L’Exécutif algérien a consacré une large part de sa réunion hebdomadaire au chantier de la numérisation, un dossier récurrent présenté comme stratégique, mais dont la mise en œuvre concrète continue de susciter interrogations et attentes.
Réuni mercredi sous la présidence du Premier ministre Sifi Ghrieb, le gouvernement algérien a examiné un avant-projet de loi « fixant les règles générales relatives au domaine du numérique », présenté comme l’ultime pierre d’un édifice réglementaire censé structurer un secteur jugé déterminant pour la gouvernance du pays. Selon le communiqué officiel, ce texte constituerait « une étape clé » vers la création d’un écosystème numérique national « efficace, sécurisé et cohérent ».
L’Exécutif met en avant la volonté d’instaurer un modèle de gouvernance moderne fondé sur la numérisation globale des services publics, présentée comme le socle d’une administration plus performante. La promesse est ancienne : réduction de la bureaucratie, amélioration de la gestion des affaires publiques et lutte contre la corruption. Autant d’objectifs régulièrement affichés par les autorités, mais dont l’impact réel sur le fonctionnement quotidien de l’administration demeure, à ce stade, difficile à mesurer.
Le projet de loi vise également à doter la transformation numérique d’un cadre juridique qualifié de « durable » et « efficace », censé permettre à l’Algérie de « s’engager pleinement dans l’ère numérique ». Cette ambition contraste toutefois avec les lenteurs observées dans la généralisation effective des services dématérialisés, encore marqués par des usages hybrides et des résistances structurelles au sein de l’appareil administratif.
Les autorités rappellent que ce texte intervient après la mise en place d’infrastructures présentées comme structurantes, notamment le déploiement de la fibre optique, le lancement annoncé de la 5G et la réalisation de centres de données. Des chantiers lourds, souvent cités comme preuves de l’engagement de l’État, mais dont l’appropriation par les administrations et les usagers reste inégale sur l’ensemble du territoire.
La réunion du gouvernement a également porté sur un projet de décret exécutif encadrant les établissements privés destinés à la scolarisation des enfants ayant des besoins spécifiques, comme ceux atteints de handicap mental. Le texte entend préciser les conditions de création, d’organisation et de contrôle de ces structures, en cohérence avec la loi de février 2025 relative à la protection et à la promotion des personnes à besoins spécifiques.
(Source : APAnews, 25 décembre 2025)
OSIRIS
Algérie : le gouvernement affiche l’ambition numérique