Initiative en faveur de la liberté numérique : Le Sénégal choisi comme pays-pilote
mardi 11 mars 2003
L’Initiative en faveur de la liberté numérique (Dfi en anglais), programme conjoint du département d’Etat, de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid), du Corps de la paix, de l’Usa Freedom Corps et des sociétés commerciales Hewlett Packard et Cysco Systems, placera des bénévoles dans de petites entreprises auxquelles ils transféreront leurs compétences commerciales et techniques. Le programme fera l’objet d’un projet-pilote au Sénégal, « pays démocratique séculier dont la population est à 94 % musulmane ». Si le succès est au rendez-vous, le projet pourrait être repris dans d’autres pays.
Le projet-pilote au Sénégal inclura plus de 100 volontaires qui aideront, d’une part, les petites et moyennes entreprises à élargir leurs activités en utilisant la Tic et, d’autre part, les pouvoirs publics à lancer des réformes dans la réglementation. Il fera appel à quelque 200 cybercafés et 10 000 télécentres aux fins de générer des informations qui offriront des facilités commerciales aux petites et moyennes entreprises. Le projet profitera à plus de 360 000 petites entreprises et à plus d’un demi-million de Sénégalais ; et il formera et dotera en matériel les volontaires du Corps de la paix au Sénégal qui auront besoin d’ordinateurs portatifs et d’autres technologies pour leur travail. A l’heure actuelle, 130 volontaires du Corps de la paix travaillent au Sénégal.
La Dfi est conçue pour avoir des effets considérables pour un coût modeste. Faisant appel aux volontaires et aux partenaires du secteur privé, le projet pilote pour le Sénégal est doté d’un budget de 6,5 millions de dollars américains sur trois ans. Le ministre américain du commerce, M. Donald Evans, l’a décrit comme « un nouveau modèle mobilisateur montrant comment le gouvernement fédéral, les responsables du développement, le secteur privé et les pays en développement peuvent œuvrer ensemble pour le progrès. » La Dfi montre la détermination du président Bush de promouvoir une ligne d’action novatrice en matière d’aide extérieure qui « stimule la création de revenus, la liberté politique et économique, la règle de droit et les Droits de l’homme », a dit M. Evans qui a ajouté que cette initiative « contribue à créer un environnement favorable au développement économique mû par la technologie ».
Le Sénégal est le premier pays bénéficiaire de la Dfi, parce que c’est « un des pays les mieux gérés du monde en développement », a déclaré M. Andrew Natsios, administrateur de l’Usaid, qui a précisé que les planificateurs s’attendent à ce que plus de 360 000 petites entreprises bénéficient du programme dans ce pays. De son côté, le président du Sénégal, M. Abdoulaye Wade, a déclaré, par vidéoconférence, qu’« il n’y a pas de meilleur outil pour le grand bond en avant de l’Afrique que la technologie de l’information et de la communication ».
Selon Mme Carley Fiorina, présidente-directrice générale de Hewlett Packard, qui participait également à la cérémonie, « la technologie peut révéler le potentiel des individus, des collectivités et des pays ». Elle a ajouté que sa société avait appris que pour aider de manière efficace les collectivités pauvres, elle devait offrir des compétences au même titre que de l’argent ou du matériel. Selon elle, 10 % seulement de la population du globe peut se permettre d’acheter des produits informatiques. En rendant la technologie plus accessible, sa société espère ouvrir de futurs marchés.
Par : Johnson MBENGUE
(Source : Wal Fadjiri 11 mars 2003)