OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2018 > Décembre 2018 > Intelligence Artificielle : une énorme opportunité de développement en (…)

Intelligence Artificielle : une énorme opportunité de développement en Afrique mais un défi auquel il convient de se préparer

mardi 4 décembre 2018

Intelligence artificielle

Réunis à Paris a l’occasion des ATDA (Assises de la Transformation Digitale en Afrique, 22-23 novembre 2018), les dirigeants d’entreprises de services numériques, Directeurs de systèmes d’information, organisations patronales africaines, personnalités politiques et représentants de la société civile, ont dressé les enjeux et défis portés par l’émergence de l’IA en Afrique. Selon ces professionnels du numérique l’IA essaime déjà en Afrique, mais celle-ci devrait être réellement implantée d’ici 3-4 ans, c’est à la fois une énorme opportunité de développement pour le continent mais aussi un défi auquel il convient de se préparer.

S’il y existe au moins un avantage réel à l’essor rapide de l’intelligence artificielle sur le continent : c’est sans doute celui de ne pas nécessiter le déploiement d’infrastructures particulières. Longtemps handicapées par les lourds investissements nécessaires au déploiement des serveurs indispensables au traitement de gros volumes de données, les entreprises africaines ont désormais un accès simplifié grâce au cloud [stockage de données en ligne]. Désormais, les jeunes développeurs peuvent, partout sur le continent, innover sur des applications simples et apporter des solutions nouvelles.

Par ailleurs, l’IA permet de répondre à un réel besoin en Afrique, à savoir d’avoir un « reach » massif, alors que le continent connaît une croissance démographique extrêmement rapide, et cela sans s’appuyer sur des structures installées, qu’elles soient humaines ou infrastructurelles.

Pour Mohammed Benabdelkader, ministre de la Réforme de l’Administration et de la Fonction Publique du Maroc : « L’intelligence artificielle peut être une opportunité pour la réalisation des Objectifs du développement durable dans notre continent mais cela suppose une prise de conscience dans la préparation en parallèle des aspects réglementaires et éthiques qui pourront facilement, dans le cas contraire, constituer un frein à l’émergence de cette nouvelle niche économique. S’ajoute à cela le développement des capacités des ressources humaines qui est une condition sine qua non, vu la rareté des profils et des talents capables de porter les projets de l’intelligence artificielle. »

« Au delà des progrès que cela implique en termes de démocratie, de transparence, les visées de ce mouvement sont de plusieurs ordres : proposer aux citoyens des informations pratiques et ainsi leur faciliter la vie ; moderniser l’administration et les services publics ; améliorer la participation à la vie publique ; impulser le développement économique par une meilleure mise à disposition et circulation de l’information ; développer les technologies de l’information et l’instauration d’une économie numérique », a déclaré le ministre Mohammed Benabdelkader.

Si nul ne conteste les vertus de l’intelligence artificielle sur la transformation digitale et la dématérialisation des services publics, il convient de rappeler que certains penseurs éclairés ont pointé les inquiétudes que font naître les modèles commerciaux, le capitalisme de surveillance et l’exploitation fondée sur les données.

Les projets de l’intelligence artificielle dans le secteur public ne doivent être perçus comme gain de productivité mais créer de la valeur sur plusieurs dimensions notamment la qualité de services fournis, la transformation de l’organisation et l’emploi.

Pour Arouna Modibo Touré, ministre de l’Economie numérique et de la Communication de la République du Mali : « L’intelligence artificielle est au cœur de l’économique mais il faut savoir en profiter et il faut que nos populations ne soient pas en marge. L’intelligence artificielle et le numérique contribuent fortement à la transformation de nos industries et de nos économies. »

« Oui nous pouvons transformer cet écosystème, nous ne pouvons pas le faire sans l’accompagnement public-privé ; sans l’accompagnement des bailleurs de fonds. Si nous mutualisons les efforts, nous pouvons effectivement transformer nos différents écosystèmes », a renchéri le ministre Arouna Modibo Touré.

Présentant la stratégie du développement de l’économie numérique au Congo, Léon-Juste Ibombo, est d’avis que « l’Intelligence artificielle est un puissant accélérateur dans l’atteinte des objectifs de la gouvernance avec une stratégie basée sur trois piliers. C’est l’e-citoyen, l’e-Gouv et le e-business ». Evoquer les thèmes de l’intelligence artificielle et du big data, revient aussi à poser les jalons pour le renforcement de nos capacités pour que l’Afrique ne rate pas cette révolution qui se dessine sous ses yeux.

Pour Emmanuel Lempert, directeur des affaires publiques du groupe SAP : « L’IA est une technologie puissante, et comme tout technologie puissante elle doit être utilisée au bénéfice du plus grand nombre. Elle va très certainement s’accompagner d’une croissance de la production de richesses par habitant mais la question pour les décideurs est comment distribuer ces nouvelles richesses. C’est une question politique, c’est aussi une question sociale, mais ce n’est pas une question technologique. C’est même fondamentalement une question humaine et non artificielle ».

Quelles opportunités identifiées en Afrique par les acteurs du numérique avec l’émergence de l’IA ?

On note d’abord, avec la croissance du marché du numérique, l’émergence de tissu entrepreneurial dynamique et plutôt jeune. C’est une nouveauté sur un continent où la carrière de fonctionnaire avait longtemps été perçue comme la plus souhaitable, et cette nouvelle génération de « start-uppers » peut donc être perçue le symbole des changements de mentalité permis par le numérique. Par ailleurs, l’IA et le numérique sont un secteur d’opportunité pour les jeunes africains car la barrière d’entrée en termes de niveau d’études est moins importante que dans d’autres domaines scientifiques ; enfin, le coût d’investissement à l’entrée est relativement bas, ce qui permet d’entrer sur le marché sans forcément lever de financements importants.

Les opportunités sont également liées à certains secteurs aux enjeux desquels les solutions portées par les autres continents ne savent pas répondre. Dans le secteur de l’agriculture, par exemple, l’aridité des sols est un exemple de défi spécifiquement africain : la start-up E-farm propose ainsi des capteurs permettant de mesurer l’aridité des sols, et devrait à terme permettre de créer une base de données indiquant le niveau d’aridité du sol pour l’ensemble du continent.

Avec une population constituée à 75% de moins de 25 ans, l’Afrique a également des besoins spécifiques en termes d’éducation et de formation, ce à quoi l’IA permettrait de répondre. En effet, en rendant possible un suivi robotisé et personnalisé des élèves, l’IA pourra optimiser les potentialités dans des pays où le manque de financements publics crée des classes surpeuplées, atteignant parfois jusqu’à 80 élèves pour un professeur.

Enfin, l’IA devrait donner à l’Afrique les moyens d’exploiter ses propres données, alors que celles-ci sont déjà convoitées par les plus grandes multinationales. L’extrême rareté des data analysts en Afrique faisant de sa data une réserve largement inutilisée ; le machine learning et ses modèles prédictifs permettront de traiter celle-ci de façon automatisée, en limitant le recours aux ressources humaines.

Les défis liés à l’IA : généraliser l’accès à internet et implémenter le haut-débit, éviter la « cybercolonisation », renforcer la cybersécurité

Si l’IA ne nécessite pas la mise en place d’infrastructures particulières depuis le passage au cloud, l’accélération de la couverture internet sur le continent reste un enjeu de taille, quand seulement 20% de la population africaine bénéficie d’un accès à internet. Plus spécifiquement, l’accès au haut-débit reste marginal alors qu’il est bien souvent nécessaire sur les applications et services ayant recours à l’IA. Se pose aussi l’enjeu du tarif de la connexion, qui doit devenir plus accessible dans un contexte de revenus médians faibles.

Si la transition vers un recours massif à internet réussit, se posera dans un deuxième temps la question de la sécurité des données. Pour Pascal Naudin, directeur B2B de Kaspersky Lab en Afrique du Nord, « la cybersécurité est le premier défi du développement digital, quel que soit le continent : aucun terminal, aucune interface, du smartphone au desktop, ne nous met à l’abri d’attaques ».

Alors que de plus en plus de jeunes africains se lancent dans le numérique via des start-ups, applications et services mobiles susceptibles de mobiliser l’IA dès aujourd’hui, la recherche universitaire a du mal à suivre. Cela impacte à la fois les jeunes entrepreneurs qui ne peuvent pas toujours bénéficier de la formation qu’ils méritent, mais aussi les projets et expérimentations sur place, qui ne peuvent bénéficier du pilotage par la recherche.

Dès lors, les projets les plus intéressants sont la plupart du temps aidés par des géants internationaux ou universités étrangères, ce qui crée une fuite des cerveaux et des idées, voire parfois même un manque à gagner pour les acteurs locaux qui s’engagent à former les jeunes. « La fuite des cerveaux, c’est un désavantage pour nos économies et pour nos sociétés, mais c’est également un réel manque à gagner en termes de formation. Dans le cadre de mon studio de jeux-vidéos, je forme des jeunes africains à la programmation, ce qui revient environ à 15 000 euros par formation. Lorsque ces jeunes partent dans les studios français, canadiens, étasuniens, c’est une fierté pour mon studio, mais c’est aussi une perte sèche », explique Mohamed ZOGHLAMI, directeur de Saphir Prod, studio de jeux-vidéos tunisien.

De nombreux acteurs sur le continent appellent enfin à renforcer la coopération entre pays francophones sur la question de l’IA afin de partager les expertises sur un mode gagnant-gagnant et ainsi faire contrepoids aux leaders chinois et étasuniens sur le marché.

Contact Presse
Benjamin Mampuya
Tel : +33 (0)1 86 95 64 50
Email : atda@compagniegenerale.fr

(Source : CIO Mag, 4 décembre 2018)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2055/2207 Régulation des télécoms
  • 173/2207 Télécentres/Cybercentres
  • 1554/2207 Economie numérique
  • 813/2207 Politique nationale
  • 2207/2207 Fintech
  • 252/2207 Noms de domaine
  • 822/2207 Produits et services
  • 692/2207 Faits divers/Contentieux
  • 360/2207 Nouveau site web
  • 2157/2207 Infrastructures
  • 789/2207 TIC pour l’éducation
  • 90/2207 Recherche
  • 121/2207 Projet
  • 1388/2207 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 869/2207 Sonatel/Orange
  • 774/2207 Licences de télécommunications
  • 132/2207 Sudatel/Expresso
  • 464/2207 Régulation des médias
  • 599/2207 Applications
  • 494/2207 Mouvements sociaux
  • 775/2207 Données personnelles
  • 60/2207 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2207 Mouvement consumériste
  • 179/2207 Médias
  • 321/2207 Appels internationaux entrants
  • 691/2207 Formation
  • 48/2207 Logiciel libre
  • 851/2207 Politiques africaines
  • 417/2207 Fiscalité
  • 83/2207 Art et culture
  • 284/2207 Genre
  • 731/2207 Point de vue
  • 484/2207 Commerce électronique
  • 699/2207 Manifestation
  • 156/2207 Presse en ligne
  • 62/2207 Piratage
  • 102/2207 Téléservices
  • 415/2207 Biométrie/Identité numérique
  • 160/2207 Environnement/Santé
  • 155/2207 Législation/Réglementation
  • 167/2207 Gouvernance
  • 859/2207 Portrait/Entretien
  • 72/2207 Radio
  • 337/2207 TIC pour la santé
  • 133/2207 Propriété intellectuelle
  • 29/2207 Langues/Localisation
  • 501/2207 Médias/Réseaux sociaux
  • 923/2207 Téléphonie
  • 95/2207 Désengagement de l’Etat
  • 484/2207 Internet
  • 57/2207 Collectivités locales
  • 188/2207 Dédouanement électronique
  • 495/2207 Usages et comportements
  • 511/2207 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2207 Audiovisuel
  • 1348/2207 Transformation digitale
  • 191/2207 Affaire Global Voice
  • 75/2207 Géomatique/Géolocalisation
  • 146/2207 Service universel
  • 330/2207 Sentel/Tigo
  • 87/2207 Vie politique
  • 726/2207 Distinction/Nomination
  • 17/2207 Handicapés
  • 336/2207 Enseignement à distance
  • 320/2207 Contenus numériques
  • 292/2207 Gestion de l’ARTP
  • 89/2207 Radios communautaires
  • 811/2207 Qualité de service
  • 212/2207 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2207 SMSI
  • 227/2207 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1271/2207 Innovation/Entreprenariat
  • 653/2207 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2207 Internet des objets
  • 85/2207 Free Sénégal
  • 207/2207 Intelligence artificielle
  • 98/2207 Editorial
  • 8/2207 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous