Face à la croissance rapide des systèmes de paiement instantané en Afrique, la Fondation AfricaNenda lance un appel aux acteurs du secteur financier à partager leurs données pour construire une finance numérique plus inclusive, accessible et équitable pour tous.
À travers son rapport annuel State of Inclusive Instant Payment Systems (SIIPS), AfricaNenda, en collaboration avec la Banque mondiale et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), dresse un état des lieux des systèmes de paiement instantané (IPS) à travers le continent. Si les avancées sont notables, l’accès aux données demeure une condition essentielle pour évaluer l’efficacité réelle de ces systèmes.
« À la Fondation AfricaNenda, nous croyons que les données sont plus que des chiffres : elles sont la base sur laquelle reposent des systèmes de paiement instantané véritablement inclusifs. Chaque donnée partagée nous permet d’analyser les tendances, d’identifier les écarts, de documenter les réussites et de concevoir des solutions adaptées aux réalités africaines »a déclaré Dr Robert Ochola, PDG de la Fondation, cité par un document parvenu à APA.
Les IPS permettent aujourd’hui des transactions numériques, de faible valeur, irrévocables et quasi instantanées, accessibles 24 heures sur 24, 365 jours par an. Leur potentiel pour favoriser l’inclusion financière est immense, notamment auprès des populations non bancarisées ou marginalisées. Toutefois, pour mesurer leur impact et améliorer leur accessibilité, les données restent indispensables.
« Comprendre qui utilise ces systèmes, à quelle fréquence, pour quels montants et à travers quels instruments de paiement est crucial pour orienter les politiques publiques et les innovations », insiste AfricaNenda dans sa communication.
Le rapport SIIPS 2024 a déjà bénéficié de la collaboration de 22 banques centrales et d’opérateurs de systèmes de paiement à travers le continent. Leurs données ont permis de dresser un portrait fidèle des progrès réalisés et des défis à relever, notamment en matière d’interopérabilité, de coûts de transaction et de couverture géographique.
Mais pour l’édition 2025, AfricaNenda souhaite aller plus loin. Elle appelle non seulement les banques centrales et opérateurs IPS, mais aussi tous les acteurs de l’écosystème – autorités de régulation, prestataires de services, décideurs politiques – à contribuer activement.
L’objectif est clair : combler les lacunes en matière de données et permettre une lecture désagrégée selon le genre, l’âge, le niveau de revenu ou encore la localisation géographique. Cela permettra de donner voix aux expériences des utilisateurs et de mieux cibler les efforts à fournir pour renforcer l’inclusivité des systèmes.
« Nous devons construire des politiques fondées sur des preuves tangibles. Pour cela, nous avons besoin de données fiables, comparables et transparentes. Le partage volontaire de données est une démarche collective, un acte de foi dans le potentiel de la finance numérique pour transformer nos économies et nos sociétés », a martelé le Dr Ochola.
La Fondation AfricaNenda compte s’appuyer dans les prochaines semaines sur une stratégie de mobilisation multi-canal – annonces publiques, communication ciblée, campagnes médias – pour élargir la participation autour de cette initiative continentale.
Pour participer au rapport SIIPS 2025, les organisations peuvent contacter la fondation via ce mail : info@africanenda.org.
(Source : APAnews, 24 avril 2025)