire en sorte aujourd’hui que nos lois et nos règlements s’adaptent au contexte ».
Harcèlement 2.0, résilience des Africaines connectées sonne comme un cri d’alerte et un appel à l’action. Un message bien reçu par Aminata Kaba, spectatrice. « On voit qu’il n’y a pas de communication autour de ce fléau-là et lorsque je trouve quelqu’un qui a réalisé un tel documentaire, je suis émue ».
En Côte d’Ivoire, les victimes peuvent saisir la PLCC, la plateforme de lutte contre la cybercriminalité. Et le ministère de la Communication a lancé l’an dernier la campagne #EnLigneTousResponsables.
Abdoul Aziz Diallo
(Source : RFI, 24 août 2025)