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Ibrahima Niang ; sociologue : “Ces vidéos sont marquées au fer rouge, une fois publiées”

samedi 19 mars 2022

Portrait/Entretien

Les victimes des vidéos obscènes subissent, à vie, le regard de la société, car, d’après le sociologue Ibrahima Niang, ces images sont marquées au fer rouge. La prolongation de ces conséquences est souvent désastreuse et les victimes, pour la plupart, sont des femmes. Sur le plan familial, elles subissent le déshonneur et risquent le chômage pour préserver la bonne image de leur employeur.

La diffusion d’images intimes portant atteinte à la dignité des victimes devient de plus en plus récurrente au Sénégal. Qu’est-ce qui pousse les concernés à se filmer durant leurs moments d’intimité ?

C’est une question très intéressante, parce qu’elle pose une situation paradoxale ou comment le plus intimement de soi, dans une relation à deux, se trouve exposé à travers un processus d’archivage, par le biais d’un moyen d’enregistrement (caméra, ordinateur ou un smartphone), pour une diffusion à large public. C’est à se demander si ce fantasme est un moyen de savourer les exploits triomphaux d’un des partenaires, au point de se mettre dans une mise en scène digne de Rocco Siffredi. On serait tenté de se demander que cherche l’humain à se filmer et à le faire fuiter ?

Je pense que la lecture est plus de l’ordre de la psychologie que de la sociologie. L’intime de soi et l’expression des pulsions sexuelles relèvent de l’ordre de l’analyse psychanalytique pour mieux apprécier les faits. Toutefois, ces conséquences affectent le social dans ce qu’il y a de l’ordre de la normalité, au regard du respect des règles sociales qui régissent le fonctionnement social et ses interdits. Les enfreindre vous met dans une situation de bannissement, de moqueries, de déshonneur familial ou professionnel.

Par cette pratique, qu’est-ce qu’on cherche à prouver à son partenaire, que l’on soit homme ou femme ?

Pour la plupart de ces cas, l’initiative ne vient pas souvent des femmes ; ce sont surtout les hommes qui prennent cette décision, souvent même sans le consentement de la partenaire ou à son insu. Si c’est au sein d’un couple régit par les lois du mariage, cette mise en scène est peut-être une manière différée de savourer les ébats pour mieux agrémenter ou pimenter la relation sexuelle. Dans le cas de personnes qui vivent en couple, c’est plus compliqué, parce que, assez souvent, ces images font l’objet de chantage sexuel pour retenir sa partenaire en vue d’en faire un objet sexuel, en brandissant très souvent l’argument de la diffusion du film, au cas où la copine tenterait de mettre un terme à la relation. Assez souvent, ce sont les cas de sextorsion que l’on retrouve à la une de la presse people et des sites en ligne.

Ces vidéos atterrissent souvent sur la place publique, avec des conséquences multiples. Quelle répercussion cela peut-il avoir sur la société ?

Ces vidéos sont marquées au fer rouge. Une fois que c’est publié, la personne est affectée pour longtemps, car la vidéo est relayée à une vitesse exponentielle sur les plateformes et réseaux sociaux. Les répercussions sont nombreuses. D’abord, sur le plan familial, c’est un sentiment de déshonneur par rapport à un passé familial qui serait intact de scandales de cette nature. C’est plus grave d’ailleurs chez la femme, parce que notre société a tendance à plus tolérer les errements des hommes que ceux des femmes, en matière de dérives sexuelles. Une femme est plus affectée, car pour refaire sa vie avec quelqu’un d’autre, il sera très difficile, car les parents du nouvel aspirant pourraient dissuader ce dernier, en soutenant que la fille serait de mœurs légères, parce qu’elle a des vidéos ou photos qui la montrent dans des positions indignes d’une future mère de famille.

Deuxièmement, sur le plan professionnel, la personne pourrait perdre son emploi, si elle est connue et travaille dans une entreprise qui tient à sa réputation. Il y a les conséquences psychologiques qui pourraient conduire la personne à finir par culpabiliser, se détester et finir dans la prostitution ou se donner la mort.

Ces images sont parfois utilisées comme moyen de vengeance entre deux partenaires. Qu’est-ce qui explique cela ?

Je pense que le ou la partenaire sexuel n’est pas un objet. Et tant que, dans les rapports sexuels, nous aurons tendance à prendre l’autre pour notre objet ou notre possession, on raisonne en termes d’exclusivité à soi et, par conséquent, il faut détenir par-devers soi un moyen de pression à exercer, si toutefois elle serait tentée, demain, de vouloir mettre fin à la relation. Quand il y a rupture dans ces couples, il y a assez souvent un désir énorme de vouloir se venger. Le besoin de vengeance est souvent une arme pour défendre un amour-propre blessé de cet affront narcissique. Car la vengeance est avant tout une réponse à une atteinte narcissique. Cette perte de l’être aimé(e) qui va souvent de pair avec la perte de l’estime de soi, laisse la personne blessée dans un état de détresse. Le goût de la revanche s’exprime de ce fait sous la forme de ces vidéos fuitées à travers certains canaux modernes.

Pour certains, il faut faire alors subir l’autre une vengeance par des moyens vicieux et douloureux.

Habibatou Traoré

(Source : Enquête 19 mars 2022)

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