OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2010 > Global Voice : la grande arnaque

Global Voice : la grande arnaque

dimanche 8 août 2010

Nous ne devons pas voir de l’injustice et nous taire. Tel doit être le credo de tout patriote sincère. Si l’affaire Global Voice passe, ce sera une grande injustice pour le peuple sénégalais qui sera dépouillé, si les prévisions de chiffres d’affaires se réalisent, de trois cents milliards de FCFA en cinq ans, au vu et au su de tout le monde. Il faut arrêter le processus avant qu’il ne soit trop tard. Se taire serait synonyme de complicité passive, pour qui sait.

Global Voice est le genre de sociétés étrangères qui n’ont pas de marchés chez elles, mais ne ciblent que des Etats d’Afrique où certaines négociations peuvent, malheureusement, se conclure facilement pour des raisons de nature différente. Le décret pris au Sénégal pour introduire Global Voice n’est d’ailleurs qu’une copie conforme de celui élaboré au Congo, à une virgule près.

Comment peut-on confier une mission de contrôle à une société qui n’est pas capable de gagner ce marché de contrôle en Europe ou aux Etat Unis, une société qui n’est référencée par aucune école de télécommunications, une société qui n’a des marchés qu’en discutant avec des gouvernements d’Afrique sub-saharienne et jamais par appel d’offres ?

Global Voice propose au Sénégal des équipements de contrôle qui coûtent au maximum 2 millions d’euros (1 milliard 300 millions F CFA) sur le marché international, somme largement inférieure aux 7 à 10 milliards de F CFA annoncés par Global Voice. Ce sont des tarifs standards que tous les spécialistes des télécommunications connaissent et le Sénégal peut les acquérir en moins d’un mois. Ces équipements sont loin d’être rares et loin de procéder d’une technologie exceptionnelle.
Comment peut-on accepter de verser à une société qui n’a même pas développé le système informatique standard, environ 50% des recettes, soit 5 milliards de F CFA par mois, au même titre que l’Etat ? En une année, Global Voice Group encaisserait 60 milliards de F CFA et 300 milliards de F CFA durant toute la période du contrat de cinq ans. Avec ce montant, il est possible de relier tous les pays d’Afrique occidentale à l’Europe par fibre optique. Ainsi les coûts d’accès à la bande passante d’Internet deviendraient très faibles et les coûts des communications téléphoniques seraient très bas, facilitant la réduction de la fracture numérique chère au Président sénégalais.

Il s’y ajoute que le Sénégal regorge de dignes fils bien formés et capables de construire l’ensemble des applications et de faire fonctionner les équipements. Ainsi, le pays aura des équipements et des technologies qui lui appartiennent et qu’il pourra proposer à d’autres pays amis d’Afrique et d’ailleurs. De nombreux services supplémentaires à valeur ajoutée pourront également être développés et proposés sur le marché mondial. Le Sénégal ferait ainsi honneur à son haut rang de pays dynamique en matière de nouvelles technologies de l’information et de la communication et renforcerait ainsi son potentiel pour devenir à brève échéance un pays émergent où la pauvreté aura été vaincue.

Une autre raison pour ne pas confier le contrôle des communications entrantes à Global Voice réside dans ce que cette société possède une filiale qui s’appelle System One qui est opérateur de télécommunications et qui va, indûment, concurrencer les opérateurs locaux. Ce qui ne serait pas un bon arbitrage. L’ARTP, en tant que qu’agence chargée de la régulation, ne devrait pas cautionner cette pratique. La mission de contrôle des communications entrantes devrait donc être confiée à une institution publique nationale qui n’aura besoin que d’une assistance technique d’au plus une année pour gagner en autonomie de gestion du système de contrôle. Le pays n’a ni besoin de cinq années de contrat ni des 14 personnes mises à disposition par Global Voice.

Le système permettra de contrôler les fraudeurs qui changent souvent de méthode et de comportement. Et, il faut être averti pour les confondre. Global Voice dit qu’elle a déjà détecté 10.000 lignes en fraude. Ces propos n’engagent qu’elle. Il ne suffit pas de dire que telle ligne a fraudé et puis c’est tout, avec comme seul souci de convaincre de la pertinence de sa proposition. C’est le comportement du fraudeur qu’il faut savoir. Ce sont des éléments de ce type qu’il faut préciser. Compter des minutes et déceler la fraude sont deux choses différentes.

Sur le coté sécuritaire, les droits ne sont pas les mêmes. Par exemple, les services nationaux de sécurité, instruits par la Justice, peuvent avoir tous les droits de recherche sur le système de contrôle, tandis que l’ARTP et le Gouvernement ne devraient accéder qu’au nombre de minutes appelées. Un système de sécurité peut être installé de telle sorte qu’à chaque recherche, on puisse connaître la personne qui a recherché une information, à quel moment et pour quel résultat de sa requête. L’autorité hiérarchique doit valider chaque recherche avant qu’elle ne s’effectue.

En définitive, les représentants de l’Etat qui ont choisi Global Voice ne la connaissent peut être pas assez ou n’ont pas voulu, pour des raisons inconnues, investiguer sur elle. Ce n’est pas pour rien que certains pays ont coupé le lien avec elle dès qu’ils ont découvert le pot aux roses. Le Gouvernement sénégalais doit faire de même, sans tarder, et mettre en place un système efficace pour traquer les fraudes, efficient dans son coût d’acquisition, performant dans ses rendements et doté de hautes normes de sécurité et de protection des données individuelles.

Moubarack Lo, économiste,
Président de l’Institut Emergence
email : moubaracklo@gmail.com

et

Abdoulaye Diagne, expert en système d’information et en intelligence économique,
Directeur de Agensys,
email : agensys@gmail.com

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2051/2217 Régulation des télécoms
  • 173/2217 Télécentres/Cybercentres
  • 1532/2217 Economie numérique
  • 790/2217 Politique nationale
  • 2217/2217 Fintech
  • 251/2217 Noms de domaine
  • 812/2217 Produits et services
  • 691/2217 Faits divers/Contentieux
  • 359/2217 Nouveau site web
  • 2171/2217 Infrastructures
  • 800/2217 TIC pour l’éducation
  • 90/2217 Recherche
  • 121/2217 Projet
  • 1369/2217 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 859/2217 Sonatel/Orange
  • 772/2217 Licences de télécommunications
  • 132/2217 Sudatel/Expresso
  • 463/2217 Régulation des médias
  • 599/2217 Applications
  • 496/2217 Mouvements sociaux
  • 756/2217 Données personnelles
  • 60/2217 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2217 Mouvement consumériste
  • 179/2217 Médias
  • 322/2217 Appels internationaux entrants
  • 708/2217 Formation
  • 45/2217 Logiciel libre
  • 835/2217 Politiques africaines
  • 408/2217 Fiscalité
  • 83/2217 Art et culture
  • 284/2217 Genre
  • 706/2217 Point de vue
  • 479/2217 Commerce électronique
  • 696/2217 Manifestation
  • 156/2217 Presse en ligne
  • 62/2217 Piratage
  • 102/2217 Téléservices
  • 415/2217 Biométrie/Identité numérique
  • 149/2217 Environnement/Santé
  • 155/2217 Législation/Réglementation
  • 167/2217 Gouvernance
  • 821/2217 Portrait/Entretien
  • 72/2217 Radio
  • 336/2217 TIC pour la santé
  • 132/2217 Propriété intellectuelle
  • 29/2217 Langues/Localisation
  • 502/2217 Médias/Réseaux sociaux
  • 916/2217 Téléphonie
  • 95/2217 Désengagement de l’Etat
  • 487/2217 Internet
  • 57/2217 Collectivités locales
  • 189/2217 Dédouanement électronique
  • 495/2217 Usages et comportements
  • 509/2217 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2217 Audiovisuel
  • 1354/2217 Transformation digitale
  • 191/2217 Affaire Global Voice
  • 75/2217 Géomatique/Géolocalisation
  • 201/2217 Service universel
  • 332/2217 Sentel/Tigo
  • 88/2217 Vie politique
  • 726/2217 Distinction/Nomination
  • 17/2217 Handicapés
  • 337/2217 Enseignement à distance
  • 318/2217 Contenus numériques
  • 293/2217 Gestion de l’ARTP
  • 89/2217 Radios communautaires
  • 800/2217 Qualité de service
  • 212/2217 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2217 SMSI
  • 223/2217 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1268/2217 Innovation/Entreprenariat
  • 652/2217 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2217 Internet des objets
  • 85/2217 Free Sénégal
  • 170/2217 Intelligence artificielle
  • 98/2217 Editorial
  • 8/2217 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous