L’intersyndicale de la SONATEL appelle l’Etat à ne pas vendre une partie de ses actions
vendredi 10 avril 2009
L’intersyndicale de la SONATEL a invité vendredi l’Etat à renoncer à la signature avec la Société des télécommunications du Sénégal du protocole d’accord aux termes duquel il va céder à France Télécom 9,7% du paquet d’actions qu’il détient dans le capital de la société.
« Nous appelons toutes les forces vives et patriotiques de la Nation sénégalaise à se joindre à nous pour la sauvegarde de notre patrimoine national commun », a lancé Demba Diarra Mbodj, secrétaire général du Syndicat des cadre de la SONATEL.
Si la transaction aboutit, France Telecom vera sa position se conforter en passant de 42,3 pour cent à 52,2 pour cent du capital de la SONATEL, là où l’Etat du Sénégal sera le deuxième actionnaire de la SONATEL avec 17,28 pour cent du capital. En attendant, la vente d’une partie d’une partie de ses actions lui rapporte 200 milliards de FCFA.
L’intersyndicale de la Société nationale des télécommunications (SONATEL) et l’ensemble du personnel de la société tenaient un sit-in, suivi d’une conférence de presse dans l’enceinte de la SONATEL Médina, pour s’insurger contre la vente des parts d’actions de l’Etat à France télécom.
Selon Ibrahima Konté, représentant du personnel au Conseil d’administration, cette vente, au-delà du ‘’bradage économique’’ du patrimoine sénégalais qu’elle constitue, renforcera la puissance de France Télécom, qui pourtant ne pèse qu’entre 1 et 2 % dans le PIB de l’économie de France contrairement à la SONATEL qui offre 5% au PIB Sénégalais.
« C’est-à-dire que la SONATEL pèse beaucoup plus lourd dans l’économie du Sénégal que ne l’est France Télécom dans l’économie française », a dit M. Konté, s’offusquant de cette décision qu’il qualifié d’« inélégante ».
Selon lui, si on s’en réfère aux impôts la SONATEL est le premier contribuable du Sénégal, en partant du fait que ce qu’elle a payé durant les 10 dernières années n’est pas inférieur à 150 milliards. « C’est-à-dire 30 pour cent du bénéfice, qui a été ramené à 25 pour cent récemment », a relevé l’ancien secrétaire général de l’intersyndicale de la SONATEL.
Pour lui, cela signifierait que si France Télécom détient 52 pour cent du capital, c’est également elle qui détiendra plus de la moitié de ces sommes qui seront rapatriées en France, pour le bénéfice des Français.
« La SONATEL a fait en moyenne, durant les cinq dernières années, au moins 100 milliards en terme de résultats financiers et a investi également pendant la même période, au moins le même montant », a ajouté Ibrahima Konté.
Partant de là, les cadres de la SONATEL, par la voix de leur secrétaire général, Alpha Thiam, estiment que ‘’la chance du Sénégal’’, pour que leur société continue d’être une locomotive de croissance pour toute l’économie sénégalaise, réside dans le fait que le tissu industriel des PME/PMI ne soit pas compromis, mais plutôt renforcé.
A ce propos, Mamadou Aïdara Diop, du Syndicat des travailleurs de la SONATEL a indiqué que si l’Eta ne recule pas devant cette ‘’décision inopportune’’, les travailleurs ne se lasseront pas de faire appel aux populations pour le maintien de l’outil de travail dont la vente se traduira par la perte de plusieurs emplois.
(Source : APS, 10 avril 2009)