OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Année 2025 > Juin 2025 > Côte d’Ivoire : l’IA, un nid d’opportunités et de risques pour la protection (…)

Côte d’Ivoire : l’IA, un nid d’opportunités et de risques pour la protection des données à caractère personnel

jeudi 19 juin 2025

Données personnelles

L’intelligence artificielle (IA) colonise la planète, révolutionnant la connaissance et décuplant les capacités humaines grâce à l’exploitation massive des données. Si ce tableau paraît idyllique, il ne faut pas oublier que l’IA est un couteau à double tranchant  : elle offre autant d’opportunités inédites qu’elle soulève de nouveaux risques pour la vie privée et les libertés individuelles. D’où la nécessité d’un encadrement juridique du déploiement de l’IA. Retour sur la troisième édition du Forum sur la protection des données à caractère personnel (FPDCP), où Serge Séri, commissaire général, et Maître Héraclès Assoko, ont posé les jalons d’une réflexion essentielle pour l’avenir numérique de la Côte d’Ivoire.

L’intelligence artificielle est un nid d’opportunités, mais aussi un nid de risques, a résumé Serge Séri, commissaire général de la troisième édition du Forum sur la protection des données à caractère personnel (FPDCP), tenue ce jeudi 19 juin 2025 à Abidjan. Pour lui, le thème de cette édition, “L’intelligence artificielle au service des citoyens  : protéger nos données, construire l’avenir ”, traduit l’ambition de bâtir une société numérique de confiance, centrée sur l’humain, où la technologie devient un levier d’émancipation et non un instrument de violation de la vie privée.

Opportunités inouïes de l’IA

Bien aux faîtes des systèmes d’IA, le commissaire général du FPDCP observe que cette technologie s’impose désormais dans tous les secteurs  : santé, éducation, sécurité, finance, administration publique. Elle permet d’améliorer la qualité des services, d’anticiper les besoins, de personnaliser les parcours et les profils, et même d’optimiser les plans de carrière. «  En somme, l’IA est mise au service du citoyen et va l’aider à mieux gérer tous les aspects de sa vie, qu’elle soit sociale, entrepreneuriale ou autre  », a-t-il souligné.

Maître Héraclès Assoko, avocat au Barreau de Côte d’Ivoire et président du comité scientifique du forum, ajoute que l’’utilisation de l’intelligence artificielle permet de changer notre environnement, d’interagir avec lui, et cette interaction peut avoir des côtés positifs comme des côtés négatifs. Il insiste sur la capacité de l’IA à s’adapter, à générer des prédictions, du contenu, des recommandations et des décisions influençant aussi bien l’environnement physique que virtuel.

De plus, l’ancrage de l’IA dans l’identité est désormais central  : «  Les données d’identification sont vraiment recherchées par l’IA pour fournir des services, des liens, des informations, proposer des ordres de façon personnalisée  », explique Me Assoko. Au fur et à mesure que l’on interagit avec l’IA, on nourrit ses bases de données, ce qui permet à la machine de mieux servir l’utilisateur, mais aussi d’apprendre à le connaître, à le reconnaître, notamment par la reconnaissance faciale ou vocale.

L’IA, à quel prix sur le respect de la vie privée ?

Mais cette innovation n’est pas sans contrepartie. «  Ce progrès technologique ne doit pas se faire au détriment du droit au respect de la vie privée et de nos libertés fondamentales  », alerte Serge Séri. Pour lui, l’IA, qui implique un traitement massif de données, peut constituer une menace réelle et sérieuse pour les citoyens.

Me Assoko abonde dans le même sens  : «  Vous vous rendrez compte qu’au fur et à mesure que vous interagissez avec l’IA, elle siphonne vos données, elle apprend à vous connaître et à vous reconnaître.  » Puis d’ajouter : « Les données biométriques, uniques et permanentes, sont particulièrement sensibles. Leur utilisation peut conduire à une surveillance généralisée, à la traçabilité constante des individus dans l’espace public comme privé. On peut vous surveiller parce qu’on a vos données, on a votre image. »

De là à qualifier d’ « insidieux » et de « déloyal », le traitement des données à l’insu de la personne, sans son consentement, il n’y a qu’un pas.

Nécessité d’un encadrement juridique

Dès lors, «  plusieurs interrogations sont soulevées par l’utilisation de l’intelligence artificielle, d’où la nécessité d’un encadrement juridique du déploiement de l’intelligence artificielle pour assurer une protection des données à caractère personnel lors du traitement de ces données  », affirme Me Assoko.

Il est bon de souligner que la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un cadre légal depuis 2013 (loi n°2013-450 du 19 juin 2013) pour régir la manipulation des données à caractère personnel. Cette loi protège toute information permettant d’identifier une personne, y compris les données biométriques et d’identification. Ainsi, «  l’intelligence artificielle qui se nourrit de données à caractère personnel doit être en conformité avec la loi ivoirienne  », rappelle Me Assoko, rédacteur de ladite loi.

Cependant, un défi demeure  : la plupart des solutions d’IA sont développées hors du continent africain, par de grandes entreprises internationales. «  Nous ne sommes pas générateurs de cette intelligence artificielle. […] Comment interagir avec ceux qui produisent l’intelligence artificielle, comment leur imposer nos normes, alors que nous ne sommes pas créateurs  ?  » interroge Me Assoko. Selon lui, ce décalage crée un «  fossé  » en matière de souveraineté numérique et de protection des citoyens.

Attentes du citoyen face à l’IA

Pour le citoyen, l’IA représente un espoir d’accès facilité aux services publics, à la connaissance, à une meilleure santé, à l’inclusion et à l’équité sociale. L’IA peut permettre de simplifier la vie quotidienne, d’optimiser la gestion de la santé, de renforcer la sécurité, de lutter contre la fraude et les discriminations. «  Les possibilités de l’intelligence artificielle pour le citoyen sont inouïes  », souligne Me Assoko.

Mais cette promesse s’accompagne d’une exigence  : celle d’une gouvernance responsable et d’une protection effective des droits fondamentaux. Selon l’avocat, les citoyens attendent que leur identité et leurs données soient protégées, que l’usage de l’IA soit transparent, loyal, et conforme à la législation nationale. Ils veulent profiter des bénéfices de l’IA sans sacrifier leur vie privée ni leur liberté.

Entre panels, masterclass et keynotes, il ressort de la troisième édition de ce Forum sur la protection des données à caractère personnel (FPDCP), que l’IA impose aux citoyens ivoiriens une vigilance accrue, un encadrement juridique rigoureux et une réflexion éthique permanente pour que le progrès technologique reste au service de l’humain.

Anselme Akéko

(Source : CIO Mag, 21 juin 2025)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2883/3267 Régulation des télécoms
  • 231/3267 Télécentres/Cybercentres
  • 2206/3267 Economie numérique
  • 1154/3267 Politique nationale
  • 3162/3267 Fintech
  • 317/3267 Noms de domaine
  • 1124/3267 Produits et services
  • 933/3267 Faits divers/Contentieux
  • 484/3267 Nouveau site web
  • 3267/3267 Infrastructures
  • 1100/3267 TIC pour l’éducation
  • 133/3267 Recherche
  • 150/3267 Projet
  • 1967/3267 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1168/3267 Sonatel/Orange
  • 1058/3267 Licences de télécommunications
  • 168/3267 Sudatel/Expresso
  • 651/3267 Régulation des médias
  • 831/3267 Applications
  • 657/3267 Mouvements sociaux
  • 992/3267 Données personnelles
  • 78/3267 Big Data/Données ouvertes
  • 355/3267 Mouvement consumériste
  • 220/3267 Médias
  • 413/3267 Appels internationaux entrants
  • 1020/3267 Formation
  • 54/3267 Logiciel libre
  • 1336/3267 Politiques africaines
  • 619/3267 Fiscalité
  • 103/3267 Art et culture
  • 348/3267 Genre
  • 1106/3267 Point de vue
  • 622/3267 Commerce électronique
  • 955/3267 Manifestation
  • 193/3267 Presse en ligne
  • 74/3267 Piratage
  • 129/3267 Téléservices
  • 622/3267 Biométrie/Identité numérique
  • 181/3267 Environnement/Santé
  • 227/3267 Législation/Réglementation
  • 196/3267 Gouvernance
  • 1147/3267 Portrait/Entretien
  • 84/3267 Radio
  • 503/3267 TIC pour la santé
  • 169/3267 Propriété intellectuelle
  • 36/3267 Langues/Localisation
  • 750/3267 Médias/Réseaux sociaux
  • 1274/3267 Téléphonie
  • 116/3267 Désengagement de l’Etat
  • 675/3267 Internet
  • 66/3267 Collectivités locales
  • 297/3267 Dédouanement électronique
  • 722/3267 Usages et comportements
  • 668/3267 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 329/3267 Audiovisuel
  • 2018/3267 Transformation digitale
  • 244/3267 Affaire Global Voice
  • 93/3267 Géomatique/Géolocalisation
  • 215/3267 Service universel
  • 430/3267 Sentel/Tigo
  • 104/3267 Vie politique
  • 997/3267 Distinction/Nomination
  • 22/3267 Handicapés
  • 446/3267 Enseignement à distance
  • 423/3267 Contenus numériques
  • 370/3267 Gestion de l’ARTP
  • 118/3267 Radios communautaires
  • 1181/3267 Qualité de service
  • 266/3267 Privatisation/Libéralisation
  • 74/3267 SMSI
  • 299/3267 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1785/3267 Innovation/Entreprenariat
  • 848/3267 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 29/3267 Internet des objets
  • 115/3267 Free Sénégal
  • 539/3267 Intelligence artificielle
  • 127/3267 Editorial
  • 14/3267 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous