Cassava Technologies s’allie à Accenture pour développer une IA souveraine en Afrique
mercredi 24 septembre 2025
Pensée comme une infrastructure numérique souveraine, la plateforme permettra de centraliser la puissance de calcul, le stockage et les logiciels pour accompagner les entreprises et les administrations dans le développement de solutions d’IA adaptées aux réalités et aux besoins du continent africain.
Cassava Technologies, groupe technologique panafricain, a annoncé le mardi 23 septembre la signature d’un accord de partenariat avec la société de conseil et de technologie Accenture afin de développer et de déployer une capacité souveraine d’intelligence artificielle (IA) à grande échelle sur le continent. L’initiative repose sur le service GPU‑as‑a‑Service (GPUaaS) de Cassava, hébergé dans ses centres de données hautement sécurisés et propulsé par l’infrastructure d’IA de NVIDIA.
« L’IA ouvre de nouvelles opportunités pour stimuler l’innovation, renforcer la compétitivité et soutenir la croissance en Afrique. Nous aiderons Cassava à fournir des solutions souveraines, sécurisées et évolutives adaptées aux besoins des organisations africaines », a déclaré Mauro Macchi, PDG d’Accenture pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.
Dans le cadre de l’accord, Accenture mettra à profit sa plateforme AI Refinery™ et son expertise en matière de cloud souverain et d’IA pour concevoir et livrer des solutions adaptées aux besoins africains. Les clients pourront ainsi traiter leurs données et charges de travail d’IA à l’intérieur des frontières nationales, conformément aux réglementations locales.
Le déploiement commencera en Afrique du Sud avant de s’étendre progressivement à l’Égypte, au Kenya, au Maroc et au Nigeria. Cassava s’appuiera sur son vaste réseau panafricain de fibre optique et sur ses centres de données interconnectés et économes en énergie pour garantir la souveraineté numérique.
L’initiative intervient dans un contexte où les pays africains multiplient les investissements pour réduire leur dépendance aux infrastructures technologiques étrangères. Selon le cabinet britannique PricewaterhouseCoopers (PwC), l’IA pourrait contribuer à l’économie africaine à hauteur de 1200 milliards de dollars à l’horizon 2030, à condition de disposer d’infrastructures locales et sécurisées. Mais les défis restent importants : manque de capacités de calcul, dépendance aux géants du cloud et insuffisance des cadres réglementaires encadrant la gestion des données sensibles.
Au-delà de l’infrastructure, Cassava et Accenture entendent développer des solutions d’IA adaptées aux contextes locaux, aux langues et aux réalités culturelles africaines. Les secteurs prioritaires incluent la finance, les télécommunications, l’agriculture, l’exploitation minière et la santé. Cette approche vise à renforcer la conformité, stimuler la confiance et favoriser une adoption responsable et durable de l’IA sur le continent.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofinseptembre 2025)