La direction de l’ARTP est-elle un poste maudit ? La gestion de tous les trois Dg dénoncée, deux d’entre eux ont goûté à la prison
mercredi 4 juillet 2012
Décidément, c’est comme une malédiction qui s’est abattue sur l’Artp depuis sa création. De Malick Guèye à Ndongo Diaw en passant par Daniel Seck, cette boîte connue pour avoir été une vache à lait, surtout pour le régime libéral, a vu tous ses trois ex-directeurs généraux accusés de mauvaise gestion. Et deux d’entre eux, c’est à dire Ndongo Diaw et Daniel Seck, auront séjourné à Rebeuss. Structure publique où la gestion désinvolte et surtout le gaspillage ont ponctué ces dernières années, l’Artp aura tristement, depuis plus de 10 ans, occupé l’actualité pour des de détournements et autres scandales financiers. Et cette malédiction a commencé par Malick Guèye, ex Dg de l’Agence de régulation des télécommunications (Ex Artp) qui a été entendu par la Dic à plusieurs reprises sur sa gestion. Ayant été au coeur de l’affaire du prélèvement des 2% sur l’argent de la vente de la 3e licence de téléphonie à Sudatel, soit 1 milliard 600 millions de francs Cfa, Daniel Seck sera le premier boss qui aura goûté à la prison de Rebeuss. Un prélèvement jugé « frauduleux », qui a été partagé entre des membres de la boîte. Ce qui avait, alors, suscité un scandale. Et à l’époque, il a même été fait cas du salaire astronomique du Directeur général Daniel Seck qui touchait plus de 8 millions par mois, avec des avantages sans commune mesure avec ce qui se fait ailleurs. Des salaires juteux pour les agents qui bénéficient de prise en charge à 100%, des prêts pour véhicules que la boîte supporte à 80%, des milliers de litres d’essence pour le Dg qui avait 14 véhicules à sa disposition, etc. Et aujourd’hui, c’est le second directeur général de la boîte, Ndongo Diaw, son successeur, qui se retrouve dans cette même situation. Il a été, depuis quelques jours, placé sous mandat de dépôt et séjourne actuellement à la Prison de Rebeuss. Et encore, c’est l’argent et des problèmes de gestion qui lui seront reprochés. Il a été inculpé pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture publique authentique et corruption passive. Thierno Alassane Sall est le 4e Dg de cette boîte. Sa façon de gérer la boîte sera-t-elle remise en cause comme l’ont été celles de ses prédécesseurs et connaîtra-t-il la prison comme l’ont été deux d’entre eux ? Seul l’avenir nous édifiera. Mais si ça continue de la sorte, il est fort à parier que les candidats ne se bousculeront plus au portillon, quand il s’agira de chercher un nouveau patron pour l’p.
Youssouf Sané
(Source : Le Populaire, 4 juillet 2012)