Burkina Faso : les consommateurs télécoms exigent une baisse des tarifs Internet
jeudi 4 décembre 2025
Avec l’accélération de la transformation numérique, l’usage d’Internet se généralise en Afrique. Pourtant, la GSMA rappelle que le coût du service reste l’un des principaux freins à son adoption et à son utilisation.
Au Burkina Faso, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a présenté, mardi 2 décembre, une série de mesures censées renforcer l’équité, la transparence et la justice dans les services de communication électronique. Mais malgré ces annonces, les consommateurs demeurent insatisfaits et continuent de réclamer avant tout une baisse des tarifs de l’Internet.
Parmi les décisions retenues figurent l’allongement de la validité du compte principal de 90 jours à 180 jours (à compter de la dernière recharge), l’utilisation des bonus vers tous les réseaux, ainsi que la possibilité de récupérer, dans un délai fixé, les crédits et volumes non consommés après expiration. Le régulateur impose également une durée minimale de validité d’un mois pour les forfaits data de 1 Go.
Au‑delà du prix, les abonnés demandent aussi une amélioration tangible de la qualité de service, une réduction de la rapidité avec laquelle les données sont consommées, un meilleur suivi de leur usage, ainsi que la mise à disposition de nouveaux produits, notamment des forfaits illimités.
Ces mesures avaient en réalité été adoptées en 2023, mais leur application avait été suspendue. Elles viennent d’être validées par la justice, ce qui les rend désormais exécutoires. Elles faisaient suite à un mouvement de boycott lancé à la mi‑avril 2023 contre Orange, Moov Africa et Telecel pour dénoncer la cherté et la mauvaise qualité des services. Depuis, la grogne des consommateurs s’est poursuivie, notamment sur les réseaux sociaux.
L’ARCEP, de son côté, est convaincue que ces mesures « concrètes, objectives et opérationnelles » se traduiront directement sur le coût des offres et sur la protection effective des droits des consommateurs. « Les impacts ont permis de réduire les prix moyens des offres de référence des services Internet mobile des principaux opérateurs, Orange Burkina Faso et ONATEL, avec une baisse moyenne comprise entre 28 % et 45 %, selon les offres dont la validité est d’un mois minimum. Les décisions de régulation de l’opérateur puissant Orange Burkina Faso ont également permis de réduire de 50 % les prix des SMS vers d’autres réseaux nationaux et de contraindre l’ouverture progressive des bonus vers d’autres réseaux », a déclaré le secrétaire exécutif de l’ARCEP, Wendlassida Patrice Compaoré (photo, au centre).
Pour rappel, les dépenses mensuelles en Internet mobile représentaient 8,8 % du revenu national brut (RNB) par habitant au Burkina Faso en 2025, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). Or, pour qu’un service soit considéré comme abordable, ce ratio devrait être inférieur à 2 %. À titre de comparaison, il s’établit à 5,32 % en moyenne en Afrique et à 1,38 % dans le monde.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 4 décembre 2025)
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