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Accueil > Articles de presse > Année 2025 > Décembre 2025 > Annulation de deux arrêtés du ministre de la Communication : Un tournant (…)

Annulation de deux arrêtés du ministre de la Communication : Un tournant juridique et économique pour le secteur médiatique sénégalais

jeudi 11 décembre 2025

Régulation des médias

La décision de la Cour suprême d’invalider deux arrêtés du ministre de la Communication pourrait constituer un précédent majeur pour la gouvernance du secteur des médias au Sénégal. Au-delà de la portée symbolique, cette décision a des implications juridiques, économiques et institutionnelles qui devraient profondément influencer les relations entre l’État, les entreprises de presse et les organismes de régulation.

En annulant les arrêtés relatifs à la plateforme d’identification des entreprises de presse et à la Commission chargée de valider leurs déclarations d’existence, la Cour suprême réaffirme la hiérarchie des normes et rappelle que le ministre ne peut créer, modifier ou supprimer des obligations sans fondement dans la loi.

Cette décision renforce une règle cardinale : dans le secteur de la presse, seule la loi peut encadrer les conditions d’existence et d’exercice, pas un simple arrêté ministériel. Cela crée un précédent utile pour l’ensemble des acteurs économiques soumis à des régulations sectorielles parfois mouvantes.

Avertissement contre les “régulations de fait”

La création de nouvelles plateformes administratives, l’imposition d’obligations inédites ou la mise en place de commissions non prévues dans le Code de la presse auraient pu, si elles étaient maintenues, instaurer une régulation parallèle.
La Cour vient fermer cette porte avec un message clé : une administration ne peut pas se substituer au législateur.
L’annulation rétroactive signifie que : aucun média ne peut être sanctionné pour non-inscription sur une plateforme illégale ; aucune entreprise ne peut être exclue ou désavantagée sur la base d’une Commission dont l’existence n’avait pas de fondement légal ; aucune procédure initiée sous ces arrêtés n’a d’effet juridique. Cela renforce la sécurité juridique des acteurs médiatiques, essentielle dans un contexte de tensions politiques.

Impact indirect sur les financements publics

Les médias dénoncent depuis plusieurs mois l’asphyxie fiscale, les coupures de signal, les retards de subventions, ruptures de contrats publicitaires, restrictions d’accès aux événements publics. L’annulation des arrêtés remet ainsi des limites au pouvoir réglementaire et peut ralentir, voire empêcher, des mesures économiques coercitives fondées sur des dispositifs désormais déclarés illégaux.

Cela réduit l’incertitude pour les entreprises déjà financièrement vulnérables. C’est le lieu d’invoquer l’impact indirect sur les financements publics (FADP, CORED, Maison de la presse).

Le CDEPS s’interroge sur la légalité des financements récemment débloqués au profit d’organismes spécifiques. Si ces ressources ont été allouées via des procédures adossées aux arrêtés annulés, cela peut potentiellement fragiliser juridiquement les bénéficiaires, obliger l’État à revoir les règles de répartition, retarder la mise en œuvre des financements du Fonds d’appui à la presse (FADP).

Économiquement, cela pourrait imposer une reconfiguration complète de la chaîne d’allocation des fonds publics destinés au secteur.

Cependant, l’annulation implique que la plateforme numérique doit être désactivée, la Commission de validation doit cesser d’exister, toutes les demandes d’aide déposées doivent être requalifiées ou réexaminées. Ce vide réglementaire temporaire pourrait retarder les aides financières, déjà extrêmement attendues dans un secteur en crise.

Coup d’arrêt aux leviers de pression

Les mesures annulées ne sont pas seulement symboliques. Elles s’accompagnent de contraintes administratives qui, combinées à la rupture de contrats publicitaires, l’absence de subventions, les coupures de signal, et les restrictions d’accès aux événements publics, avaient fini par créer un étau économique autour des médias privés.

La décision de la Cour supprime l’un des piliers de ce système : la possibilité de conditionner l’existence même d’une entreprise de presse à des procédures illégales. Conséquence directe : les médias retrouvent un espace de respiration, juridiquement et financièrement.

Et pour les investisseurs ou partenaires privés, cette décision réintroduit un minimum de prévisibilité dans un secteur secoué depuis deux ans, sous une avalanche de décisions réglementaires aussi contestées qu’agressives.

Nul besoin d’être expert pour comprendre l’impact économique de ces deux arrêtés. Ils instauraient une régulation de fait, créant des barrières d’entrée, des obligations administratives floues, et une dépendance accrue vis-à-vis du ministère.

Leur annulation stoppe une spirale qui fragilisait déjà de nombreuses entreprises : contrats publicitaires rompus, subventions gelées, coupures de signal, exclusions d’événements publics, pertes d’emplois massives.

Certes la décision judiciaire ne résout pas tout, mais elle retire l’un des leviers réglementaires utilisés pour mettre la pression sur la presse privée. En business, on appelle ça un “risque systémique” neutralisé.

Changement de dynamique dans la régulation

La décision oblige le ministère à revenir aux mécanismes prévus par la loi : autorités de régulation déjà existantes (CORED, CNRA), processus d’enregistrement des entreprises prévu dans le Code de la presse.

Cela recentre la régulation sur les organes prévus par le législateur, limitant les risques de création d’organes administratifs “ad hoc”.

Le CDEPS qui a saisi la justice, ressort renforcé. Sa capacité à faire annuler des décisions ministérielles illégales lui confère une légitimité juridique, une visibilité accrue, un rôle central dans la défense des droits de la profession.

Cela peut rééquilibrer les rapports de force institutionnels entre médias et pouvoir exécutif. C’est un message aux futures autorités car la décision pose une jurisprudence forte : l’administration ne peut réformer le secteur médiatique qu’en respectant strictement les procédures légales.

Aussi, tout futur ministre devra intégrer ce cadre pour éviter contentieux, blocages et pertes de crédibilité. Même si le communiqué du CDEPS adopte un ton très critique, l’analyse juridique montre que la Cour suprême a joué un rôle de régulateur institutionnel, garantissant les libertés publiques, le droit à l’information, la pluralité médiatique.

La décision limite ainsi les risques de concentration politique de l’information (un enjeu crucial dans une démocratie). En définitive, l’annulation des arrêtés du ministère de la Communication marque un tournant majeur. Juridiquement, c’est un rappel ferme des limites du pouvoir réglementaire. Économiquement, c’est un soulagement ponctuel, mais qui ouvre une phase d’incertitude administrative.

Toutefois, pour que cette décision devienne une opportunité durable, il faudra reconstruire un cadre réglementaire transparent, rétablir la chaîne de financement public sur des bases légales, garantir un dialogue institutionnel stable entre État, régulateurs et professionnels. Quant au message implicite : la loi est au-dessus de la politique.

Malick Ndaw

(Source : Le Journal de l’economie sénégalaise, 10 décembre 2025)

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