Au Nigeria, une association plaide pour l’enregistrement des téléphones mobiles à l’achat
mercredi 2 avril 2025
Plusieurs pays africains ont lancé l’enregistrement des cartes SIM dans le but d’identifier tous les utilisateurs de services télécoms. Au Nigeria, une association demande à l’État d’aller au-delà de cette mesure dans le but de protéger les populations contre les personnes mal intentionnées.
L’Association des techniciens de dispositifs de communication mobile du Nigeria (AMCODET) a appelé la Commission des communications du Nigeria (NCC) à instaurer une obligation d’enregistrement des téléphones mobiles lors de l’achat. Le but est de lutter contre le vol de ces appareils et d’améliorer la sécurité des utilisateurs, apprend-on de plusieurs sources locales en début de semaine.
« Nous demandons l’enregistrement des nouveaux téléphones portables parce que nous pensons que cela réduira le harcèlement de nos membres par les agences de sécurité. Nombre de nos membres ont été qualifiés de complices dans des affaires de vol, parce que des clients leur apportent des téléphones volés pour les faire réparer. Nous pensons que c’est injuste pour ces personnes innocentes » a indiqué Kehinde Apara, président de l’AMCODET.
Cette initiative survient alors que le pays cherche à renforcer la sécurité des transactions liées aux appareils mobiles, notamment en raison de l’essor de la cybercriminalité et de la fraude téléphonique. En mars dernier, Interpol a démantelé un réseau de criminels dans sept pays africains, dont le Nigeria où 130 personnes ont été arrêtées sur les 306.
La NCC a d’ailleurs pris plusieurs mesures pour réguler le secteur des télécommunications, notamment l’interdiction des cartes SIM non enregistrées et la mise en place d’un système de vérification des identités. Cette proposition des techniciens s’inscrit donc dans une dynamique plus large de sécurisation des télécommunications et de lutte contre les activités criminelles utilisant des appareils mobiles.
Par ailleurs, la mise en œuvre d’une telle politique pourrait rencontrer des défis, notamment en matière de logistique, de respect de la vie privée des consommateurs et d’acceptation par les détaillants et les clients. Cependant, elle pourrait également renforcer la confiance dans le marché des appareils d’occasion, mais une planification minutieuse et une sensibilisation du public seront essentielles pour assurer son succès.
Pour rappel, au début de 2025, le Nigeria comptait 150 millions de connexions mobiles cellulaires actives, soit 64% de la population totale, selon DataReportal. Notons néanmoins que certaines de ces connexions incluaient uniquement des services de voix et de SMS, sans accès à Internet. Parallèlement, 107 millions de personnes utilisaient Internet, portant le taux de pénétration en ligne à 45,4%.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 2 avril 2025)