Cartes SIM falsifiées, escroquerie : Révélations sur la mafia internationale qui vide vos comptes bancaires
samedi 9 août 2025
Selon les révélations du journal L’Observateur, une affaire d’escroquerie sophistiquée mobilise actuellement les enquêteurs de Guédiawaye et met au jour une mafia internationale exploitant les failles des services mobiles pour détourner des fonds bancaires. Au cœur de ce dossier tentaculaire, un réseau composé d’informaticiens sénégalais et marocains opère à partir de fausses identités, utilisant des méthodes particulièrement élaborées pour tromper la vigilance des opérateurs télécoms.
Toujours d’après L’Observateur, cette affaire, instruite au commissariat central de Guédiawaye, révèle l’existence de ramifications jusque sur le territoire français, avec des experts en informatique capables de siphonner les comptes bancaires de victimes en opérant depuis plusieurs agences de la Sonatel. Ce réseau prend pour cible les utilisateurs d’applications telles qu’Orange Money, Wave ou d’autres services de transfert d’argent mobile, lesquels, bien qu’innovants et sécurisés en apparence, représentent une opportunité pour des arnaqueurs expérimentés.
Le quotidien rapporte que l’alerte initiale est venue du chef d’agence de la Sonatel à Guédiawaye, O. Keita, qui a identifié un client suspect, B. Diop, déjà signalé pour des arnaques via changement frauduleux de cartes SIM. Les faits, codifiés en interne sous le code « CA », dataient de quelques jours seulement, et ont conduit à une intervention rapide du commissaire Bodian.
Toujours selon L’Observateur, B. Diop aurait présenté à l’agence de Keur Massar une copie falsifiée d’une carte d’identité française au nom de Paul J. P. Chollet, accompagnée d’une procuration légalisée, pour récupérer une carte SIM active au nom de la victime. L’opération avait été menée sans que l’agent en charge ne détecte la falsification, permettant ainsi l’accès aux données personnelles et financières de la cible.
Les enquêteurs, cités par L’Observateur, expliquent que B. Diop, multirécidiviste, est revenu quelques jours plus tard à l’agence de Guédiawaye avec de nouveaux faux documents au nom de Ch. Ndao et Ya. Mendy. Cette fois, l’agent en charge a émis des doutes et alerté son supérieur, ce qui a permis l’ouverture d’une procédure formelle pour escroquerie.
Face aux preuves accumulées, B. Diop a finalement coopéré avec les enquêteurs, reconnaissant sa responsabilité pénale et dénonçant son principal complice : un ressortissant marocain nommé M. Tinidy, basé en France et présenté comme le cerveau de l’opération. Ce dernier, toujours selon L’Observateur, fabriquait des dossiers complets avec faux documents et les envoyait à B. Diop pour exécution sur le terrain.
Le journal précise que le mode opératoire reposait sur la récupération des cartes SIM des victimes, suivie de la réinitialisation des codes de leurs applications bancaires mobiles. Les fonds étaient ensuite transférés vers le compte Orange Money de B. Diop, avant d’être rapidement vidés.
Selon L’Observateur, l’enquête explore désormais la piste de complicités internes au sein même de la Sonatel, soupçonnées d’avoir facilité certaines opérations frauduleuses. Les policiers de Guédiawaye scrutent les activités de plusieurs agences pour déterminer si des employés auraient aidé la mafia à contourner les procédures de sécurité.
En attendant la suite de l’affaire, L’Observateur indique que B. Diop reste en garde à vue et doit être présenté lundi prochain devant le tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Pendant ce temps, le préjudice exact et le nombre total de victimes restent encore à établir, mais les enquêteurs s’attendent à un bilan particulièrement lourd.
(Source : Senews, 9 août 2025)