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Accueil > Ressources > Société de l’Information > Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) > Intervention de SEM Abdoulaye Wade au deuxième comité préparatoire au SMSI (…)

Intervention de SEM Abdoulaye Wade au deuxième comité préparatoire au SMSI (Genève, 17 février 2003)

mercredi 19 février 2003

SMSI

Monsieur le Président,
Monsieur le Président de la République de Roumanie,
Excellences, Mesdames, Messieurs,

Je voudrais, Monsieur le Président rendre à travers vous un hommage appuyé aux hommes et aux femmes qui, tous les jours, animent la vie de l’Union Internationale des Télécommunications. Par leur expertise et leur engagement, ils ont contribué à l’émergence de cette nouvelle société mondiale de l’information qui, pour la première fois dans l ’histoire de l’épopée humaine, a pour ambition de rapprocher les peuples par l’échange et l’accès facilité au savoir.

Irriguée par les formidables effets d’une information circulant aujourd’hui à la vitesse de la lumière, notre planète s’est brusquement transformée en un gigantesque
village dans lequel la distance ne se mesure plus en kilomètres mais en capacité de bande passante.

Une industrie innovante et une expertise sans cesse grandissante ont placé les nouvelles technologies de l’information et de la communication au centre de la
nouvelle révolution digitale. Les gouvernements et les entreprises ont dû adapter leurs modes opératoires en intégrant l’effort de modernisation à leur stratégie tandis que l’économie classique a enfanté de la nouvelle économie.

Cette dernière, dynamique, immatérielle et aux contours insaisissables, après quelques années d’euphorie s’est récemment décidée à se soumettre à la rigueur de
l’examen scientifique et de la discipline quantitative. A mon sens, la nouvelle économie n’a reculé que pour mieux sauter, la bulle ne s’est dégonflée que pour
nous rappeler les lois régissant son volume. C’est donc avec optimisme que je me tourne vers l’avenir car une chose est demeurée constante tout le long : je veux
parler de l’ingéniosité de l’homme au service de son mieux être et de son mieux vivre.

C’est en notant l’irrésistible ubiquité des nouvelles technologies de l’information et de la communication qu’il me semble opportun pour les pays du Sud de les élever dans leur stratégie gouvernementale au rang d’agent majeur au développement.

De même que la résolution d’un problème scientifique appelle plusieurs solutions, l’utilisation des nouvelles technologies apparaît comme la solution élégante à maintesproblématiques de développement.

En juin 2002, Nous avons procédé au Sénégal à des expériences fructueuses et encourageantes de télémédecine. Des femmes villageoises en état de grossesse, habitant dans une des zones les plus enclavées du pays, pouvaient en compagnie de
leurs maris visionner des images diffusées par satellite montrant le bébé suçant son pouce. Par cette expérience, les villageois ont pu apprendre que brutaliser la mère
revenait à brutaliser l’enfant. Ainsi, au delà de l’ aspect médical et technique, il est démontré que les nouvelles technologies de l’information et de la communication, utilisées de manière pertinente, peuvent être à l’origine de mutations sociales salutaires et propices au développement.

Dans le domaine de l’éducation, il nous faut, nous, pays du Sud, saisir les fantastiques opportunités que procure l’enseignement à distance. Les initiatives de
digitalisation des contenus de curriculum telles que celle récemment initiée par le MIT sont une invite historique à la table du partage du savoir. Il nous incombe, nous dirigeants du Sud, de comprendre les enjeux du moment et d’être réactifs. C’est dans
ce cadre que j’ai lancé au Sénégal le projet intitulé « L’Université du Futur ». Il consiste en l’implantation d’une université disposant d’infrastructures et de services de télécommunications modernes permettant entre autres aux étudiants de suivre les cours d’universités partenaires par satellite. Les diplômes seraient alors co-signés par ce réseau de partenaires. Ainsi, un jeune africain pourrait sans avoir à quitter son environnement culturel et économique, devenir un graduate de Harvard et contribuer de manière plus immédiate à l’effort de développement de son pays.

Les états du Sud, en tant que locomotives de l’économie, doivent s’approprier, dans leur manière d’être et de faire, les nouvelles technologies de l’information et de la communication. La problématique bien posée du e-gouvernement, au delà de son aspect technologique et automatisant est un raccourci efficace pour l’Etat dans sa stratégie de réforme sociale et économique. La polarité gouvernement-citoyen qui, dans les pays du Sud place l’état au centre de toute activité économique peut, grâce aux nouvelles technologies s’inverser. A l’image de la stratégie de relation client de
l’entreprise privée, nos états se doivent de graviter autours du citoyen en lui proposant services, information et assistance via une passerelle de communication simple et accessible. La mise en place de cette passerelle occasionnera une création de nouvelles richesses et une meilleure redistribution de celles existantes. Les enjeux du e-gouvernement dans les pays du sud sont aussi d’ordre politique. Unedémocratie en balbutiement peut en effet, grâce au e-gouvernement accéder, j’allais dire en quelques clics de souris, à la télédémocratie.

Les mutations fantastiques auxquelles nous invitent la société de l’information révèlent une constante : l’amélioration de la condition de l’homme. Pour cette raison, il nous faut veiller aux dangers de l’exclusion numérique et consentir les efforts nécessaires.

En 2001, sur 100 américains, 22 étaient utilisateurs d’internet alors qu’un africain sur 100 seulement avait la même opportunité. La fracture numérique, selon la relation que le nord et le sud développeront, est un verre à moitié plein ou à moitié vide. La compréhension de ce gap ne doit pas se résumer à des études statistiques et un chapelet d’intentions. Il s’agit plutôt de conclure qu’il favorise la diminution des
opportunités, la pauvreté intellectuelle et économique et surtout éloigne les cultures et civilisations. La planète a aujourd’hui besoin de cohésion dans la diversité, de compréhension et de respect mutuels. C’est ainsi que l’homme pourra relever les autres défis que sa destinée lui impose. La société de l’information doit puiser ses principes dans cette profession de foi.
C’est dans ce cadre que je voudrais avec vous, faire un pas vers le futur.

Je voudrais proposer à cette honorable assemblée le concept de Solidarité Numérique. Les études sur le gap numérique ont permis de différencier ceux qui sont avancés de ceux qui le sont moins. Le moment n’est-il donc pas venu d’adhérer, ensemble à un concept commun, dont les actions pourront être sous-tendues par les données résultant des études sur la fracture numérique ? La Solidarité Numérique consisterait par exemple à dire que tout pays dont le taux d’utilisation d’internet est supérieur à un certain chiffre devrait mener telle et telle action quantifiée en direction des pays dont le taux est inférieur à un chiffre donné. L’Union Internationale des Télécommunications pourrait alors établir les différentes plages statistiques et
coordonner ces actions en rapport avec les gouvernements et le secteur privé.

Ce fonctionnement pourrait être explicité dans la Charte de la Solidarité Numérique qu’auraient signée tous les états qui auront manifesté leur adhésion. Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, NEPAD, est un cadre propice à la réussite de ce concept. Le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication figure parmi les huit super-priorités du NEPAD.

En ma qualité de vice-Président du NEPAD, en charge de la supervision de ce secteur, il m’est agréable de constater que la presque virginité technologique du
continent africain et des pays du sud en général sont en réalité un atout. Les compagnies spécialisées dans les télécommunications et l’informatique conviendront
avec moi que cette virginité annule les risques de migrations technologiques souvent coûteuses au nord. De plus, les pays du sud peuvent accéder directement aux
technologies les plus nouvelles, l’exemple du GSM est parlant car sa vulgarisation aux Etats-Unis est tout à fait récente.

C’est à l’examen et à la saisie de ces opportunités que le NEPAD convoque le nord et le secteur privé international. Un investissement massif dans le domaine des infrastructures technologiques, de la formation et du transfert technologique est la clé des problématiques d’interconnexion et de bandes passantes auxquelles sont
confrontés les pays du sud. Le principe de Solidarité Numérique devrait, dans le cadre du NEPAD, permettre un accès équilibré aux ressources technologiques dont
regorge la planète. Est-il en effet compréhensible que la dynamique IP soit à ses premiers jours dans le sud au moment où le nord, saturé, expérimente par des projets pilotes la technologies IPV6 ?

La Solidarité Numérique ne doit pas se limiter à un échange nord-sud. Le sud a su démontrer qu’il pouvait, selon certaines conditions, donner l’exemple d’une éclosion numérique réussie. L’exemple indien doit inspirer les dirigeants du sud. L’Inde a réussi en effet, en quelques années à se transformer en véritable
puissance technologique, positionnant ainsi son peuple comme un acteur privilégié de la société de l’information. Le NEPAD se doit donc d’explorer les opportunités dela coopération sud-sud.

Monsieur le Président,
Monsieur le Président de la République de Roumanie,
Excellences, Mesdames, Messieurs,

Notre planète est aujourd’hui à la croisée des chemins.
Samuel Huntington, Professeur à Harvard, a décrit dans son livre intitulé « Le Choc des Civilisations » le processus par lequel les civilisations ont pris le dessus sur les nations pour écrire l’histoire du monde. Ce choc auquel il fait allusion peut devenir une rencontre et, c’est à mon sens le défi que la société de l’information devrait relever.

Je crois fermement en l’émergence d’une civilisation de l’universel dans laquelle, à l’image des Nations Unies, toutes les cultures seraient représentées pour ’affirmer et échanger.

Le sud contribuera, si les moyens lui sont donnés, à la e-civilisation à laquelle convoque aujourd’hui la société de l’information. Il a tellement à montrer, à dire et à apporter si seulement l’opportunité lui était donnée. Ensemble, travaillons à ce que sa sagesse, ses couleurs, sa tradition, sa joie et sa chaleur visitent les maisons du nord à la vitesse de la lumière.

Je vous remercie.

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