Colloque des 10 ans de l’APDP du Mali : M. Ousmane Thiongane, président de la CDP, participe à un panel sur la protection des données en Afrique : état des lieux et perspectives
jeudi 10 avril 2025
À l’occasion du Colloque international célébrant le 10e anniversaire de l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) du Mali, M. Ousmane Thiongane, président de la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) du Sénégal, a pris part à un panel
À l’occasion du Colloque international célébrant le 10e anniversaire de l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) du Mali, M. Ousmane Thiongane, président de la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) du Sénégal, a pris part à un panel sur le thème : « La protection des données à caractère personnel en Afrique : état des lieux et perspectives ».
Accompagné des présidents des autorités de protection des données du Maroc, du Bénin, du Mali, de Madagascar et du Burkina Faso, M. Thiongane a commencé par féliciter les autorités maliennes pour l’excellente organisation de l’événement. Dans une intervention remarquée, il a abordé la révolution numérique qui marque notre quotidien, que ce soit dans la santé, l’éducation, le sport ou d’autres secteurs. Il a illustré son propos en citant son homologue nigérien : « Les données circulent bien plus vite que les humains », soulignant ainsi la vitesse fulgurante à laquelle les informations se propagent aujourd’hui. Face à cette réalité, il a rappelé que l’Afrique, à travers ses différentes autorités de protection des données, s’efforce de mettre en place des mécanismes, notamment des lois, pour protéger ses citoyens.
M. Thiongane est revenu en détail sur la loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008, texte fondateur de la CDP. Il a expliqué comment cette institution gère les systèmes de vidéosurveillance sous un régime déclaratif, tout en encadrant le traitement des données sensibles telles que les données biométriques, faciales ou de santé qui exigent un régime d’autorisation plus strict en raison de leur complexité. À l’échelle continentale et internationale, il a passé en revue les conventions et législations auxquelles certains pays africains sont parties prenantes, permettant d’établir des normes de conformité et d’assurer une protection continue des citoyens.
Le président de la CDP est également revenu sur la mise à niveau de la loi de 2008, afin de mieux répondre aux exigences actuelles et aux défis posés par ce qu’il a appelé « une révolution dans la révolution » : l’intelligence artificielle (IA). Au cœur de son discours, l’IA et les technologies innovantes ont été présentées comme des enjeux majeurs pour la protection des données en Afrique. M. Thiongane a insisté sur l’urgence de trouver un équilibre entre l’exploitation de ces avancées technologiques et la sauvegarde des droits fondamentaux, alors que la digitalisation des services publics s’intensifie sur le continent. Pour lui, l’évolution rapide des technologies nécessite une refonte ambitieuse des cadres juridiques existants.
La mission de sensibilisation portée par la CDP a également occupé une place centrale dans son intervention, soulignant l’importance d’éduquer les populations sur ces enjeux cruciaux.
Réunissant des experts et régulateurs de premier plan, ce panel a offert un état des lieux des avancées réalisées en matière de protection des données en Afrique, tout en traçant des perspectives pour renforcer leur gouvernance. Un sujet d’autant plus stratégique que les défis liés à la cybersécurité et à la confidentialité continuent de croître.
(Source : CDP, 10 avril 2025)