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Accueil > Ressources > Points de vue > 2018 > L’élection présidentielle de 2019 au Sénégal et les réseaux sociaux : Quels (…)

L’élection présidentielle de 2019 au Sénégal et les réseaux sociaux : Quels enjeux pour les candidats ?

dimanche 4 mars 2018

Point de vue

La campagne présidentielle de 2019 au Sénégal est partie pour être très virulente sur internet et les réseaux sociaux. Le premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne en a donné le tempo en déclarant à juste titre que les opposants au président Macky Sall préfèrent « investir les réseaux sociaux » et passent leur temps sur Facebook, Instagram, Twitter et tirent sur tout ce qui bouge », raille-t-il.

En accusant les opposants au président Macky Sall de passer leur temps sur internet, le premier ministre n’a pas tord puisqu’il ne dispose ni de compte Facebook officiel (en dehors du compte Facebook de la Primature), ni de compte Twitter encore moins Instagram pour lui, ce qui est un comble au 21e siècle pour un premier ministre d’un pays en pointe des nouvelles technologies en Afrique comme le Sénégal. Quid de la stratégie « Sénégal numérique 2025 » du PSE source de nouveaux relais de croissance et qui a pour ambition de porter la contribution du numérique au PIB à 10% à l’horizon 2025 ?

Ce que le premier ministre feint malicieusement d’ignorer, c’est que la façon de faire de la politique dans le monde a changé. Au Sénégal comme ailleurs, Internet est un lieu de débats, de discussions, de diffusion de ses opinions et que le numérique reste le meilleur allié des candidats et des partis politiques quelque soit leurs tailles.

Connaissant personnellement Mahammed Boun Abdallah Dionne pour avoir travaillé avec lui et le président Macky Sall en 2007 dans le domaine du numérique lors de la réélection du président Abdoulaye Wade où il fut très enthousiaste quelques années auparavant, j’avoue que cette posture de rebuffade des réseaux sociaux de sa part est surprenante, n’en déplaise à ses thuriféraires.

Oublie t-il que le directeur de campagne d’Abdoulaye Wade en 2007, l’actuel président Macky Sall a remporté la bataille de l’internet ?

Oublie t-il que le président Macky Sall avec l’aide de son conseiller Abdoul Aziz Mbaye en 2012 avait également gagné la bataille de l’internet avec une stratégie de marketing politique reposant sur « armée » d’internautes très motivés pour faire sa promotion, à l’opposée du pouvoir de l’époque (Abdoulaye Wade) ? Bref, passons, ce n’est pas le sujet.

Le problème pour les hommes et femmes politiques au Sénégal ce n’est plus de s’exprimer uniquement à travers les chaînes de télévision privées comme publiques (souvent accusées de partie pris) mais d’être entendu, de mettre en cause son adversaire ou le gouvernement et peu importe le réseau ou le canal utilisé. L’essentiel c’est de faire du buzz pour que leurs idées soient partagées de préférence sur les réseaux sociaux, WhatsApp compris.

Force est de reconnaître que rares sont les partis politiques se démarquant par une véritable stratégie de communication numérique au Sénégal, souvent c’est la « base » qui se charge de rendre le parti visible sur internet en créant des groupes locaux sur Facebook, sur Twitter, ...avec des réponses pas toujours coordonnées et les internautes s’en amusent en parlant de répondeurs automatiques de l’APR lorsqu’on attaque leur chef de partie et aussi président de la république.

L’espace numérique est devenu une arène supplémentaire de bataille électorale au même titre que la télévision ou la presse papier et l’opposition sénégalaise a clairement une stratégie politique visant à occuper l’espace numérique pour contrôler les discussions en mettant en cause le gouvernement, l’acculer à la faute tout en exploitant ses maladresses. Le numérique sera le meilleur allié des candidats à l’élection présidentielle de 2019.

La stratégie du PUR (Parti de l’Unité et du Rassemblement) augure de ce que sera l’élection présidentielle de 2019 sur internet et les réseaux sociaux qui sera différente à plus d’un titre aux précédentes élections au Sénégal, car le web est devenu un outil majeur de communication à part entière si on se fie au nombre d’internautes actifs au Sénégal, plus de 8.701.175 internautes actifs pour une population de 15.256.346 d’habitants (source ANSD 2017)

Le nombre d’utilisateurs sénégalais inscrit sur Facebook dépasse largement les 3 millions. Non seulement les Sénégalais sont de plus en plus nombreux à se rendre sur les réseaux sociaux, mais ils y sont également très actifs avec plus de 2,2 millions de liens partagées par Facebook sans compter Youtube, Messenger ou Twitter… et depuis quelques temps WhatsApp.

Généralement, ce sont les citoyens ainsi que les responsables politiques sénégalais les plus politisés qui sont les plus actifs en ligne, et internet sert surtout pour eux à prêcher des convaincus. La télévision reste certes l’outil d’expression politique préféré des politiciens sénégalais, mais Internet s’est installé dans les usages, au point d’être devenu le second espace privilégié de l’expression politique de partis peu invités à travers les médias comme le PUR qui avait la meilleure stratégie de communication sur internet lors des dernières élections législatives.

Les réseaux sociaux, les sites internet comme Dakaractu, Seneweb, Leral, Pressafrik, Seneplus, Actusen, Senego, Senenews, Dakarecho, tout comme les journaux papiers à 100 FCFA (Le Quotidien, Le Témoin, Les Echos, La Tribune, L’As, l’Observateur...) sont à la fois incontournables et complémentaires, l’un ne remplace pas l’autre et les monter les uns contre les autres est un combat perdu d’avance. Avec les journaux papiers, on est spectateur, avec internet et les réseaux sociaux on est participant.

Par conséquent les réseaux sociaux deviennent des médias à part entière au Sénégal et il serait suicidaire pour les futurs candidats à la présidentielle de ne pas prendre les devants, de s’en passer, de les négliger, de les sous-estimer voire de considérer que ce sont des lubies pour ados en perte de repères.

Les réseaux sociaux servent aujourd’hui de supports à des conversations politiques qui ont toujours existé dans le passé, mais qui n’étaient pas forcément visibles, les opposants d’aujourd’hui, au pouvoir hier sont devenus des activistes et des clicktivistes en ligne et présents sur tous les réseaux sociaux en critiquant tout ce que fait le pouvoir en place sans toujours proposer une alternative à un gouvernement démocratiquement élu.

Emmanuel Macron, s’est bien émancipé de l’appareil socialiste pour constituer En marche !, une force essentiellement organisée et fédérée par Internet et sur les réseaux sociaux, comme l’avait fait avant lui Ségolène Royal.

Lors des dernières élections françaises de 2017, tous les candidats sans exception ont tiré leur inspiration des outils et stratégies numériques mis en place par Barack Obama lors de la campagne électorale de 2008, (dont je me suis également inspiré en 2007 pour Wade comme pour Ségolène Royal), ce qui constitue un cas d’école en sciences politiques.

Les Sénégalais ne sont ni les premiers, ni les derniers à le copier. Donald Trump lui-même y a recouru en mêlant compilation de données (big data) et mobilisation des militants sur les réseaux sociaux et le président américain se prépare déjà pour la prochaine élection de…2020 en embauchant Brad Parscale, l’ancien Mr. Numérique du candidat, qui avait presque tout misé sur Facebook …

Autant le big data peut être un allié pour lutter contre le sous-développement, autant les partis politiques Sénégalais se doivent de l’exploiter. Les prochains candidats à l’élection présidentielle ont intérêt à utiliser les données démographiques de l’Agence Nationale de la Statistique et des Données de 2017 ainsi que l’historique électoral des bureaux de vote pour les passer à la moulinette algorithmique des big data (données massives), afin de permettre une évaluation du potentiel électoral de chaque bureau de vote et voir la marge de progression de son candidat ou ce qu’il peut y espérer.

Le risque d’une d’une cyberattaque ou d’une influence étrangère lors de ces élections également à travers les réseaux sociaux n’est pas à exclure mais malheureusement le Sénégal ne dispose pas d’une Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (mon prochain billet)

Une chose est sûre, si l’outil numérique ne permet pas à lui seul d’emporter un scrutin, c’est en grande partie sur les réseaux que vont se jouer les élections présidentielles Sénégalaises n’en déplaise à certains.

Lamine Ndaw

(Source : Pressafrik, 3 mars 2018)

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