Alors que le manque de concurrence sur le segment de la connectivité internationale s’est traduit, dans la plupart des pays africains, par des prix élevés de la bande passante internationale, au Sénégal, la position dominante de Sonatel sur ce segment laissent les prix relativement « compétitifs ».
Vodaphone (ex- Ghana Télécom) au Ghana ; Nitel au Nigeria ; Côte d’ivoire Télécom en Côte d’ivoire ; Sonatel au Sénégal. Dans la plupart des pays africains, l’accès au câble SAT 3 est sous le contrôle de l’opérateur historique qui exerce un monopole de fait sur la vente de capacité internationale aux opérateurs télécoms locaux et autres fournisseurs d’accès internet. Selon une étude commandité par Google et réalisée par Balancing Act, le manque de concurrence sur le segment de la connectivité internationale s’est traduit, dans la plupart des pays africains, par des prix élevés de la bande passante internationale.
Au Sénégal, note l’étude, malgré la position dominante de Sonatel sur ce segment, bien que les prix pratiqués par Sonatel soient jugés « élevés » en comparaison par exemple avec les prix de la bande passante internationale sur le tronçon Trans-Atlantique (Europe vers les USA), ils seraient relativement raisonnables, comparés à ceux pratiqués par exemple par Ghana Télécom ou Nitel au Nigéria. Deux opérateurs dont les prix sont de l’ordre ou supérieurs à 5000 dollars Us par Mbits/s par mois.
Sous ce rapport, l’étude relève néanmoins dans ces deux pays l’arrivée durant les deux dernières années, de deux nouveaux câbles sous-marins (Glo 1 et Main one) qui auraient mis fin à la situation de monopole sur le segment de la connectivité internationale avec comme conséquence, une baisse « dramatique » des prix de la bande passante internationale dans ces deux pays et qui seraient passés à 150 dollars par Mbits/s par mois.
Le « paradoxe » sénégalais pour paraphraser l’étude en question, c’est que l’absence de concurrence dans ce segment ne se reflète pas au Sénégal sur les prix en gros de la connectivité internationale qui restent les moins chers.
La mise en service en 2013 au Sénégal de deux câbles sous-marins supplémentaires Glo1 et ACE (le 1er étant propriété à 100% de la société nigériane Globacom tandis que le deuxième est un consortium d’opérateurs internationaux et nationaux-France Télécom- Sonatel- Expresso Télécom) devrait offrir au Sénégal une capacité internationale bien supérieure à la demande actuelle ou même future à moyen terme. Mais malgré la perspective, l’étude estime « incertaine » l’impact fondamental sur les prix de la connectivité internationale.
De plus, il apparaît dans la même étude que, si les prix de Sonatel sur le segment international sont « assez compétitifs », il n’en est pas de même sur le segment national où les prix actuels sont jugés relativement élevés comparativement à d’autres pays de la sous-région africaine.
Malick Ndaw
(Source : Sud Quotidien, 25 septembre 2012)