OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2020 > Juillet 2020 > L’anarchie s’empare du secteur de la livraison express

L’anarchie s’empare du secteur de la livraison express

vendredi 17 juillet 2020

Commerce électronique

TiakTiak ou livraison express, la livraison en scooter prend de l’ampleur et attire de plus en plus de monde. Une ruée qui ne manque pas de conséquences. Si certains se sont formalisés, la plupart y ont fait irruption sans se soucier des dispositions réglementaires d’un secteur pourtant régi par des textes.

Les usagers de la route ont sans doute remarqué la floraison de scooters en circulation. Si les deux roues ont toujours fait partie du décor, force est de reconnaître que depuis un certain temps, elles sont devenues monnaie courante. Du matin au soir, elles relient les coins et recoins les plus reculés de la capitale. De plus en plus, les scooters offrent un service de livraison très pratique. « Avec les bouchons qu’il y a dans la capitale, il est beaucoup plus pratique de confier la livraison aux scooters », explique Babacar Samb, gérant d’un grand atelier de couture à Hann Maristes.

Entre 1 500 et 3 000 francs par course, le business rapporte gros. Une rentabilité qui a fini par attirer bon nombre de jeunes. Thierno Ndiaye vendais du café Touba, non loin du marché Dalifort. Mais depuis qu’il a eu écho des retombées de ce business, il s’y est mis. « Je me suis procuré une moto Jakarta à 250 000 francs. Mais je ne le regrette pas », dit-il.

Des recettes qui varient entre 10 000 et 25 000 francs par jour Aujourd’hui, il cumule les deux activités. En effet, pour la clientèle, Thierno s’est contenté d’envoyer un message à tout son répertoire. « Le matin, je vends mon café, mais à chaque fois que je reçois un appel pour une livraison, j’appelle un de mes frères qui me supplée. Je gagne beaucoup plus qu’avec la vente du café. En moyenne, je peux faire cinq courses par jour, c’est au moins 10 000 francs. Alors que pour faire le plein d’essence, je ne dépasse pas 2500 francs », se réjouit-il. Khadim Diakhaté lui, est étudiant. Il a profité de l’arrêt des cours pour se lancer dans le business. Lui non plus ne le regrette pas. « Au début, je le faisais pour arrondir les fins du mois, mais la rentabilité est telle que j’en ai fait un projet à part entière. En moins de trois mois, j’ai pu acheter un autre scooter que j’ai confié à un voisin. C’est un business assez intéressant », reconnaît-il.

Avec l’autre scooter qui verse 6 000 francs par jour, Khadim peut avoir un bénéfice de 20 000 francs quotidiennement. Si certains ont la chance de se procurer un scooter, d’autres n’en ont pas les moyens. Un créneau que certains comme Mouhamed Dione n’hésitent pas à explorer. Ayant compris que des jeunes de son quartier étaient intéressés par le business, celui qui est surnommé Momo en a fait un business.

Ainsi, il a acheté des scooters qu’il a mis à la disposition de ces jeunes, pendant que lui se charge de la supervision. J’achète des motos et je les mets à leur disposition. « Ils ont 30% sur chaque livraison. Le plus souvent, c’est moi qui leur donne les clients et je gère l’entretien des scooters. Chacun y trouve son compte », dit-il. Aujourd’hui, le business est tel que beaucoup continuent de l’investir, parallèlement à leurs activités formelles.

Comptable dans une entreprise de la place, Abdoulaye Diagne est presque chef d’une entreprise de livraison expresse. D’après lui, tout est parti d’une proposition d’un jeune frère qui l’a convaincu d’acheter un scooter. Mais, dit-il, la rentabilité était telle qu’il a doublé son investissement. « J’emploie actuellement trois jeunes de mon quartier. Chacun verse chaque jour 6 000 francs et à la fin du mois, ils ont chacun 25 000 francs en plus de ce qu’ils gagnent quotidiennement », dit-il.

DANGER PERMANENT

S’il est vrai que la livraison expresse offre beaucoup d’avantages, il n’en demeure pas moins que des risques réels existent dans le secteur. Selon un des acteurs qui a requis l’anonymat, la plupart des scooters qui circulent ne sont pas en règle. « C’est dans le marché informel qu’on les achète le plus souvent. Les prix varient entre 250 et 300 000 francs pour les scooters qui n’ont aucun papier. Maintenant, celui qui achète peut payer jusqu’à 50 000 francs pour se faire confectionner un faux Cmc (certificat de mise en circulation). C’est très fréquent. C’est tellement bien fait que les policiers ne les différencient pas facilement des originaux », souffle-t-il. Le risque est le même pour les clients. Babacar Samb, tailleur de profession, n’oubliera pas de sitôt cette amère expérience. « D’habitude je ne travaillais qu’avec un livreur que je connais très bien. Un jour, il est tombé malade, je me suis rabattu sur un autre qui avait déposé sa carte de visite chez moi. Il devait livrer un grand-boubou à un client qui devait voyager. Mais plus d’une heure après son départ, le client m’appelle pour me demander si j’avais trouvé un livreur. Je ne l’ai plus retrouvé. J’ai été obligé de porter plainte, et surtout de rembourser le client pour une valeur de plus de 130 000 francs CFA. Quand je suis allé à la Police, ils m’ont dit que des cas comme ça étaient récurrents », regrette-t-il.

CONTROLE DEFAILLANT

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les livreurs ne sont pas très inquiétés sur la circulation. La plupart d’entre eux disent n’être interpellés que quand ils ne portent pas de casque. Et même ça, ce n’est pas tout le temps. Mais que transportent-ils ? Les réponses sont assez surprenantes. « Le plus souvent, ce sont des habits, des tissus ou des trucs de ce genre », répond ce jeune livreur. « Souvent, on me donne de petits cartons bien encastrés à livrer. Mais j’avoue que je ne me suis jamais posé la question du contenu », reconnaît Mouhamed Fall. Selon lui, le souci, c’est qu’il faut une relation de confiance pour fidéliser le client. « S’il se rend compte que j’ai essayé d’ouvrir les colis, il peut me poser des problèmes et ne plus me faire confiance », dit-il.

FATOU MORGANA, CAR RAPIDE PRESTIGE

« Il y a plus un problème d’encadrement que d’organisation » Un des pionniers du secteur de la livraison, l’entreprise Car Rapide Prestige, a vu le marché envahi par des concurrents venus de tous bords. Selon Fatou Morgana, chargée de clientèle et commerciale, cela montre que les populations mesurent l’avantage d’utiliser des coursiers plutôt que de se déplacer. « Le développement du commerce électronique, les boutiques ne sont plus seulement physiques mais aussi virtuels. Le développement des technologies de l’information et des moyens de paiement électroniques sont aussi des facteurs d’accélération du développement des services de livraison », explique-t-elle. Quid de la concurrence du secteur informel ? Selon Mme Morgana, le secteur est déjà organisé parce que l’Etat a pris toutes les mesures d’ordre législatif et réglementaire, dans le cadre du code des postes qui indique clairement les dispositifs liés à la fourniture du service de distribution ; et l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes est(Artp) est chargée d’administrer le secteur. Pour elle, la question est beaucoup plus un problème d’encadrement que d’organisation. « Parmi les livreurs informels, il y a les jeunes qui le font à titre personnel, sans autorisation, etles structures organisées distribuent en toute illégalité sans disposer de licence d’opérateur postal privé. Pour les jeunes, il faut de la tolérance jusqu’à une certaine limite. L‘écosystème économique n’est pas le même que dans les pays développés. Au Sénégal, le taux d’embauche est faible, les jeunes chômeurs n’ont pas d’indemnités de chômage et ils doivent se débrouiller pour nourrir leurs familles. A l’opposé, je dénonce les structures organisées qui font de la distribution en toute illégalité. Elles doivent être poursuivies et sanctionnées. La sanction doit être plus lourde pour les entreprises qui leur confient du courrier en violation du code postal en toute connaissance de cause », argue-t-elle.

L’ARTP BRANDIT EDES AMENDES DE 10 A 30 MILLIONS

« Quiconque exerce l’activité postale sans avoir préalablement obtenu une licence est puni d’une amende de dix (10) à trente (30) millions de francs et d’un emprisonnement de deux (2) mois à trois (3) ans, ou l’une de ces deux peines seulement ». C’est ce que dit l’article 43 du Code des Postes. Dans un communiqué, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes avertit qu’elle procédera à des opérations de contrôle. Dans le même document, elle informe le public, les entreprises notamment, les sociétés de facturation, que conformément aux articles 27 et 28 de la loi n° 2006-01 du 4 janvier 2006 portant Code des Postes, l’exercice de l’activité postale est soumis à l’obtention préalable d’une licence d’exploitation du courrier délivrée par arrêté du Ministre chargé des postes, après avis de l’institution de régulation.

Malick Tine

(Source : Sene Plus, 17 juillet 2020)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 6711/8811 Régulation des télécoms
  • 595/8811 Télécentres/Cybercentres
  • 5367/8811 Economie numérique
  • 2921/8811 Politique nationale
  • 8030/8811 Fintech
  • 860/8811 Noms de domaine
  • 2830/8811 Produits et services
  • 2409/8811 Faits divers/Contentieux
  • 1200/8811 Nouveau site web
  • 8811/8811 Infrastructures
  • 2809/8811 TIC pour l’éducation
  • 307/8811 Recherche
  • 412/8811 Projet
  • 5074/8811 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 3178/8811 Sonatel/Orange
  • 2637/8811 Licences de télécommunications
  • 533/8811 Sudatel/Expresso
  • 1753/8811 Régulation des médias
  • 1987/8811 Applications
  • 1696/8811 Mouvements sociaux
  • 2574/8811 Données personnelles
  • 227/8811 Big Data/Données ouvertes
  • 951/8811 Mouvement consumériste
  • 599/8811 Médias
  • 1101/8811 Appels internationaux entrants
  • 2677/8811 Formation
  • 145/8811 Logiciel libre
  • 3345/8811 Politiques africaines
  • 1657/8811 Fiscalité
  • 266/8811 Art et culture
  • 969/8811 Genre
  • 2641/8811 Point de vue
  • 1651/8811 Commerce électronique
  • 2522/8811 Manifestation
  • 502/8811 Presse en ligne
  • 222/8811 Piratage
  • 350/8811 Téléservices
  • 1608/8811 Biométrie/Identité numérique
  • 502/8811 Environnement/Santé
  • 665/8811 Législation/Réglementation
  • 568/8811 Gouvernance
  • 2876/8811 Portrait/Entretien
  • 257/8811 Radio
  • 1278/8811 TIC pour la santé
  • 454/8811 Propriété intellectuelle
  • 100/8811 Langues/Localisation
  • 1816/8811 Médias/Réseaux sociaux
  • 3104/8811 Téléphonie
  • 330/8811 Désengagement de l’Etat
  • 1669/8811 Internet
  • 196/8811 Collectivités locales
  • 660/8811 Dédouanement électronique
  • 1817/8811 Usages et comportements
  • 1690/8811 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 928/8811 Audiovisuel
  • 5031/8811 Transformation digitale
  • 618/8811 Affaire Global Voice
  • 246/8811 Géomatique/Géolocalisation
  • 544/8811 Service universel
  • 1111/8811 Sentel/Tigo
  • 271/8811 Vie politique
  • 2579/8811 Distinction/Nomination
  • 84/8811 Handicapés
  • 1105/8811 Enseignement à distance
  • 1105/8811 Contenus numériques
  • 1002/8811 Gestion de l’ARTP
  • 289/8811 Radios communautaires
  • 3005/8811 Qualité de service
  • 677/8811 Privatisation/Libéralisation
  • 261/8811 SMSI
  • 801/8811 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 4299/8811 Innovation/Entreprenariat
  • 2196/8811 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 66/8811 Internet des objets
  • 277/8811 Free Sénégal
  • 1231/8811 Intelligence artificielle
  • 283/8811 Editorial
  • 39/8811 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous