Ibrahima Bakhoum : ’’La future autorité d’autorégualtion sera bâtie sur une large concertation’’
samedi 20 décembre 2008
La future autorité d’autorégulation des médias sénégalais sera bâtie sur une large concertation, afin de se jouer du manque de légitimité du précédent Conseil pour le respect de l’éthique et de la déontologie (CRED), a expliqué samedi à l’APS Ibrahima Bakhoum, président du comité de réflexion chargé de la création de cette instance.
‘’Cette fois-ci, nous avons décidé d’y aller avec les patrons de presse, la société civile, les journalistes eux-mêmes, qu’ils appartiennent simplement à des rédactions ou soient constitués en réseaux’’, a poursuivi M. Bakhoum, qui est par ailleurs le rédacteur en chef à l’Agence de presse africaine (APA) basée à Dakar.
‘’La première structure (le CRED) avait été créée dans des conditions qui ne permettaient pas sa reconnaissance par tout le monde. Des gens disaient qu’ils n’étaient pas concernés par le CRED, que ça ne les intéressait pas d’être dans le CRED, que ses décisions ne pouvaient pas les engager’’, a rappelé M. Bakhoum.
Une telle situation est, selon lui, due peut être au fait ’’qu’il n’y avait pas une large concertation lors de la création du CRED, comme nous sommes en train de le faire maintenant en amont de la création du CORED (Comité d’observation des règles d’éthique et dé déontologie dans les médias du Sénégal)’’, le nom de la future autorité d’autorégulation des médias.
Le Comité de réflexion sur le mécanisme d’autorégulation des médias créé au sein du Syncat national des professionnels de l’information et de la communication (SYNPICS), s’était donné rendez-vous, au CESTI, avec les rédacteurs en chef des organes de presse, dont la plupart étaient absents.
Les journalistes ont pris connaissance du règlement intérieur et des statuts ( provisoires) de l’instance d’autorégulation à venir.
Le comité a rencontré plusieurs acteurs du secteur des médias avec lesquels il s’est entretenu des ‘’doléances, problèmes, de ce qu’il faut faire pour ne pas laisser d’autres personnes (réguler le secteur des médias) à la place des journalistes’’, a rappelé M. Bakhoum en marge de la réunion.
Pour rendre légitime la future autorité d’autorégulation des médias, le comité de réflexion a mis à ses côtés ‘’le maximum de chances pour obtenir l’adhésion’’ des professionnels des médias, a-t-il affirmé. Des membres du comité ont effectué des visites dans les rédactions pour informer de leur démarche.
Le CORED, qui succèdera au CRED, sera mis sur pied à l’occasion d’une assemblée générale constitutive prévue ‘’dans les premières semaines de l’année 2009’’, a indiqué M. Bakhoum, expliquant que le comité de réflexion se garde de ‘’se presser dangereusement (ou de faire) dans la précipitation.’’
Le comité exécutif de la future autorité sera constitué de neuf membres : deux patrons de presse (un du service public et un autre du service privé), deux journalistes, un technicien de la communication sociale, un représentant du ministère de l’Information, un représentant de la société civile et un représentant d’une institution de médiation sociale.
Les décisions de cet exécutif seront ‘’sans appel et rendues publiques’’, lit-on dans un document.
(Source : APS, 20 décembre 2008)