OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2018 > Novembre 2018 > Julie Owono : La cyberviolence envers les femmes fait des ravages

Julie Owono : La cyberviolence envers les femmes fait des ravages

vendredi 30 novembre 2018

Genre

« Revenge porn », menaces sexistes en ligne… En Afrique, les données sur la cyberviolence envers les femmes sont peu récoltées. Le continent doit plus que jamais prendre ce problème au sérieux, sinon il se privera des effets positifs de l’inclusion des femmes dans le numérique, analyse Julie Owono, directrice exécutive d’Internet sans frontières.

En 2014, alors que la Coupe du monde de football bat son plein, des photos intimes de Nathalie Koah, ex-maîtresse de l’international camerounais Samuel Eto’o, inondent les réseaux sociaux. Si l’origine de la mise en ligne de ces photos fait débat, une chose est sûre : Nathalie Koah a été, comme trois femmes connectées sur quatre, victime de cyberviolence fondée sur le genre.

Ce concept désigne un « acte agressif, intentionnel, perpétré par un individu ou un groupe au moyen de médias numériques à l’encontre d’une ou de plusieurs victimes » en raison de leur genre. Par exemple, envoyer des e-mails et des textos sexuellement explicites et non sollicités ; proférer des menaces physiques ou sexuelles par voie électronique (cyberharcèlement) ; divulguer les informations personnelles d’une personne sans son consentement (doxing), ou des photos intimes sur la Toile en représailles d’une rupture mal digérée (revenge porn). La cyberviolence sexiste n’est qu’une des nombreuses formes de violence commises contre les femmes.

En Afrique, les données sur la cyberviolence envers les femmes sont peu récoltées, ce qui rend difficile l’évaluation de son ampleur. Les raisons en sont multiples. Tout d’abord la culpabilisation des victimes (victim blaming), qui les contraint au silence. Au niveau mondial, la reconnaissance de la cyberviolence par les États tarde à venir.

Ce n’est qu’en 2016 que la France s’est dotée d’un arsenal juridique pour lutter contre le revenge porn, passible de deux ans de prison et d’une amende de 60 000 euros. Pourtant, des études récentes montrent que les forces de police minimisent parfois ces formes de violence, notamment parce que, commises au travers d’outils technologiques, leur prise en charge n’est pas toujours adaptée.

Un combat mondial

Les conséquences psychologiques d’insultes proférées sur Twitter sont dévastatrices et s’ajoutent aux inégalités d’accès à internet. Selon une étude de la Webfoundation d’octobre 2015, les femmes ont entre 30 et 50 % moins de chances d’accéder à internet. Et, selon le Pew Research Center, quand elles y ont accès, elles ont deux fois plus de risques de faire l’expérience de la cyberviolence.

Les violences contre les femmes dans le monde réel ont un impact sur l’économie nationale ; celles commises en ligne génèrent une insécurité qui empêche des millions d’entre elles d’innover et de créer de la richesse grâce à l’outil numérique. C’est un problème qui affecte aussi le développement, l’éducation et le progrès des sociétés.

Cet état des lieux est un mauvais présage pour ce qui est d’atteindre le cinquième objectif de développement durable des Nations unies, qui encourage les États à autonomiser les femmes. Il est urgent d’agir. D’abord en inversant le poids de la culpabilité : le coupable est évidemment l’auteur de la publication, aucune femme ne doit se sentir honteuse si un amoureux éconduit publie des photos intimes d’elle.

Ensuite, en formant les organisations de lutte contre les violences faites aux femmes sur cette question. Enfin, il faut encourager le combat de la société civile en faveur des réformes politiques, juridiques et institutionnelles pour assurer un changement durable des mentalités et des pratiques.

Manque de lois en Afrique

C’est un combat mondial. Les sociétés civiles africaines peuvent s’inspirer d’exemples comme le Pakistan, où Digital Rights Foundation a permis aux femmes ayant vécu cette expérience négative de trouver une écoute et des solutions juridiques à leur problème. La plupart des pays d’Afrique centrale et d’Afrique occidentale se sont récemment dotés de lois pour combattre la cybercriminalité, mais leur contenu fait l’impasse sur la question de la cyberviolence sexiste.

À Internet sans frontières, nous militons au Cameroun pour que les lois relatives à l’accès universel à internet prennent en compte la dimension du genre. Nous pensons qu’un internet où les femmes sont en sécurité favorisera l’éclosion d’autres « Almighty », cette jeune femme qui a pu augmenter significativement son chiffre d’affaires grâce à internet.

Au Kenya, un partenariat entre Facebook, la Banque africaine de développement et l’Autorité de régulation des télécommunications permet de former les forces de police au traitement des plaintes reçues de victimes de cyberviolence sexiste. L’Afrique doit plus que jamais prendre ce problème au sérieux, sinon elle se privera des effets positifs de l’inclusion des femmes dans le numérique.

Julie Owono [1]

(Source :Digital Business Africa, 30 novembre 2018)


[1] Julie Owono est Avocate camerounaise et directrice exécutive d’Internet sans frontières.

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4334/5240 Régulation des télécoms
  • 352/5240 Télécentres/Cybercentres
  • 3454/5240 Economie numérique
  • 1834/5240 Politique nationale
  • 5240/5240 Fintech
  • 517/5240 Noms de domaine
  • 1769/5240 Produits et services
  • 1447/5240 Faits divers/Contentieux
  • 745/5240 Nouveau site web
  • 4880/5240 Infrastructures
  • 1651/5240 TIC pour l’éducation
  • 192/5240 Recherche
  • 246/5240 Projet
  • 3278/5240 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1760/5240 Sonatel/Orange
  • 1641/5240 Licences de télécommunications
  • 285/5240 Sudatel/Expresso
  • 1049/5240 Régulation des médias
  • 1427/5240 Applications
  • 1022/5240 Mouvements sociaux
  • 1628/5240 Données personnelles
  • 134/5240 Big Data/Données ouvertes
  • 648/5240 Mouvement consumériste
  • 360/5240 Médias
  • 648/5240 Appels internationaux entrants
  • 1597/5240 Formation
  • 92/5240 Logiciel libre
  • 2162/5240 Politiques africaines
  • 1199/5240 Fiscalité
  • 170/5240 Art et culture
  • 587/5240 Genre
  • 1665/5240 Point de vue
  • 1099/5240 Commerce électronique
  • 1477/5240 Manifestation
  • 323/5240 Presse en ligne
  • 128/5240 Piratage
  • 208/5240 Téléservices
  • 889/5240 Biométrie/Identité numérique
  • 314/5240 Environnement/Santé
  • 451/5240 Législation/Réglementation
  • 347/5240 Gouvernance
  • 1887/5240 Portrait/Entretien
  • 148/5240 Radio
  • 820/5240 TIC pour la santé
  • 275/5240 Propriété intellectuelle
  • 60/5240 Langues/Localisation
  • 1052/5240 Médias/Réseaux sociaux
  • 1946/5240 Téléphonie
  • 194/5240 Désengagement de l’Etat
  • 1181/5240 Internet
  • 118/5240 Collectivités locales
  • 402/5240 Dédouanement électronique
  • 1072/5240 Usages et comportements
  • 1027/5240 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 558/5240 Audiovisuel
  • 3425/5240 Transformation digitale
  • 387/5240 Affaire Global Voice
  • 152/5240 Géomatique/Géolocalisation
  • 310/5240 Service universel
  • 660/5240 Sentel/Tigo
  • 174/5240 Vie politique
  • 1643/5240 Distinction/Nomination
  • 34/5240 Handicapés
  • 685/5240 Enseignement à distance
  • 679/5240 Contenus numériques
  • 584/5240 Gestion de l’ARTP
  • 178/5240 Radios communautaires
  • 1738/5240 Qualité de service
  • 428/5240 Privatisation/Libéralisation
  • 132/5240 SMSI
  • 468/5240 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2846/5240 Innovation/Entreprenariat
  • 1323/5240 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 46/5240 Internet des objets
  • 172/5240 Free Sénégal
  • 564/5240 Intelligence artificielle
  • 201/5240 Editorial
  • 22/5240 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous