Algérie : un nouveau câble sous-marin annoncé pour améliorer le débit Internet
mercredi 17 décembre 2025
Les câbles sous-marins forment l’ossature invisible mais vitale d’Internet à l’échelle mondiale. Enfouies au fond des océans, ces liaisons en fibre optique assurent aujourd’hui plus de 95 % du trafic international de données.
L’Algérie entend se connecter à un nouveau câble sous-marin à fibre optique afin d’augmenter le débit Internet dans le pays. Le projet a été révélé le lundi 15 décembre par Sid Ali Zerrouki (photo), ministre de la Poste et des Télécommunications, lors d’une intervention sur la Radio algérienne.
Selon Algérie Presse Service (APS), M. Zerrouki a expliqué que la première pierre du câble sera posée dans les « deux prochains jours ». Aucun détail supplémentaire n’a toutefois été donné sur cette nouvelle infrastructure, notamment son nom, ses capacités, son coût, ses partenaires techniques ou son calendrier de mise en service.
Cependant, la plateforme Submarine Cable Map, qui cartographie en temps réel ce type d’infrastructures à travers le monde, indique que deux câbles sont prévus pour être mis en service en Algérie en 2026. Il s’agit d’Africa‑1, qui dispose d’une capacité nominale comprise entre 200 et 300 gigabits par seconde (Gbps), et du câble Medusa, actuellement en cours d’installation, dont la première phase est attendue en 2026. Cette infrastructure comprendra des segments dotés de jusqu’à 24 paires de fibres, chacune pouvant atteindre 20 térabits par seconde.
Actuellement, l’Algérie est desservie par cinq câbles sous-marins : TE North/TGN‑Eurasia/SEACOM/Alexandros/Medex, SeaMeWe‑4, Oran‑Valencia (ORVAL), Med Cable Network et Alpal‑2. Selon le ministre, la capacité actuelle du pays s’élève à 10,2 térabits par seconde. « L’Algérie se trouve actuellement dans une situation confortable en matière de débit Internet, grâce à cette capacité très importante », a‑t‑il ajouté.
Cette augmentation de la capacité nationale s’inscrit dans un contexte de transformation numérique marqué par l’adoption croissante et la généralisation des usages des TIC, en particulier de l’Internet. Cette dynamique se traduit par une hausse soutenue de la demande en données et de la consommation. À titre d’exemple, la GSMA indique que le trafic moyen de données consommées par abonnement en Afrique passera de 4 Go par mois en 2024 à 9 Go en 2030.
Dans le pays d’Afrique du Nord, le nombre d’abonnements à Internet est passé d’environ 18,6 millions en décembre 2015 à environ 59,1 millions à fin juin 2025. Le volume de données consommées est, quant à lui, passé d’environ 379,7 millions de Go au deuxième trimestre 2020 à environ 3,3 milliards de Go au deuxième trimestre 2025. Sur la même période, la bande passante utilisée est passée de 1600 à 5390 Gbps sur les 10,2 térabits actuellement installés. Le pays vient par ailleurs de déployer la 5G commerciale, plus performante et plus exigeante en capacités que les générations précédentes.
Rappelons également que des études et analyses sectorielles indiquent que l’augmentation de la capacité des câbles sous-marins peut se traduire par une baisse significative des tarifs du haut débit mobile et favoriser une adoption accrue des services numériques. Elles soulignent toutefois l’importance du maillage du territoire en fibre optique afin de transporter la connectivité au‑delà du littoral.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 17 décembre 2025)
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