Centrafrique : vers la mise en œuvre du fonds du service universel
vendredi 11 juillet 2025
Malgré une amélioration progressive ces dernières années, la fracture numérique demeure importante en République centrafricaine. Selon DataReportal, environ 85 % de la population n’utilisait pas Internet début 2025.
La République centrafricaine amorce la mise en œuvre effective de son fonds du service universel, destiné à étendre l’accès aux services télécoms de base sur l’ensemble du territoire. Dans cette dynamique, les autorités ont procédé au lancement des activités du Comité de développement des communications électroniques (CDCE), l’organe prévu par la loi pour superviser et gérer ce mécanisme.
Dans un communiqué, l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP) précise que « les services universels désignent l’ensemble des services de base, considérés comme essentiels, auxquels tous les citoyens, indépendamment de leur situation géographique ou socio-économique, devraient avoir accès à un prix abordable ». Elle ajoute que les services universels impliquent souvent des obligations pour les opérateurs, notamment en matière de couverture géographique, de tarification et de qualité.
Par ailleurs, la loi de 2018 sur les communications électroniques indique que le taux de contribution des opérateurs télécoms au fonds du service universel est de 2 % de leurs revenus de l’année précédente.
Cette initiative intervient dans un contexte où les réseaux 2G et 3G couvraient seulement 59,6 % de la population en 2023, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). À la même date, le taux de couverture de la 4G était de 0,3 %, alors que la 5G n’a pas encore été lancée commercialement. En matière d’utilisation, la plateforme de données DataReportal indique 2,07 millions d’abonnés à la téléphonie mobile au début de l’année 2025 pour un taux de pénétration de 38,1 %. Pour l’Internet, le nombre d’utilisateurs s’élevait à 839 000, soit 15,5 % de la population.
Ce mécanisme est encouragé par l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie comme l’un des moyens de réduire la fracture numérique en Afrique. Toutefois, l’organisation recommande notamment de renforcer le financement, de définir des objectifs clairs et mesurables, d’impliquer l’ensemble des parties prenantes, et de s’appuyer sur les données pour mieux cibler les projets. Elle préconise également un suivi régulier, une évaluation rigoureuse des coûts, une gestion indépendante, ainsi que l’implication des communautés locales et le renforcement des compétences internes.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 11 juillet 2025)