Afrique du Sud : vers une réforme qui pourrait faciliter l’entrée de Starlink
mercredi 28 mai 2025
Entré sur le continent en 2023, Starlink poursuit son expansion en Afrique. L’entreprise est déjà présente dans une quinzaine de pays du continent, dont plusieurs en Afrique australe, notamment la Zambie, le Zimbabwe, le Botswana et le Malawi.
Solly Malatsi, ministre sud-africain des Communications et des Technologies numériques, a défendu le mardi 27 mai devant le Parlement le projet d’orientation politique publié la semaine dernière, visant à intégrer des programmes d’investissement équivalents dans les critères d’octroi de licences télécoms. Cette réforme pourrait faciliter l’entrée de Starlink sur le marché, bien que les autorités affirment qu’elle ne constitue pas un avantage spécifique pour l’entreprise américaine du milliardaire Elon Musk, originaire d’Afrique du Sud.
Les alternatives proposées comprennent l’investissement dans des fournisseurs locaux, le développement d’entreprises et de compétences, la création d’emplois, le soutien aux infrastructures, la recherche et l’innovation, les initiatives d’inclusion numérique, ou encore le financement des petites et moyennes entreprises (PME). « Cette orientation vise à fournir la clarté politique nécessaire pour attirer les investissements dans le secteur des TIC, notamment en ce qui concerne l’octroi de licences aux diffuseurs, fournisseurs d’accès à Internet, réseaux mobiles, ou réseaux fixes et mobiles », peut-on lire dans le texte.
L’exigence de 30 % d’actionnariat détenu par des communautés historiquement défavorisées est souvent citée comme un obstacle à l’entrée de Starlink en Afrique du Sud. Elon Musk avait déclaré dans un post sur X en mars 2025 que « Starlink n’est pas autorisé à opérer en Afrique du Sud, car je ne suis pas Noir ». En avril 2023, l’Alliance démocratique (DA), alors parti d’opposition, estimait que l’application de la règle bloquerait son entrée et a qualifié la réglementation de « ridicule ». L’Association des fournisseurs d’accès à Internet d’Afrique du Sud (ISPA) tient à ce que Starlink respecte toutes les règles auxquelles ses membres doivent se conformer s’il veut entrer sur le marché.
Rappelons toutefois qu’il ne s’agit pour l’heure que d’un projet, publié à titre de consultation publique. Les acteurs du secteur disposent de 30 jours pour soumettre leurs observations, qui permettront d’en affiner le contenu. Il n’est pas certain que cette orientation soit adoptée telle quelle, ni qu’elle entraîne une modification immédiate de la réglementation en vigueur. Toutefois, si elle est intégrée à la loi, l’ICASA devra l’appliquer. Pour le moment, Starlink ne s’est pas encore prononcé sur la proposition et rien ne prouve que cela lui conviendrait. Sur son site Web, la société indique que « la date de lancement du service est inconnue à ce jour ».
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 28 mai 2025)