Burkina Faso : un opérateur virtuel proposé pour rendre Internet moins cher
lundi 11 août 2025
La cherté de l’Internet est l’une des principales préoccupations des consommateurs télécoms au Burkina Faso. Le marché de l’Internet burkinabè est principalement occupé par trois opérateurs que sont Orange, Moov Africa et Telecel.
L’ingénieur en réseaux et télécoms Moussa Traoré, directeur général de Yolse Telecom, propose l’introduction d’un opérateur mobile virtuel (MVNO) au Burkina Faso. Cette idée, présentée la semaine dernière à la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabané, vise à réduire le coût d’accès à Internet dans le pays.
Dans un communiqué du ministère, il explique que le nouvel opérateur n’aurait pas besoin de déployer sa propre infrastructure réseau, puisqu’il utiliserait celle des opérateurs existants. Ce modèle permettrait ainsi de diminuer sensiblement les coûts de connectivité. Dans le contexte sécuritaire actuel, il représenterait également une alternative viable pour soutenir le développement numérique sans les contraintes logistiques liées à la construction d’infrastructures.
Cette proposition intervient dans un contexte où la connexion reste relativement coûteuse au Burkina Faso. En effet, les consommateurs télécoms burkinabè expriment régulièrement leur mécontentement face à la cherté des services, notamment de l’Internet, sur les réseaux sociaux. À titre d’exemple, à la mi-avril 2023, une campagne de protestation baptisée « Vent du salut » avait été lancée par les usagers contre le coût élevé des services mobiles. Une déconnexion généralisée sur les réseaux des opérateurs avait été organisée à des plages horaires spécifiques sur plusieurs jours. Cette mobilisation avait notamment poussé l’ARCEP à exercer une pression accrue sur les opérateurs pour qu’ils répondent aux préoccupations des abonnés.
L’Union internationale des télécommunications (UIT) indique dans un article publié en 2020 que les MVNO peuvent contribuer à réduire les coûts des services sur un marché. Susan Welsh de Grimaldo, experte du marché des communications sans fil, y souligne que l’un des principaux avantages des MVNO est qu’ils favorisent la concurrence, ce qui peut entraîner une baisse des prix pour les consommateurs. En effet, apprend-on, ce modèle réduit considérablement les investissements initiaux et les coûts d’exploitation. En se concentrant sur la gestion commerciale, le service client et l’innovation tarifaire, les MVNO peuvent proposer des offres plus flexibles et compétitives.
Il convient de préciser que l’introduction de ce nouvel acteur sur le marché télécoms burkinabè n’en est encore qu’à l’étape de projet. Si la ministre s’est engagée à approfondir les réflexions avec ses équipes techniques, aucun calendrier n’a été communiqué quant à la concrétisation de cette initiative. Pour rappel, un intérêt similaire avait été manifesté en février dernier, à l’égard du projet de lancement de Teriatel, un opérateur de télécommunications commun aux pays de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso). Depuis, aucune mise à jour officielle n’a toutefois été publiée.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 11 août 2025)