L’ordinateur portatif de 100 dollars met l’informatique à la portée des enfants
vendredi 17 novembre 2006
Selon M. Seymour Papert, conseiller auprès du projet One Laptop Per Child (OLPC, un ordinateur portatif par enfant), la distribution d’ordinateurs portables de 100 dollars aux enfants de par le monde représente le meilleur moyen de les intégrer à la « communauté du savoir » que l’on associe déjà à l’usage répandu des ordinateurs dans le monde des adultes.
« Ce projet diffère de tous les autres projets à grande échelle de vulgarisation de la technologie dans le monde en développement (...) du fait que cette technologie sera entre les mains d’enfants, entre les mains de personnes qui veulent apprendre à s’en servir pour leur propre bien », a déclaré M. Papert lors d’une discussion en ligne le 14 novembre.
Le but final de l’OLPC est de maximiser le nombre d’ordinateurs portatifs qui se trouvent entre les mains d’enfants. C’est une tâche qui implique la communauté informatique aussi bien que les gouvernements. Le coût des appareils a été fortement réduit grâce à l’emploi des moyens techniques les plus efficaces, aux partenariats avec des entreprises, ainsi qu’à l’élimination de facteurs tels que les coûts associés à la vente, à la distribution et à l’ajout d’une marge bénéficiaire.
Si la production de ces portables a impliqué nombre de parrainages par des entreprises, leur distribution dépend du gouvernement des États intéressés. Pour le moment seuls des gouvernements peuvent les acheter, a précisé le responsable, ajoutant que des voies commerciales de distribution de machines identiques ou du même ordre seraient développées plus tard.
Ces ordinateurs sont conçus sur le plan technique pour être utilisés dans des régions reculées, a-t-il poursuivi. En ce qui concerne certaines préoccupations telles que la source d’électricité nécessaire à leur fonctionnement, il a indiqué que les machines pouvaient fonctionner longtemps sur pile du fait de leur consommation minime de courant et qu’elles s’accompagnaient d’une génératrice mécanique (semblable à celle des radios à manivelle).
Quant à l’assistance technique et à l’enseignement de l’usage de ces ordinateurs, pratiquement toute la responsabilité en revient aux enfants eux-mêmes, a affirmé M. Papert.
« Je crois très fort à la débrouillardise des enfants. Notre système d’enseignement les sous-estime, les infantilise en présumant leur incompétence. Or, un gosse de 8 ans est capable d’assurer à 90 % l’appui technique, et un jeune de 12 ans à 100 %. Et ce n’est pas de l’exploitation : c’est donner aux enfants une formidable expérience éducative. » Il a ajouté que ce même principe pouvait s’appliquer à l’acquisition des connaissances nécessaires pour faire fonctionner un ordinateur, car il est persuadé que les aînés peuvent former les plus jeunes et qu’aucun professeur attitré ne sera jamais nécessaire.
En ce qui concerne la promotion mondiale du projet OLPC, M. Papert a déclaré : « Les pays riches de ce monde devraient fournir des ordinateurs portatifs à tous les enfants du monde. » Il prévoit que ces ordinateurs seront un jour « si bon marché que tout pays pourra en financer la distribution aux enfants ».
« Vous verrez que dans quelques années nous pourrons faire des ordinateurs au coût unitaire de 50 dollars et qui dureront 10 ans, soit 5 dollars par ordinateur et par an, et tout pays pourra l’offrir gratuitement à chacun de ses enfants. Quant à savoir si cela se fera ou non, c’est en-dehors de notre contrôle. »
Martha Paluch
(Source : United States Department of State, 17 Novembre 2006)