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Accueil > Articles de presse > Année 2025 > Juin 2025 > BCEAO et Intelligence Artificielle : Le challenge de la gouvernance

BCEAO et Intelligence Artificielle : Le challenge de la gouvernance

lundi 2 juin 2025

Intelligence artificielle

Les opportunités sont flores, mais ce sont les risques et défis liés à l’Intelligence Artificielle (IA) qui retiennent plus l’attention des autorités de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui en ont pris toute la mesure à l’occasion de la Conférence Internationale qui s’est tenue à Dakar, le 21 mai dernier.

A l’instar d’autres banques Centrales africaines, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) envisage l’intégration de l’Intelligence Artificielle (IA) dans ses processus. C’est à une véritable procession que le monde de la finance africaine et internationale s’est livré, le mercredi 21 Mai dernier à Dakar, autour de la problématique de l’intégration de l’Intelligence Artificielle au niveau des Banques Centrales et autres régulateurs.

Sous l’égide de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Conférence Internationale sur l’Intelligence Artificielle dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par Cheikh Diba, Ministre sénégalais des Finances et du Budget, a réuni cinq gouverneurs de Banques centrales africaines, des représentants de banques centrales, d’autorités monétaires, d’experts en IA et de partenaires techniques internationaux. En soulignant les perspectives exceptionnelles offertes par l’IA pour les banques centrales, Jean-Claude Kassi Brou, Gouverneur de la BCEAO, a donné le tempo en déclarant : « L’intelligence artificielle ouvre des perspectives remarquables pour les institutions financières. Mais, comme toute avancée technologique, elle soulève également des défis en matière de gouvernance, d’éthique, de protection des données et de gestion des risques. Il est essentiel de les anticiper pour garantir un usage responsable et sécurisé. » C’est la quintessence-même du thème principal de la Conférence qui portait sur : ’Intelligence artificielle : opportunités et défis pour les banques centrales’’.

Pour sa part, la préoccupation substantielle du Ministre sénégalais des Finances et du Budget réside dans l’appréhension pour nos systèmes bancaire et financier de la technologie IA, sous le prisme, disait-il, de « Ne pas se limiter au rôle de simple consommateur, mais devenir un acteur à part entière ». Il apparaît ainsi que le véritable challenge pour l’institution n’est pas seulement technologique.

Foultitude d’opportunités

Des forums comme cette Conférence permettent de mieux comprendre les enjeux de la transition technologique incarnée par cette innovation qui bouleverse le monde, dans un contexte financier ouest-africain qui évolue indubitablement : explosion des fintechs, digitalisation des services bancaires, cryptomonnaies, banque mobile… Tous ces mouvements s’accompagnent de volumes massifs de données. A l’instar d’autres grandes banques centrales (FED, BCE, BoE), l’IA permettrait à la BCEAO d’exploiter des données pour mieux superviser, détecter en temps réel les anomalies dans les bilans bancaires, automatiser l’analyse du reporting réglementaire (Bâle II/III), prédire les risques de défaut ou de surendettement, prévenir les risques et anticiper les crises systémiques. De même, en croisant des données économiques classiques (inflation, croissance) avec des données non structurées (consommation mobile, sentiment économique sur les réseaux sociaux…), l’IA pourrait améliorer les prévisions macroéconomiques, le ciblage inflationniste, la gestion des taux directeurs dans un contexte de volatilité mondiale. Cependant et malgré toutes ces opportunités à mesure que l’on apprivoise les nombreux avantages de l’IA, il apparaît évident que sa gouvernance à travers la régulation constitue le défi majeur pour préserver la stabilité financière de nos économies.

Prudence est mère de sûreté

Conduire la politique monétaire tout en garantissant la stabilité financière dans une union monétaire composée de huit États membres (UEMOA), c’est déjà en soi un défi de sysiphe. Avec l’Intelligence artificielle, ce défi est démultiplié dans un environnement où le niveau d’avancement technologique est différent d’un pays à l’autre. Les différents panélistes de la Conférence Internationale du 21 Mai dernier n’ont pas manqué de souligner l’importance des pré-requis pour la Bceao, qui a tout d’abord un double défi à relever : former ses équipes aux outils de data science, IA et big data ; investir dans des infrastructures numériques fiables, sécurisées et souveraines. Sous ce rapport, s’appuyer uniquement sur des solutions IA conçues à l’étranger (notamment dans le cloud) pourrait exposer la banque centrale à des vulnérabilités stratégiques. Dès lors, il apparaît urgent de développer ou d’adopter des solutions locales ou panafricaines, adaptées au contexte réglementaire UEMOA. Par ailleurs, les décisions prises par des modèles d’IA doivent rester transparentes, explicables et non discriminatoires et dans ce contexte, la BCEAO devra encadrer l’usage de l’IA par elle-même, mais aussi au sein des institutions financières qu’elle supervise.

Certes, Badanam Patoki, président de l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest africaine (AMF-UMOA), a rappelé entre autres opportunités de l’IA, l’analyse automatisée des risques du marché avec la détection ou la mise en exergue des vulnérabilités ; la surveillance renforcée des acteurs du marché et la lutte contre le risque de blanchiment de capitaux, qui constitue un facteur déstabilisant du système financier, ainsi que l’optimisation du processus de délivrance des visas des opérations financières et d’agréments des acteurs du marché, etc. En somme, « L’IA va transformer en profondeur notre marché et nous devons nous adapter parce que nous ne pouvons pas rester en marge de cette révolution », a indiqué M. Patoki qui précise, en tant que régulateur, « C’est à nous de mettre en place le dispositif adéquat visant à préserver la stabilité de notre environnement financier. »

Mais c’est pour insister sur la « Prudence et le discernement ». Prudence parce qu’ « Il ne faut pas laisser l’IA entrer dans le système et le perturber ». Dans une démarche inclusive, il est nécessaire, du point de vue de M. Patoki, d’avoir un dialogue approfondi avec les acteurs du marché afin d’identifier les besoins de chacun et définir les modalités de déploiement de l’IA ; ensuite, adopter un cadre réglementaire visant à assurer la maîtrise des risques ; il va falloir en outre renforcer les capacités et compétences en interne, mais aussi au niveau de tous les acteurs au niveau de l’écosystème.

Malick Ndaw

(Source : Le Journal de l’économie sénégalaise, 2 juin 2025)

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