Campagne des « 16 jours d’activisme » : ONU Femmes intensifie la riposte contre les violences en ligne
mercredi 26 novembre 2025
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Le Sénégal, à l’instar des autres pays du monde, a célébré hier, mardi 25 novembre, la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ce mercredi, à l’occasion du lancement de la campagne des « 16 jours d’activisme » placée sous le thème « Tous Unis pour mettre fin à la violence numérique contre les femmes et les filles », ONU Femmes a organisé un atelier de formation pour les acteurs médiatiques et digitaux. L’objectif : mieux les informer sur la problématique de la violence notamment sur le numérique.
ONU Femmes souligne que la violence numérique constitue une menace croissante, amplifiée par la digitalisation des sociétés, et touche de manière disproportionnée les femmes et les filles.
« Donc, c’est dans ce cadre-là, aujourd’hui, qu’on tient cet atelier avec les partenaires afin de pouvoir les sensibiliser davantage pour les questions de prise en charge relativement à la sensibilisation aux plaidoyers à travers le rôle fondamental qu’ils jouent, c’est-à-dire les médias dans cette sensibilisation et ce plaidoyer », a expliqué Fanta Sow, chargée de programme gouvernance, leadership, participation politique à ONU Femmes Sénégal et représentante de la présidente d’ONU Femmes Sénégal.
Rôle des médias dans la sensibilisation
C’est dans ce même sens qu’Alassane Baldé, journaliste au Groupe Dmedia, salue l’implication des journalistes dans cette campagne à travers cet atelier de formation. « Quand on parle de campagne, forcément, on parle de communication, et la communication, c’est notre dada. Et donc, c’est tout l’intérêt de saluer justement cette belle dynamique qu’a enclenchée ONU Femmes dans le cadre justement de cette formation. Parce que pour bien informer, il faut être bien informé. Je pense que c’est ça qui est en train de réussir ONU Femmes à travers cette formation de deux jours. Ça va nous permettre également de mettre à niveau nos connaissances sur cette problématique de la violence », a-t-il magnifié
Il souligne également l’importance pour les journalistes d’être plus que des observateurs. « Je pense qu’aujourd’hui, il est important que les journalistes soient également impliqués, et non pas comme des personnes qui viennent couvrir, mais des personnes qui sont sensibilisées, qui sont capables d’humaniser justement. Parce que l’intérêt aujourd’hui, c’est d’humaniser les articles, les écrits afin que ce problème soit pris en charge véritablement par les populations », a-t-elle martelé.
D’après la représentante de la présidente d’ONU Femmes Sénégal, « les médias ont un rôle primordial à jouer dans la mesure où c’est eux qui relaient l’information de par les différents canaux, raison pour laquelle aujourd’hui, nous échangeons pour voir comment ils peuvent mieux monter au créneau et nous appuyer dans le cadre de cette lutte contre ces violences », a souligné Fanta Sow.
Elle rappelle par ailleurs que l’espace numérique devient de plus en plus hostile pour les femmes et les jeunes filles, appelant à un engagement collectif.
« Chacun doit jouer sa partition parce que nous sommes tous interpellés. Et on doit tous travailler main dans la main pour pouvoir stopper ce fléau. Ce n’est pas seulement le numérique sur le plan physique, sur le plan économique, sur le plan sexuel. Vous voyez ce phénomène qui perdure au Sénégal et partout dans le monde. Je crois qu’on doit y travailler collectivement. Chacun doit jouer son rôle, on doit harmoniser, on doit se coordonner davantage pour pouvoir optimiser nos performances dans le cadre de cette lutte et nous permettre d’avoir des résultats considérables », a-t-elle déclaré.
La région de Diourbel s’y distingue avec un taux d’environ 42,6 %
Et selon elle, un rapport a été produit avec l’appui de l’Agence nationale de statistique et de la démographie (ANSD) sur les violences faites aux femmes et aux filles l’année dernière dans toute l’étendue du territoire national avec des spécificités par région. « Dans le cadre des résultats de ce rapport, c’est la région de Diourbel qui devance, suivie par la région de Louga, spécifiquement aux violences. Donc, la région de Diourbel, je pense que c’est à peu près à 42,6% et celle de Louga à 37,4% », a-t-elle révélé.
Bien que la campagne mette l’accent sur les violences basées sur le genre, Fanta Sow rappelle que le phénomène touche toutes les catégories.
« Qu’on soit femme, qu’on soit homme, tout le monde est ciblé. Mais on met la spécificité sur les femmes actuellement parce que c’est la campagne des « 16 jours d’activisme » contre les violences faites aux femmes et aux filles. Tout le monde est acteur, tout le monde est victime donc voilà, je pense qu’on doit prendre le phénomène dans son ampleur », a-t-elle fait savoir.
L’atelier de formation sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles et l’écriture sensible au genre, se poursuit jusqu’au 27 novembre 2025.
(Source : Pressafrik, 26 novembre 2025)
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