Après le Nigeria, Airtel Africa lance la construction d’un centre de données au Kenya
mercredi 10 septembre 2025
La transformation numérique accélérée entraîne une forte demande en capacités de centres de données à travers l’Afrique. Alors que l’offre reste limitée, les opérateurs télécoms se positionnent pour y répondre, dans leur évolution vers le statut d’entreprises technologiques.
Le groupe de télécommunications Airtel Africa a annoncé, mardi 9 septembre, le lancement des travaux de construction de son centre de données au Kenya, via sa filiale dédiée Nxtra. Annoncée comme la plus vaste infrastructure de ce type en Afrique de l’Est, la future installation sera implantée à Tatu City, près de Nairobi. D’une capacité de 44 MW, elle devrait être mise en service au premier trimestre 2027.
« Une fois achevé, le centre de données sera un partenaire de choix pour l’hébergement de charges de travail dans le cloud et l’intelligence artificielle, afin de stimuler les entreprises, de soutenir les gouvernements et d’ouvrir de nouvelles opportunités pour les communautés de la région », a déclaré Airtel Kenya dans un communiqué officiel.
Ce lancement intervient environ un mois après celui d’une installation de 38 MW à Eko Atlantic City, à Lagos, au Nigeria. En mars 2024, une cérémonie similaire avait été organisée à Victoria Island, quatre mois après l’annonce officielle du lancement de Nxtra by Airtel. Avec cette filiale, Airtel Africa ambitionne de bâtir un vaste réseau de centres de données sur le continent, avec des infrastructures de grande capacité implantées dans les principales métropoles de sa zone de présence. L’opérateur est actuellement actif dans 14 pays africains.
À travers ce réseau, Airtel Africa souhaite répondre à la demande croissante en solutions intégrées et sécurisées, aussi bien pour les multinationales que pour les grandes entreprises africaines, les start-up, les PME et les gouvernements. Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de transformation numérique accélérée sur le continent. Comme d’autres opérateurs télécoms, le groupe mise sur la diversification de ses activités pour capter de nouvelles opportunités de marché. MTN Group, également engagé dans cette dynamique, a lancé un nouveau centre de données au Nigeria le 1er juillet dernier.
En Afrique, le potentiel du marché est considérable, compte tenu du retard accumulé dans le développement des centres de données. À la mi-2023, le continent ne représentait encore que moins de 2 % de l’offre mondiale de centres de données de colocation, dont plus de la moitié est concentrée en Afrique du Sud, selon le rapport « Data Centres in Africa Focus Report » publié par Oxford Business Group en avril 2024. La même source estime que l’Afrique a besoin d’environ 1000 MW de capacité et de 700 installations supplémentaires pour répondre à la demande. L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) identifie une opportunité de 622 milliards de dollars sur le segment des services cloud et des centres de données du marché B2B mondial d’ici 20301.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 10 septembre 2025)