AfriLabs et l’ATU s’allient pour structurer l’innovation numérique en Afrique
vendredi 25 juillet 2025
En Afrique, le potentiel du numérique est freiné par plusieurs défis : faible connectivité, accès limité aux financements et absence de politiques adaptées. Pour y remédier, les acteurs publics et privés multiplient les partenariats en faveur d’un écosystème plus structuré.
AfriLabs, le réseau panafricain de centres d’innovation technologique, a annoncé, le jeudi 23 juillet, la signature d’un protocole d’accord avec l’Union africaine des télécommunications (ATU). L’initiative vise à renforcer les infrastructures, les politiques numériques et le soutien institutionnel à l’innovation sur le continent.
« En alignant notre réseau panafricain de pôles d’innovation, d’innovateurs et d’entrepreneurs sur l’influence réglementaire et institutionnelle de l’ATU, nous jetons les bases d’un avenir où chaque entrepreneur, quel que soit son emplacement, pourra transformer des idées audacieuses en solutions évolutives et pérennes », a déclaré Anna Ekeledo (photo, à droite), directrice exécutive d’AfriLabs.
Le partenariat prévoit notamment d’unifier les efforts des 52 États membres de l’ATU et des plus de 500 hubs d’innovation répartis dans 53 pays africains, afin de promouvoir des solutions numériques inclusives, accompagner l’évolution des cadres réglementaires et piloter un programme conjoint de protection de la propriété intellectuelle et de mise en marché des innovations africaines.
Cette initiative intervient dans un contexte où le potentiel numérique de l’Afrique demeure largement inexploité. Fin 2024, seuls 38 % des Africains avaient accès à Internet, selon l’Union internationale des télécommunications, un chiffre qui place le continent au dernier rang mondial en matière de connectivité. Ce manque d’accès freine les capacités de nombreux innovateurs à faire émerger des solutions à l’échelle, notamment dans les zones rurales. Pourtant, les projections sont prometteuses : une hausse de 10 % de la pénétration de l’Internet mobile pourrait générer une augmentation de 2,5 % du PIB, selon la Banque mondiale.
Au-delà de la simple connectivité, le partenariat ambitionne d’ériger le numérique en levier structurant de développement inclusif. En misant sur la complémentarité entre l’ancrage terrain d’AfriLabs et l’influence institutionnelle de l’ATU, cette initiative entend créer un environnement propice à l’émergence de solutions locales, en facilitant l’accès aux infrastructures, en harmonisant les politiques publiques et en réduisant les obstacles réglementaires pour les innovateurs du continent.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 25 juillet 2025)