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Ibrahima Lissa Faye, Président de l’association des professionnels de la presse en ligne (APPEL) : « Le seul pouvoir qui reste et qui fait peur, ce sont les réseaux sociaux »

jeudi 13 septembre 2018

Portrait/Entretien

L’Etat du Sénégal veut contrôler les réseaux sociaux. En ce sens, le projet de loi portant sur le code des communications électroniques va passer à l’Assemblée nationale au mois d’octobre prochain. Toutefois, le président de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel) émet des réserves par rapport à cette loi. Selon Ibrahima Lissa Faye, l’article 27 du projet de loi donne le pouvoir aux opérateurs et à l’Artp de filtrer, ralentir ou même bloquer la connexion Internet pour leurs intérêts.

Quelles seront les conséquences si le projet de loi portant sur le code des communications électroniques venait à être adopté ?

Il faut dire que dans cette loi, il y a un article (27) qui est foncièrement contre la liberté d’expression et qui va porter un sacré coup à l’innovation mais aussi aux médias de manière générale. Ça va menacer l’accès à tout ce qui est Internet mobile et en conséquence, la communication sur whatsapp, Facebook, Messenger, Skype et Youtube. C’est-à-dire que ça va donner aux opérateurs la possibilité de pouvoir filtrer, de bloquer ou de suspendre l’accès à ces outils-là simplement parce qu’il y a une congestion du réseau ou bien il y a des menaces qui pourraient survenir à travers ces outils. Ce qui nous fait le plus peur, c’est que le jour des élections on bloque ces réseaux comme ils l’avaient fait, lors de la libération de Karim Wade ou bien même s’ils ne bloquent pas, ils peuvent réduire l’accès et même les journalistes auront des problèmes pour envoyer leurs éléments. Les internautes aussi auront des difficultés pour faire des statuts, pour envoyer des vocaux ou des photos. Ça peut mettre une éternité pour passer. Ce sont donc la presse, les citoyens mais aussi ce qu’on appelle les facebookeurs, les créateurs de contenus sur Internet qui subiront toutes les conséquences. Parce qu’aujourd’hui, de plus en plus, il y a des jeunes qui, avec leurs smartphones, font de petits contenus qu’ils mettent sur Youtube et ça leur génère de l’argent à la fin du mois. Tous ces emplois-là aujourd’hui vont être menacés.

Cette loi n’est donc pas conçue pour protéger les citoyens mais juste pour des raisons politiques ?

Effectivement. Le pouvoir a compris qu’aujourd’hui la presse est complètement partialisée et contrôlée et donc il n’y a plus de menace venant de la presse. L’opposition n’est plus ce qu’elle a été. Elle a été réduite à une portion congrue. La société civile n’est plus ce qu’elle était. Et donc actuellement, le seul pouvoir qui reste et qui fait peur, ce sont les réseaux sociaux. Et il y a une masse critique via les messages whatsapp dans les groupes de discussions, également aussi sur les pages Facebook et tout. Maintenant, l’Etat se dit qu’il faut trouver une solution. Ce n’est vraiment pas pour protéger les populations, c’est juste pour des intérêts politiques, également aussi pour des intérêts économiques. Aujourd’hui, malheureusement, l’Etat devait faire primer les citoyens dans sa prise de décision mais là, ce sont les opérateurs qui vont plus gagner dans cette décision au détriment des populations. L’Etat doit être là pour prendre position pour les citoyens et non pour des intérêts économiques, occidentaux ou particuliers. Avec ce texte-là, l’Etat va servir les opérateurs et mettre en péril la neutralité du Net pour donner le pouvoir à l’Artp et aux opérateurs. Le texte de manière générale est bon mais il y a le dernier alinéa de l’article 27 qui pose problème parce que dans l’article 25 et l’article 26, le principe de la neutralité du Net est consacré mais au dernier alinéa, ils mettent des restrictions. Ils mettent des garde-fous qui vont menacer réellement la liberté des utilisateurs finaux, des professionnels mais également l’innovation dans ce pays. Ça va tuer l’innovation et ça va créer davantage de problèmes que de solutions.

Comment faire alors pour stopper les dérapages sur les réseaux sociaux sans pour autant enfreindre les libertés d’expression ?

On est d’accord pour voir comment on essaie d’encadrer tout ça mais pas quand même qu’on bloque ou qu’on filtre l’accès à ces réseaux-là. Pour ce qui est des dérapages, les citoyens sont très conscients et quand il y’en a, il y a une salve contre ces contrevenants et donc, tout le monde s’indigne et le gars est bloqué. Les gens prennent le contrepied. C’est-à-dire quand vous émettez des idées pour insulter, pour dire du mal, là on te bloque et chaque fois, les gens te black listent. Il y a une logique qui est présente sur les réseaux sociaux et qui fait qu’on ne peut pas se permettre tout ce qu’on veut. Maintenant, on ne peut interdire à un Sénégalais d’avoir un avis divergent. L’Etat doit savoir qu’il y a une tradition de liberté et donc, ce n’est pas cet article qui va nous clouer le bec. Nous avons une réunion pour travailler sur des plans d’actions. Nous allons mobiliser toutes les sensibilités pour vraiment créer une forte mobilisation citoyenne capable de faire comprendre aux députés que ce dernier alinéa de l’article 27 n’est pas opportun et n’est pas adapté à nos valeurs de liberté et que si jamais le texte est voté comme tel, le Sénégal ne sera plus reconnu comme un pays de liberté.

Par Mariame Djigo

(Source : Sud Quotidien, 13 septembre 2018)

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