Au SIPEN-UEMOA 2025 à Lomé, une IA de traduction fait parler d’elle…
jeudi 25 septembre 2025
Le salon international des professionnels de l’économie numérique de l’UEMOA (SIPEN-UEMOA) a débuté ce mercredi 24 septembre 2025, à Lomé. C’est la vitrine parfaite pour les solutions innovantes. L’occasion est saisie par des acteurs du numérique : startups, développeurs et entrepreneurs. Parmi eux, Yodi, une intelligence artificielle capable de traduire des textes et des vocaux des langues étrangères vers les langues locales togolaises, développée par Umbaji, une startup togolaise.
Des acteurs de la transformation numérique de l’Uemoa sont à Lomé (Togo) pour trois jours. Débuté ce 24 septembre, le Salon international des professionnels de l’économie numérique de l’UEMOA (SIPEN-Uemao) a inscrit plusieurs activités à son programme : des conférences, des masterclass sur l’entrepreneuriat numérique, des rencontres B2B. C’est l’occasion pour les innovations qui façonnent l’écosystème numérique du continent de s’exprimer, comme celles portées par l’IA.
Umbaji est une des solutions innovantes présentes à ce rendez-vous, portée par un jeune développeur du Togo, Justin Bakoubolo. Cette startup permet de traduire des langues étrangères (le français et l’anglais) en plusieurs langues locales togolaises (Ewé, Mina, Kabyè, Losso, Lamba ou encore le Tem) ; des langues représentatives des groupes linguistiques du pays. Que ce soit du texte ou de la voix, Umbaji, grâce à son bot Yodi, fluidifie la conversation. Avec l’IA, la solution s’intéresse à la santé, la finance et l’agriculture grâce à l’intelligence artificielle.
« Nous travaillons dans le domaine de l’IA et de la robotique. L’idée derrière Umbaji est de traduire les langues étrangères en langues locales et de rendre les informations accessibles à tout le monde », a expliqué Elom Laurent, développeur à Umbaji.
Umbaji se révèle être une solution pratique. Intégrée à l’application de messagerie instantanée WhatsApp, l’IA d’Umbaji permet donc de démocratiser l’accès à l’information. Elle saute ainsi la barrière linguistique et favorise le savoir grâce à l’information, peu importe la capacité linguistique des usagers. Au-delà d’être une IA de traduction, Umbaji est aussi un précieux assistant d’apprentissage et de rappel. Il intègre un bot qui aide à apprendre les langues locales et les patients à se rappeler les impératifs de leur traitement comme l’heure de prise d’un médicament.
Collaborative et “multitâche”
Pour atteindre son niveau actuel de maturité, les équipes d’Umbaji ont collaboré avec des équipes au Ghana, au Bénin et au Nigéria, traduisant ainsi l’intérêt d’une collaboration régionale. La communauté tourne sur un modèle open source où des contributeurs aident à constituer une data qui reflète les réalités locales. Umbaji a fait le pari de constituer elle-même son modèle à priori. L’ambition est à trois volets : démocratiser l’IA et à la robotique au service des communautés locales, contribuer au développement endogène du continent et favoriser l’économie circulaire. « Cela demande assez de moyens financiers pour le faire et nous avons besoin des personnes et des partenaires qui veulent nous aider », plaident ces jeunes dont l’espoir est de rencontrer des investisseurs lors du SIPEN-Uemoa qui se tient à Lomé.
Umbaji semble être au bon rendez-vous. En centrant son innovation sur la facilitation du dialogue, elle donne du sens au thème de cette troisième édition du SIPEN-Uemoa dont le thème est : “L’humain au centre de la transformation numérique dans l’espace UEMOA”. Son objectif clé est d’« identifier et d’accompagner les différentes solutions ainsi que les cas d’usage concrets de l’intelligence artificielle pour le développement sous-régional ».
Pour rappel, c’est l’Entente des spécialistes togolais en technologies de l’information et de la communication (ESTETIC) qui est l’hôte de l’événement. Il est co-organisé avec le Regroupement des Organisations Professionnelles des TIC de l’Uemoa (ROP–TIC), avec un appui du ministère togolais de l’Economie numérique et de la transformation digitale.
Souleyman Tobias
(Source : CIO mag, 25 septembre 2025)